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01. Quelques semaines avant la sortie de ce nouvel album, dans quel état d’esprit es-tu concernant cette nouvelle aventure ?

Je suis très fier de ce disque mais je ne veux plus jamais avoir à l’écouter. Mais c’est toujours ce que je ressens après avoir terminé un nouveau projet. Tu sais, j’ai passé près d’un an et demi à le composer, à l’arranger, à en faire des démos, à le répéter avec mon groupe, à l’enregistrer, à le mixer et à en faire le mastering. Je n’en peux plus et je ne veux plus l’écouter du tout. Mais j’en suis incroyablement fier car c’est une tâche extrêmement rude de sortir un album conceptuel car tu dois écrire de la bonne musique mais aussi t’assurer que le fil narratif tienne la route du début à la fin.

C’est comme écrire un film ou un script mais il faut que la musique soit en cohérence et reste en permanence de qualité. Et c’est pourquoi je ne m’attaque pas souvent à ce type de défi, il s’agit de mon premier album solo qui possède cette forte histoire narrative. C’est dur et c’est dur de le faire avec succès en atteignant tes standards de qualité. Mais la fierté est bien là.

 

02. Mais finalement combien de temps te faut-il pour recommencer à apprécier un album ? Peux-tu maintenant écouter avec plaisir ton précédent opus, The Raven That Refused To Sing (and other stories) ?

Non et la réponse à cette question est que je n’ai pas encore réussi à atteindre ce plaisir avec aucun de mes albums. Quand je dois revenir en arrière dans ma carrière à l’occasion de remastérisations par exemple, je trouve le processus extrêmement douloureux. Mon premier disque date de 1992 donc la période d’incubation me permettant d’apprécier un de mes disques doit être supérieure à vingt-trois ans. Et je ne sais combien de temps encore, il est même possible je ne parvienne jamais à apprécier un de mes albums.

 

03. Mais pourquoi ? Est-ce parce que tu n’entends que ce que tu aurais pu faire différemment ou parce que le Steven Wilson de 2015 a évolué et donc a changé sur le plan artistique ?

Et bien les deux. Et pour faire une comparaison, écouter ces vieux albums reviendrait pour moi à regarder une vieille photo de l’époque du lycée et tu verrais une affreuse coupe de cheveux, les vêtements un peu ridicules que tu portais alors à l’époque. Comment avais-tu pu penser que ces fringues et cette coupe de cheveux pouvaient avoir l’air cool ? Tu vois ce que je veux dire ?

Et bien c’est la même chose quand tu es un artiste. En écoutant un vieil album de toi, tu te dis "mais qu’est-ce que je pouvais bien penser à l’époque ?". Comme tu le disais, je ne peux que penser à quel point je ferais les choses différemment maintenant. Et mon instinct immédiat quand j’écoute de vieilles chansons devient systématiquement, « ah merde il faut vraiment que je réenregistre cela ».

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04. Donc ton instinct te pousserait à un cercle vicieux où tu réenregistrerais tout ton passé en permanence avec tes standards modernes ?

Mais tu ne peux pas faire cela car ce que t’aliènes par rapport à la musique que tu as composé dans le passé peut aussi faire partie des éléments que tes fans aiment chez toi. Et j’ai des fans qui adorent mes vieux albums, sans doute beaucoup plus que mes travaux plus contemporains. Et ce qu’ils aiment dans ces chansons c’est justement cette naïveté. Je le sais car je fais de même avec certains artistes que j’apprécie personnellement.

J’aime les vieilleries de certains artistes justement car elles possèdent cette dimension naïve et je comprends que des gens pensent cela de moi disant "oui ta musique est devenue plus sophistiquée mais tu as perdu quelque chose au passage". Bien sûr j’ai perdu des éléments car je ne suis plus la même personne qu’à l’époque. Donc tu ne peux pas réenregistrer et tu ne devrais pas essayer de le faire.

 

05. Tu as créé cet album autour de l’histoire de Joyce Carol Vincent. Comme la plupart d’entre nous, as-tu peur de mourir seul ou en tout cas oublié de tous ?

L’histoire de cette femme m’a servi de fil conducteur. Il y a une grande ironie dans cette histoire, dans le fait qu’elle était complétement invisible dans sa vie et maintenant qu’elle est morte un film a été fait sur elle, une page Wikipédia lui est consacrée, un album maintenant. Cette ironie sur Joyce Carol Vincent est un exemple assez extrême de cette idée. Je pense que tous ceux qui ne sont pas particulièrement religieux, et je ne suis pas moi-même religieux, je ne pense pas que quelque existe après la mort. Si tu prends conscience de te mortalité, que finalement tout ce que tu fais dans la vie se mesure à l’aune de cette fin inéluctable, le temps qui passe et le tic-tac de cette horloge qui ne s’arrête jamais et qui retire du temps à ta présence très limitée sur terre, essayer de faire de ta vie quelque chose qui ait du sens, nous aspirons tous à cela sinon pourquoi vivre ?

Chacun trouvera sa propre réponse, pour certains, il faut avoir fondé une famille, pour certains ce sera de devenir un homme d’affaires riche et puissant et pour moi bien sûr c’est d’écrire de la musique. C’est ma façon de faire de ma vie quelque chose de plus que simplement 70, 80 ou 90 ans passés au hasard à subir les évènements de la vie. Et quand tu entends parler d'une histoire comme celle de Joyce Carol Vincent, quelqu’un qui choisi d’une certaine façon d’être invisible et je ne pense pas que cela la rendait malheureuse. Je ne suggère pas que cela la rendait folle de joie mais elle ne me semblait pas en être malheureuse. D’une certaine façon, elle a fait le choix de s’isoler et elle se sentait bien mieux ainsi. Et nous pouvons tous d’une façon ou d’une autre comprendre cette idée.

Nous faisons tous cette expérience quand nous sommes invités à une soirée, un dîner ou un concert et que tu as envie de tout sauf de cela. Tu préfèrerais largement être devant la TV, tranquille chez toi tout seul. Et c’est un sentiment agréable et rassurant. Mais en même temps nous ne sommes pas des iles isolées, nous avons besoin de l’interaction avec les autres, ces interactions sont importantes et c’est pourquoi je suis ici présent devant toi à discuter et pas seulement au téléphone.

 

06. Mais tout ce processus de création autour de cette histoire a-t-il changé ton propre comportement ? Tu prends plus régulièrement des nouvelles de tes proches… ?

Dans le fond cela n’a rien changé profondément. L’art en général, que ce soit de la peinture, de la musique ou un film ne te bouleversera pas profondément. On dit parfois que cela revient à tenir un miroir devant soi. La question alors devient, tu reconnais-tu toi-même dans ce miroir et aimes-tu ce qut tu vois ? Pour certaines personnes, internet est l’invention du siècle, ce n’est finalement pas si grave si les gamins restent devant les écrans devant Skype ou Facebook au lieu de sortir et de socialiser avec les autres enfants.

Certains trouveront cela génial mais ce n’est pas mon cas, ce n’est pas génial de mon point de vue. Mais je ne veux pas faire la leçon et partir dans un prêche pour dire aux gens ce qu’ils devraient faire et ne pas faire. Et donc je tiens ce miroir devant toi et je te dis qu’il s’agit peut-être d’un sujet intéressant et qu'il vaut la peine d'en discuter. Et c’est ce que nous faisons en ce moment même, nous en parlons. Nous ne pouvons pas faire plus que de soulever cette question et inviter les gens à y réfléchir.

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07. A quel point a-t-il été important pour toi de travailler sur ce disque en étant entouré des mêmes musiciens que sur le précédent album ?

Je n’ai pas besoin de cette stabilité mais cela change mon approche du travail. Tu agis forcément différemment quand tu collabores avec de nouvelles personnes et sur ce disque aussi certains contributeurs sont nouveaux. J’ai collaboré avec des chanteuses que je ne connaissais pas avant ou avec un chœur de garçon et c’était la première fois. Un des guitaristes est un nouveau collaborateur pour moi… Donc, il y a des petits nouveaux et d’autres qui me sont familiers pour avoir travaillé avec eux sur le précédent disque.

Et ce que je veux dire c’est que comme il s’agit de la deuxième fois que je travaille avec une grande partie de ces musiciens, parfois même la troisième fois, je suis plus à même à les pousser à sortir de leur zone de confort. Je les connais bien et donc je suis heureux et ils sont aussi heureux que je les pousse à faire des choses inhabituelles qui peuvent les déstabiliser au moins au début. Ils ne le feraient pas naturellement ainsi mais je sais qu’ils en sont capables. Sur The Raven That Refused To Sing (and other stories), je les ai laissé faire ce qu’ils voulaient comme ils le voulaient.

Mais cette fois-ci je les ai poussé, et en particulier pour Guthrie le guitariste, à faire des choses qu’ils ne feraient pas habituellement. Et cette démarche devient possible avec le temps, en connaissant les gens. Il te faut une relation établie, de confiance avec la personne pour pouvoir se permettre cela, pouvoir dire essayons, oui cela peut sembler ridicule mais essayons d’aborder ceci comme cela et on verra. Et tu es prêt à tenter l’expérience si tu connais bien la personne.

 

08. Te souviens-tu de la première chanson que tu as composée pour ce disque et penses-tu que cette chanson a donné une coloration particulière au reste du disque ?

C’est une bonne question. La première chanson composée s’avère être « Ancestral » et c’est le titre le plus long de ce disque, le titre qui est le plus connecté à ce qu’était The Raven That Refused To Sing. Et bien sûr cela reste finalement assez logique, comme un pont entre les deux albums. Et, à posteriori, après avoir composé ce titre, je me suis senti plus libre d’être plus expérimental. Mais comme chaque album doit se valoir pour lui-même, n’as-tu pas eu l’envie de mettre de côté ce titre pour justement couper les ponts entre les deux albums ? Oui bien sûr que j’y ai pensé mais c’est une composition vraiment super et je n’imaginais pas l’abandonner. Mais tu as tout à fait raison, cette idée m’a traversé l’esprit et je me suis posé la question. Je trouvais l’album un peu long et comme « Ancestral » sonnait un peu trop comme le précédent… Mais à la fin de la journée j’ai compris que cette chanson était très forte et qu’elle avait toute sa place sur le disque.

 

09. Corriges-moi si j’ai tord mais pour le précédent disque tu as partagé la production avec Alan Parsons…

(il m'interrompt) Non pas vraiment, Alan a joué le rôle de l’ingénieur son mis je crois qu’il y avait une clause contractuel qui faisait qu’il devait apparaitre en tant que producteur exécutif. Mais en réalité il a été ingénieur-son et il a fait un travail remarquable. Je pense sincèrement qu’à cette étape de ma carrière, il n’est plus possible pour moi d’être produit pas une personne extérieure. Toute personne qui viendrait et tenterait de me produire passerait un très mauvais moment car je sais ce que je veux. Mais pourtant n’est-ce pas intéressant pour toi d’avoir ainsi un avis extérieur ? Oui tu as raison cela serait très intéressant mais je ne pense pas pouvoir le faire. Je ne pense vraiment pas pouvoir le faire. J’ai le son dans ma tête et il est difficile pour moi de faire des compromis. Et je pense que dès que tu amènes quelqu’un dans un processus créatif, tu dois faire des compromis, il le faut car l’autre à sa propre vision. Et donc tu n’es pas forcément d’accord avec cela mais je fais un essai même si je n’y crois pas vraiment. Je ne pense pas en être capable, je n’ai pas essayé mais je ne pense vraiment pas en être capable.

 

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10. Et pourtant tu fais, toi-même, de la production pour d’autres groupes comme récemment ANATHEMA. Donc tu proposes aux autres ce que tu n’accepterais pas pour toi-même ?

Oui et c’est ce que font la majorité des producteurs. La plupart d’entre eux seraient eux-mêmes incapables d’être produits par un autre. Pourrais-tu imaginer quelqu’un produisant Phil Spector ? Non c’est impossible ! Et pourtant parfois j’ai l’impression de vivre cette expérience car il arrive que mes musiciens proposent quelque chose que je n’avais pas anticipé, un truc totalement inattendu. Et je peux trouver cela génial ! Mais là réside la plus important, je garde toujours la possibilité de dire, « non je n’aime pas cela ». Si tu te fais produire par un producteur extérieur, d’une façon ou d’une autre, tu donnes une partie de ce pouvoir de décision à cette personne. Et donc le producteur peut faire quelque chose que tu n’aimes pas mais comme c’est le producteur il faut faire avec.

 

11. Et d’ailleurs il est souvent triste de lire des groupes dire qu’ils n’aiment pas la production de leur disque et pourtant il est a été publié en l'état par leur label. C’est fou !

Oui c’est fou et je n’en suis pas capable. C’est mon pire cauchemar, sortir un album dont je n’aime pas le son, un album à qui je ne fais pas entièrement confiance et qui est pourtant sorti comme cela à cause du label ou du fait qu’il s’agisse du travail d’un grand producteur… Il y a toujours une raison. Tu prenais l’exemple d’ANATHEMA tout à l’heure. Oui j’ai produit le disque, j’ai proposé ma vision de la, chose et si Danny (Cavanagh) n’avait pas aimé, cela n’aurait pas été utilisé ! Il reste le producteur donc il a toute la liberté pour dire, « non je n’aime pas cela fait ainsi ». Et beaucoup de gens se sont retrouvés dans la situation que tu mentionnais précédemment, ils n’avaient pas le choix de dire non. Mais si je travaille avec un grand producteur comme Brian Eno ou Phil Spector, je n’aurais plus ce choix.

Donc à ce moment de ma carrière je n’essayerai même pas de travailler avec ces gens-là. Mais si nous reprenons l’exemple d’ANATHEMA, pourrais-tu facilement accepter qu’ils ne disent qu’ils détestent ce que tu as proposé ? Oui et en plus cette situation s’est déjà produite, cela arrive même très souvent. Je mixe pour beaucoup de gens et parfois, ils n’aiment pas. Et cela me va. S’il ne s’agit pas de ma musique, je ne le prends pas mal. Cela me va si ce que je propose ne convient pas car je peux voir la situation des deux côtés et je me mets à leur place. Si c’était moi, je voudrais pouvoir dire, « non je n’aime pas ». Les gens ne disent pas que j’ai mal travaillé, simplement j’ai dû faire des choix qui ne sont pas les leurs. Cela ne sonne pas comme cela devrait à leurs oreilles. Et si j’étais à leur place cela aurait aussi une importance cruciale, que cela sonne comme je le souhaite. Je n’ai pas un problème avec cela, je peux être déçu mais ce n’est pas que mon travail était merdique, juste que cela ne correspond à leur vision.

Et cela passe bien sûr par de longues conversations avec les artistes pour savoir ce qu’ils veulent et que j’aille dans la bonne direction, pour eux. Certains sont très spécifiques sur ce qu’ils veulent et certains n’en n’ont aucune idée. Je n’avais pas grand-chose pour travailler sur les titres d’ANATHEMA, pas d’instructions précises. Ils ne le savaient pas eux-mêmes. Ils m’ont donné des titres avec des centaines d’overdubs, beaucoup trop, et j’ai fait moi-même le choix de ce que je voulais entendre et je leur ai présenté le résultat. Et par chance, ils l’ont aimé. Vinny était un peu déçu car j’avais coupé des séquences dont il était très fier. Chacun est fier de tel ou tel passage mais je leur ai expliqué qu’il y avait trop de chose et que j’avais dû faire des choix. "je sais que tu l’aimes mais tu ne peux pas le mettre". Et si j’avais été à leur place, j’aurais trouvé cela très difficile et je n’aurais pas pu accepter cela. Je n’aurais pas pu l’accepter, je le sais.

 

12. Mais ne tenterais-tu pas l’expérience par curiosité ? Donner une chanson à un autre et voir ce qu’il en fait ? Cela pourrait t’apporter une nouvelle perspective sur tel ou tel titre ?

Oui et c’est ce que je fais avec mes musiciens. Souvent j’ai des démos et donc je sais que je veux les claviers ainsi, la batterie comme ça… Et mes musiciens me disent « nous avons que tu as vue cela comme ceci mais nous pouvons te proposer d’agir plutôt comme cela ». Et là je peux trouver l’idée cool car je n’y avais pas pensé ainsi. Et c’est une très bonne idée que je n’avais pas anticipé. Maie encore une fois, je garde la liberté de dire oui ou non. Et si je reviens à mon idée de départ, si tu engages un producteur extérieur, tu risques de te trouver dans la situation où tu ne peux plus agir complétement librement.

 

13. Sachant comme tu fonctionnes, comment as-tu pu même accepter de faire partie d’un groupe comme PORCUPINE TREE où les compromis devaient être permanents ?

Non pas vraiment car en réalité j’étais toujours en contrôle. Et j’ai toujours pu faire ce que je voulais et cela me rendais parfois impopulaire. Par exemple, j’ai pu choisir de ne pas utiliser tel ou tel éléments que les gens avaient mis beaucoup de temps à faire et construire. Et pour cela, les autres pouvaient me détester et nous avons eu de nombreuses disputes à ce propos. Mais je reviens à mon propos originel, je ne pense pouvoir être cette personne qui soit dans l’obligation de faire des compromis. Mais en fait dans la majorité des groupes, même si de l’extérieur tu peux avoir l’impression qu’il s’agit d’une unité démocratique, un des membres prend les choses en main et prend la responsabilité du groupe.

Je pense que cela s’applique à tous les grands groupes. Par exemple THE WHO avec Pete Townsend, PINK FLOYD avec Roger Waters, THE BEATLES avec Paul McCartney, une personne prend toujours le rôle du dictateur. Et je ne pense qu’il ne s’agit là que d’une tradition mais c’est bien mieux ainsi. Si tu imagines un groupe complétement démocratique, et par exemple Danny est bien cette personne au sein d’ANATHEMA, il obtient ce qu’il veut à la fin de la journée. J’en ai moi-même été témoin à plusieurs reprises, il obtient ce qu’il veut. C’est un jeu de stratégie, de politique et de diplomatie interne à chaque groupe. A la fin quelqu’un est le patron, une dictature bénigne.

 

14. Et c’est toujours le cas même quand tu partages un projet à deux comme STORM CORROSION avec Mikael Akerfeldt (OPETH) ?

Tu as mis le doigt là sur l’exception qui confirme la règle. Tu parles d’un projet entre deux musiciens qui ont l’habitude d’être les patrons dans leurs groupes. Mais parce que nous sommes si proches, que nous sommes amis et que nous nous connaissons si bien, cela a pu, comme par magie, fonctionner. Nous aurions pu imaginer un choc des Titans… Mais l’inverse s’est en réalité déroulé car chaque idée qu’il suggérait me semblait brillante et inversement concernant mes suggestions. Et cela vient du fait de notre proximité, toutes les idées que j’avais même les plus ridicules faisaient sens pour lui, il les comprenait et même chose pour moi. Mais cela reste exceptionnel et je n’imagine aucun autre artiste avec lequel je pourrais avoir une telle connexion. Il s’agit d’une ftraernité artistique étonnante.

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15. Quelle importance accordes-tu à l’aspect visuel comme la pochette de tes albums et comment travailles-tu avec l’artiste en charge de sa réalisation ?

C’est très important pour moi et dès que j’ai terminé de travailler sur une chanson, l’idée d’un visuel associé apparait dans mon esprit. Et donc j’ai toujours ressenti une connexion très forte entre la musique et les films. Et donc dès que j’ai terminé une chanson je commence à travailler avec l’artiste, Lasse Hoile, en charge de mes visuels avec qui je travaille depuis des années. Il fait de la photographie et c’est des trois réalisateurs qui travaillent sur des films pour ce disque. Parfois je lui donne des instructions très précises et parfois je lui laisse une grande liberté. Je lui donne quelques options mais il revient toujours avec des idées innovantes, sans que je ne lui demande.

Parfois j’aime ces suggestions impromptues et des fois non. Les pochettes de mes différents albums sont très différentes mais c’est le cas également musicalement parlant. La pochette est le reflet du concept développé sur le disque. Pour The Raven, le disque évoquait de ces contes fantastiques, ces histoires de fantômes de la fin du XIXème siècle. Donc tu as cette illustration gothique. Pour Hand Cannot Erase nous sommes bien ancrés dans le XXIème siècle avec un visuel beaucoup plus moderne qui prend sa source dans le disque.

Donc les visuels que j’imaginais pour chaque disque n’avaient rien à voir l’un avec l’autre. T’est-il déjà arrivé d’acheter un album uniquement pour sa pochette sans en avoir écouté une note ? Oui absolument. Je me souviens avoir acheté un album d’HATFIELD AND THE NORTH dans mon magasin du coin en 1985 et tombé sur ce visuel avec des toits de maison perdus dans la brume et de drôles de figues angéliques dans les nuages. Et je ne connaissais pas le groupe et j’ai acheté et j’ai adoré.

 

Et enfin "Le Quizz De Métal Chroniques Quizz" pour terminer cette interview:

01. Quelle est votre chanson préférée (tous artistes, époques…) ?

Là tu es dur car je pourrais pouvoir te fournir une liste d’une centaine de chansons que j’adore. C’est trop dur car dès que je pense à une je me dis qu’il doit en avoir d’autres… Mais je peux te donner beaucoup plus facilement mon film préféré: il date de l’année dernière et il s’appelle Under the Skin avec Scarlett Johansson. Tu dois voir ce film !

 

02. Premier album acheté ?

Animals de PINK FLOYD

 

03. Dernier album acheté ?

J’achète mes disques par paquet de vingt, je fais une razzia quand je suis au magasin. Je viens d’acheter le Fisherman's Box de THE WATERBOYS avec dix cds de toutes leurs sessions.

 

04. Quel son ou bruit du quotidien aimes-tu ?

Mon petit chien en train de jouer avec un jouet qui couine.

 

05. Quel son ou bruit du quotidien détestes-tu ?

Le son de la musique venant de la voiture des gens. Tu n’entends alors que les rythmes et les basses. Cela me rend dingue !

 

Tous nos remerciements à Roger WESSIER (Replica Promotion)

 

Chronique de l'album ici

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