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01. Pouvez-vous présenter le groupe et ses membres ? Pourquoi avoir changé de nom pour passer de SNAKEBITE à STONEGHOST ?

Jason: Alors moi je suis Jason Smith le chanteur et voici Cris Finniss à la batterie. Manque ici avec nous Jamie Nash à la basse et Andrew Matthews notre guitariste. Le nom de SNAKEBITE date déjà de bien longtemps. A l’époque j’avais 15 ans et je fréquentais pas mal les bars. Je ne sais pas si vous buvez cela en France mais en Grande-Bretagne il s’agit d’un cocktail fait à base de bière, cidre et un peu de cassis. Et je te pris de croire que je ne buvais que cela à l’époque. Et j’avais donc 15 ans, assis dans un bar et alors que je cherchais le nom d’un groupe, ce cocktail s’est imposé à moi.

Cris: Et je te prie de croire que c’est difficile de se faire connaître et se faire remarquer quand tu t’appelles SNAKEBITE car ce nom s’avère beaucoup trop commun. Le label nous a même dit qu’ils ne nous auraient pas signés si nous avions conservé ce nom. Si tu tapes « Snakebite » dans un moteur de recherche sur internet tu as des dizaines de milliers de réponses et nous ne serions jamais apparus parmi les premiers. La leçon que nous avons apprise et de ne pas choisir le nom d’une boisson pour ton groupe, mauvaise idée.

Jason: Changer était aussi un moyen pour nous de grandir et de sortir de cette adolescence. Nous avions vieillis nous avions des responsabilités familiales, il nous fallait gagner notre vie et voir si nous pouvions vivre de cette activité artistique. Donc nous nous sommes dits, nous ne décollions pas vraiment avec SNAKEBITE, asseyons une dernière chose, changeons de nom, redémarrons l’aventure et alors nous saurons si nous avons un avenir dans ce business. Nous avons mis tous les atouts de notre côté en bossant avec un très bon producteur et le sort en était jeté.

 

02. Le nom est-il une référence à ce système de surveillance global entre USA, UK, Canada, Australie et Nouvelle-Zélande ?

Jason : (rires), si nous avions des cerveaux fonctionnels, nous aurions pu délibérément choisir ce nom pour faire référence et dénoncer ce type de systèmes. Mais en toute honnêteté, il s’agit là d’un pur hasard. C’est tout d’abord le nom le plus cool que nous avons pu trouver et le seul qui ne semblait déjà associé à aucun autre groupe.

Cris : En réalité le nom d’un groupe n’est finalement qu’une étiquette pour la musique que propose ton groupe. Donc il fallait que cela sonne bien, nous n’avons pas cherché midi à quatorze heure pour trouver un nom très symbolique avec beaucoup de sens caché.

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03. Votre second album sort en avril, quel est votre sentiment vis à vis de cette nouvelle aventure ?

Jason : La situation est plus compliquée que cela. Ce qui sort en avril c’est bien notre premier album mais cette fois-ci réédité par notre nouveau label. Mais notre sentiment est un peu fou. Jusqu’à présent tous les retours ont été positifs. Bien sûr nous sommes nerveux, en particulier aujourd’hui car nous n’avons jamais ait cela, nous produire en live à la télévision (Une dose de métal sur l’Enorme TV). Devoir interpréter dans les conditions du direct ne m’inquiète pas, nous en avons l’habitude et nous sommes performants mais ajouter à cela la vidéo complique les choses. Tu peux alors être scruté pour tous les détails. L’expérience fut très intéressante et enrichissante et si l’avenir tourne dans notre sens nous pourrions bien nous prêter souvent à ce type d’exercice.

Cris : Et nous faisons cette première en France, à Paris, au sein de la seule émission métal dans le paysage audiovisuel national s’avère extraordinaire pour nous. C’est une grande fierté pour nous.

Jason : Malgré mes inquiétudes, nous n’aurions jamais refusé de faire cette émission et d’apparaître ainsi en vidéo mais ce fut une première pour nous et la nervosité entre nous a atteint des sommets. Ce stress peut te galvaniser et te pousser à donner une prestation encore meilleure ou il peut te paralyser. C’est très différents de la scène devant un public car les gens en face de toi s’investissent et il y a un échange d’énergie, tu peux t’appuyer sur les réactions ou le regard des gens. C’est la première fois que nous sommes sous les lumières d’un show TV donc pour nous cela représente vraiment une belle étape de notre carrière. Une fois l’image enregistrée elle ne t’appartient plus et donc il y a parfois de quoi devenir un peu parano…

 

04. De votre point de vue, quelles sont les évolutions majeures entre Created from Nothing et New Age of Old Ways ?

Jason : Avant, avec SNAKEBITE, nous faisions d’énormes efforts pour sonner comme ci ou pour sonner comme ça. Nous voulions sonner métal, nous voulions donner aux gens ce qu’ils avaient envie d’entendre. Mais au bout d’un moment tu te rends compte que cela ne fonctionne pas ainsi. Tu grandis, tu gagnes en maturité. Avec New Age of Old Ways nous avons arrêté d’agir avec cette mentalité et nous avons composé ce que nous voulions, en nous disant que si le résultat contenait la passion et l’énergie que nous sommes capables d’y insuffler, les fans seraient heureux. Nous avons décidé simplement d’être honnêtes, d’être nous-mêmes en arrêtant de nous prendre la tête. Si j’avais l’envie de mettre un putain de chœur de gospel sur tel ou tel refrain et bien je le faisais. Qui aurait le droit de nous dire il faut ceci ou cela alors que nous sommes les compositeurs et les paroliers de nos chansons ? Et nous n’avons pas eu peur de mettre beaucoup de diversité dans notre musique. Nous avions peur que les gens nous reproche cette approche éclectique mais en réalité ce fut l’inverse, cela a joué pour nous. Ensuite certains aimeront d’autres pas et ce n’est pas si grave. Certains nous ont dit qu’ils détestaient l’album sauf une chanson (rires) !

Criss : De mon point de vue, beaucoup de groupes contemporains que l’on peut écouter actuellement sur les ondes suivent des tendances qui sont sensés plaire aux gens. Si un groupe dans un genre rencontre le succès, d’autre vont tenter de copier la même recette. JE ne pense que nous ayons peur de la réaction des gens, de savoir s’ils aimeront ou pas. Si cela ne leur plait pas, que peux-tu y faire ? Il faut d’abord que nous soyons heureux et fiers nous-mêmes du résultat et ensuite, espérons, les fans. Nous sommes un groupe de métal, du rock n’roll si tu veux et nous ne voulons pas être coincés dans une boite disant groupe hardcore. Nous composons ce que nous voulons composer.

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05. Vous avez travaillé avec un producteur très expérimenté, Russ Russell (NAPALM DEATH, EVILE, DIMMU BORGIR…). Comment cela s’est-il passé et qu’avez-vous appris ?

Jason : Ce fut une très belle expérience et pour être transparent cela n’a pas été forcément notre choix, nous avons fait confiance à notre manager qui nous a conseiller de bosser avec lui. Il nous a dit que si voulions maximiser nos chances pour cette dernière tentative, c’était la bonne personne qui allait faire un super boulot. Et nous avons fait confiance, nous voulions simplement pouvoir jouer notre musique pas perdre du temps à chercher le bon producteur. Et ce fut un choix sage car Russ parvient à te faire sortir le meilleur de toi. Sans agressivité ni malice, il te pousse dans tes derniers retranchements. Avant d’entrer en studio pour enregistrer mon chant j’étais au milieu de ma période SOUNDGARDEN avec un Chris Cornell au sommet de son art. Et donc en studio j’ai essayé un peu de copier ce dernier sur mes prises de chant.

Et Russ m’a vite calmé et ramené à la réalité, me demandant d’utiliser l’ensemble de ma voix, pas que mes notes les plus hautes mais aussi profiter de mon registre plus grave. Et je le remercie pour cela car désormais je connais ma zone de confort vocale et les erreurs que je peux facilement commettre. Je sais où je peux être le plus performant. Russ te donne son opinion te propose de faire les choses d’une autre façon mais si tu ne veux rien entendre il fera comme tu le souhaites, même s’il pense que tu as tort. Il discute beaucoup, tente d’orienter les choses mais il n’impose rien. Et si tu restes sur ton idée il fera de son mieux pour que celle-ci sonne du mieux possible.

 

06. Comment se passe le chimie dans le groupe pour composer ? Le compromis reste la règle ou un des membres du groupe impose son choix ?

Jason : Nous discutons beaucoup entre nous dans notre local dans de répétition, toutes les semaines jusqu’à ce que tout le monde soit heureux et fiers du résultat. Bien sûr cela amène des disputes, parfois épiques, mais cela ne dure pas. En fois la solution trouvé, nous restons meilleurs amis et après quinze minutes nous allons tous boire une bière ensemble. Nous crevons l’abcès immédiatement. Et c’est grâce à ce fonctionnement, parfois long et compliqué, que nous avons pu progresser et atteindre notre statut actuel.

 

07. A propos des paroles, pensez-vous avoir par ce biais un devoir moral ou social en tant qu’artiste, dénoncé telle chose ou tel évènements ?

Jason : Tu ne trouveras pas un message unique comme un fil conducteur sur la totalité de cet album. Chaque titre raconte sa propre histoire et véhicule donc certains sentiments, certaines leçons. Cette variété est importante à mes yeux, je ne voudrais pas diffuser qu’un message unique. Sur une chanson comme « Let Sleeping Beasts Lie » je regrette un peu le temps où le monde recelait encore bien des mystères et les histoires, superstitions que se créaient les gens pour vivre dans ce monde. Comme à l’époque médiévale par exemple. Actuellement, et de plus en plus, nous ne découvrons plus rien sur notre planète et au contraire nous allons explorer Mars ou l’espace en général. Une certaine magie a disparu.

Par contre, « Faceless Ghost » s’avère être un titre beaucoup plus personnel, où je fais part de mes peurs et de l’insécurité que je ressentais alors car j’allais être père et que j’allais avoir encore plus de responsabilités. Finalement ce fut une bénédiction car j’ai été obligé de faire le point sur ma vie, savoir ce que je voulais faire et le chemin que je devais alors emprunter. Je pesais le pour et le contre quant à ma présence au sein de STONEGHOST, savoir si le groupe devait ou pas faire partie de mon futur. Mon engagement devait être total ou cela ne valait pas la peine.

Criss : Au niveau des paroles bien sûr nous en discutons entre nous mais Jason garde la décision finale pour cet aspect-là. Mais pour répondre à ta question, j’écoute moi-même des groupes qui ont su me faire apprendre certaine chose mais ce n’est pas notre responsabilité d’enseigner quoi que ce soit aux gens. Nous ne pouvons qu’exprimer ce que nous pensons de telle ou telle réalité. Et si quelqu’un peut progresser à l’écoute des paroles de Jason, ce n’est pas une mauvaise chose. Il est naturel que celui qui chante soit en charge des paroles et puisse ainsi croire en ce qu’il chante.

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08. Comment avez-vous travaillé l’aspect visuel comme la pochette ?

Jason : Je suis l’auteur de l’ensemble des visuels de l’album et par chance notre label Mascot a accepté que je me charge de cet aspect-là. Nous avons un control complet au niveau créatif. En fait j’ai redessiné la pochette pour cette réédition. Ces chansons ont déjà environ un et demi et à l’époque j’avais effectivement proposé cette tête de Méduse. Quand Mascot nous a approchés pour rééditer le disque, nous avons dit ok mais je voulais refaire la pochette. En tant qu’artiste, tu deviens rapidement sensible à tous les détails et ce premier dessin réalisé dix-huit mois plus tôt ne me convenait plus.

Entretemps j’étais devenu meilleur, avec plus de technique et je voulais utiliser ces progrès. En fait la pochette n’est en réalité qu’un petit morceau d’un dessin beaucoup plus grand et tu pourras voir la scène complète en dépliant l’album une fois celui-ci sorti. Le dessin complet est assez grand, il m’a fallu un mois pour en venir à bout. Tout a été fait aux crayons. Je l’ai fait encadrer et il est exposé chez moi.

 

09. Que pensez-vous de la scène britannique ?

Criss : La situation est difficile et il me semble que vous gérez cela bien mieux sur le continent. En Allemagne le public aime la musique métal et donc les groupes sont soutenus et les catégories ou les étiquettes ont moins d’importance. Il est fatiguant d’être constamment rangé dans un tiroir et de ne pas pouvoir en sortir. Nous faisons du rock, avec l’assurance de passer un bon moment, avec beaucoup d’énergie à partager. Donc écoutes, profites et bourres-toi la gueule, tu auras passé une bonne soirée.

Jason : L’avantage outre-Manche c’est que, quand le public t’aime, ils deviennent vraiment dingues. Sinon ils te regardent poliment et rien ne se passe. Quand nous avons fait le Wacken, les gens ne nous connaissaient pas et pourtant ils se sont investis dans notre concert, sautaient partout et ce fut un super concert.

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Et enfin "Le Quizz de Metal Chroniques Quizz" pour terminer cette interview:

01. Quelle est ta chanson préférée (tous artistes, époques…) ?

Jason : “In The Woods Somewhere” d’HOZIER

Criss : impossible à dire.

 

02. Premier album rock acheté ?

Jason : Cowboys from Hell de PANTERA

Criss : The End Of All Things To Come de MUDVAYNE

 

03. Dernier album acheté ?

Jason : le dernier Ozzy

Criss : AMERICAN HEAD CHARGE, le dernier EP, Shoot, je crois

 

04. L’étincelle qui a créé ta volonté d’être un artiste ?

Jason : Régulièrement Roadrunner proposait un DVD de ses groupes. Et je me souviens d’un clip de TYPE OF NEGATIVE « Black N°1 » très impressionnant ! Cela m’a donné envie avec cette voix si grave…

Criss : MUDVAYNE sans aucun doute, leur DVD

 

Tous nos remerciements à Roger WESSIER (Replica Promotion)

 

Chronique de l’album ici

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