oshy_29122015_StratovarEtonnant de vois la nouvelle vitalité des finlandais de STRATOVARIUS depuis leur renaissance en 2009 avec Polaris. Depuis qu’ils ne trainent plus le « boulet » Timo Tolkki (qui gâche son talent à travers divers projets souvent médiocres édités par Frontiers), le groupe fait feu de tout bois et sort un nouvel opus tous les deux ans. Et le plus étonnant c’est qu’ils n’ont pas à rougit de ces disques assez réussis, en particulier le dernier, Nemesis (chronique ici) qui contenait quelques belles perles power métal mélodique. Le groupe a trouvé sa stabilité au niveau du line-up et profite à plein de la créativité de de ses piliers Kotipelto (chant) et Johansson (claviers) ainsi que des petits nouveaux Porra (basse) et surtout Kupiainen (guitares). Petite spécificité ici, tout le monde contribué à la composition des chansons (en dehors du batteur Rolf Pilve), Kotipelto a même collaboré, pour certaines d'entre elles, avec son camarade de CAIN’S OFFERING, Jani Liimatainen (ex-SONATA ARCTICA).

On peut tourner l’affaire dans tous les sens, STRATOVARIUS a prouvé son talent et son savoir-faire pour pondre à la chaîne des titres ultra-mélodiques et accrocheurs. Et Kupiainen en particulier montre une maîtrise impressionnante. Après une intro un peu kitsch, « My Eternal Dream » prend son envol avec une guitare tout en maîtrise, des claviers virevoltants et une section rythmique fonçant pied au plancher. « Shine In The Dark » plaira immédiatement aux fans des finlandais et pourrait devenir un des futurs classiques. Son refrain grandiloquent va faire mouche. Kotipelto reste sobre et donc apparaît sous son meilleur jour. Il varie sa prestation et évite trop souvent les montées criardes dans les aigus. Johansson accompagne avec maestria ses camarades et ajoutent ici et là des touches néo-classiques bienvenues. Le groupe a récemment des concerts hommages à son album Visions (1997) et il semble que cela a bien profité au quintet. Certaines chansons ne jureraient pas sur un Episode (1996), Visions ou Destiny (1998). En dehors de la dernière composition, STRATOVARIUS a su rester sobre et n’a pas délayé à l’excès ses idées. En quatre minutes, la messe est dite, c’est très bien ainsi.

L’exception s’avère donc ce « Lost Saga » de plus de onze minutes. Sur une musique de Kupiainen, Kotipelto évoque les vikings et leurs batailles épiques. Toute l’argenterie est de sortie, le quintet a mis les petits plats dans les grands pour ce copieux plat de résistance. Autant ils ont l’habitude de scotcher leur public par l’énergie déployée et un sens imparable de la mélodie autant le défi était tout autre ici. Maintenir l’intérêt sur plus de dix minutes n’est pas une sinécure. STRATOVARIUS s’en sort en variant les plaisirs avec une longue partie instrumentale au centre, tantôt électrique, tantôt acoustique, avant que la cavalcade power métal ne reprenne ses droits. Un joli exercice bien maîtrisé.

Avec Eternal, STRATOVARIUS continue sur sa lancée et ne baisse pas ni d’intensité, ni de qualité. Sans atteindre le niveau d’un Nemesis, ce quinzième opus trouve naturellement sa place aux côtés de Polaris et Elysium. Pas mal après trente et un ans de carrière.

Oshyrya (7,5/10)

 

Site Officiel

Facebook Officiel

 

EarMUSIC / 2015

Tracklist (54:21 mn) 01. My Eternal Dream 02. Shine In The Dark 03. Rise Above It 04. Lost Without A Trace 05. Feeding The Fire 06. In My Line Of Work 07. Man In The Mirror 08.Few Are Those 09.Fire In Your Eyes 10. Lost Saga