À l’époque, je n’avais pas été tendre avec les Australiens de Thy Art Is Murder. Je pensais donc avoir fait le tour de la question pour cette formation, je m’attendais à une deuxième galette purement dans la lignée de la première, un album pénible, qui alignerait les clichés comme un Japonais Nikon à la main sur la Grand-Place de Bruxelles pendant son road-trip « 17 pays européens en 12 jours ». La plume était prête, le vitriol aussi.

Mais finalement, la victime aura mieux résisté que prévu.

Bon, je vous « rassure », Thy Art Is Murder n’est pas subitement passé du statut de merde infâme à celui de groupe que j’adore. Faut pas déconner non plus. Toutefois, j’avoue que, cette fois, le groupe semble mieux maîtriser son sujet, notamment par l’ajout d’une ambiance. Alors que la précédente galette me semblait péniblement stérile et clinique, Holy War parvient, ici et là, à instiller une ambiance délétère, un peu comme le fait The Acacia Strain (une des rares formations du genre qui m’ont convaincu). Résultat : entre deux morceaux d’une platitude crasse, on retrouve quelques plages bien plus convaincantes.

Le premier single dévoilé, le morceau éponyme, n’est malheureusement pas une des meilleures pistes de l’album. Et pourtant, si je n’ai pas immédiatement ignoré cet album, c’est grâce à ce morceau, et surtout à son clip où toutes les religions en prennent pour leur compte.

À une époque où beaucoup (trop ?) de groupes se contentent d’une simple « lyric video » pour présenter leur nouveau bébé, TAIM a mis les bouchées doubles. Rien que pour ça, le groupe méritait mon attention… et finalement, sans pour autant tomber de ma chaise, je me retrouve face à un album plutôt bien branlé. La prod’ pue le synthétique à 300 mètres, le groupe a encore tendance à se vautrer dans les clichés éculés du genre (putain, les breaks pachydermiques, ça va deux minutes), mais il suffit qu’il s’en écarte un peu et qu’il lâche les chiens (le début de « Coffin Dragger », pour ne citer que lui, malheureusement entaché d’un break qui pue le manque de personnalité juste après) pour s’avérer bien plus prometteur. Les fans du genre apprécieront certainement pleinement Holy War. Personnellement, je retiendrai quelques pistes plus ambiancées, mais la note finale n’est, je le crains, pas si positive. Si le groupe arrête de s’entêter à singer ses concurrents et s’il travaille davantage ses ambiances, il devrait pouvoir sortir du lot plutôt que d’être un n-ième groupe de Deathcore comme on en entend à chaque coin de rue.

Mister Porn (4/10)

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Nuclear Blast Records / 2015
Tracklist (41:08) 1. Absolute Genocide 2. Light Bearer 3. Holy War 4. Coffin Dragger 5. Fur and Claw 6. Deliver Us to Evil 7. Emptiness 8. Violent Reckoning 9. Child of Sorrow 10. Naked and Cold 11. Vengeance