oshy_12092015_Ti_BownesDans un monde assez aseptisé où beaucoup semblent prendre à malin plaisir à ne faire preuve d’aucune originalité, d’aucun caractère, se bornant simplement à reproduire des schémas ayant déjà fait leurs preuves, s’intéresser à un artiste aussi talentueux et riche que Tim Bowness apparaît comme une bouffée d’oxygène. Ces musiciens ayant réussi à se créer un univers personnel riche ne sont pas légion et Bowness trouve naturellement sa place aux côtés des Peter Gabriel (ex-GENESIS), Steven Wilson (PORCUPINE TREE) ou encore Bruce Soord (THE PINEAPPLE THEIF) qui, chacun, mène leur quête artistique personnelle. Ces deux dernières mentions ne sont pas tout à fait innocentes puisque notre ami a pu se faire connaître d’une frange du public britannique à travers le projet NO-MAN, une collaboration de long court avec, justement, Steven Wilson. Ajoutons que pour ce troisième opus, Bowness a fait appel à Bruce Soord et Steve Kitch, tous deux de THE PINEAPPLE THIEF, afin d’assurer le mixage et le mastering de ce disque.

Tim Bowness n’est pas ici à son coup d’essai en solo puisque Stupid Things That Mean The World succède à My Hotel Year publié en 2004 et à Abandoned Dancehall Dreams arrivé dans les bacs l’année dernière. Nous parlerons ici de rock progressif mais n’imaginez pas un nouvel ersatz de YES ou de MARILLION, cette étiquette est utile à défaut de mieux. La musique du musicien britannique ne s’embarrasse ni d’étiquette ni de frontière, il s’adonne à son art selon son bon vouloir. Les influences, les sonorités et les rythmes se mélangent avec grâce pour le plus grand plaisir de l’auditeur. Les chansons proposées ici s’avèrent être subtiles, jolies et gracieuses. Le propos reste dans l’ensemble plutôt calme, doux et ne se perd surtout pas en longueur. La qualité a été préférée à la quantité, chaque titre reste cohérent et oscille entre une et six minutes. L’album s’écoule avec naturel sans violence ni anicroche, l’auditeur se laisse tranquillement bercer par les rythmes, les ambiances et les atmosphères. Il faut attendre « Press Reset » pour que l’intensité monte de quelques crans. Finalement assez simple, sans chichi ni démonstration technique, Stupid Things That Mean The World laisse à chaque fois un sentiment très positif, l’envie forte de s’y replonger encore et encore. Pour mener à bien cet ambitieux projet, Tim Bowness a su s’entourer d’une belle équipe : ses camarades du NO-MAN Live band, Colin Edwin (PORCUPINE TREE), Bruce Soord et quelques invités de prestige comme Peter Hammill, Phil Manzanera (ROXY MUSIC), Pat Mastelotto (KING CRIMSON) et Anna Phoebe (TSO / JETHRO TULL / ROXY MUSIC).

Ne tournons pas autour du pot, vous avez compris à la lecture des paragraphes ci-dessus, Stupid Things That Mean The World est une petite merveille d’une profondeur et d’une richesse impressionnante. Avec toujours une grande subtilité, Tim Bowness parvient à exprimer énormément d’émotions avec toujours une grande justesse. Avec ce talent et cette sensibilité à fleur de peau, il a encore réussi à faire des merveilles. Il serait criminel de ne pas en profiter. Comme une évidence, ce disque vient se placer tout en haut du classement des meilleurs disques de l’année, au coude à coude avec Hand Cannot Erase (chronique ici). Tout simplement ébouriffant !

Oshyrya (09/10)

 

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InsideOut Music / 2015

Tracklist (42:14 mn) 01. The Great Electric Teenage Dream 02. Sing To Me 03. Where You’ve Always Been 04. Stupid Things That Mean The World 05. Know That You Were Loved 06. Press Reset 07. All These Escapes 08. Everything You're Not 09. Everything But You 10. Soft William 11. At The End Of The Holiday