oshy_15022015_WhyzdAlors que je fouillais sur internet à la recherche d’informations en préparation de la rédaction de cette chronique, je tombais sur des chroniques dithyrambiques, que dis-je, hagiographiques célébrant le génie de nos compatriotes de WHYZDOM avec ce nouvel album, Symphony for a Hopeless God. Eh bien permettez-moi de vous dire que ce disque ne manque sans doute pas de qualité mais mélanger chauvinisme et rédaction de chronique ne s’avère jamais être une bonne idée. Une grande partie de la presse métal outre-Manche s’est décrédibilisée à force d’encenser au-delà du raisonnable le moindre groupe originaire de la Perfide Albion. Ne tombons pas dans le même piège, nous finirions par tous passer pour des cons. L’inverse est vrai, ce n’est pas parce qu’un groupe est français que le résultat est forcément moins bon que les autres.

Cette bonne résolution en tête, il est temps de revenir à nos moutons et donc à ce troisième opus des parisiens de WHYZDOM après From The Brink Of Infinity (2009) et Blind? en 2012. Autant le premier nous avait beaucoup déçu (chronique ici) autant le second s’était avéré franchement convaincant (chronique ). Fort de cette vague très positive, les français se sont remis au travail pour accoucher de ces onze nouvelles compositions. Et ils ne sont pas moqués de nous via, comme d'habitude avec eux, une galette bien remplie. Plus de soixante minutes au compteur quand même; il va falloir assurer. Cette abondance ne devrait pas nuire si la qualité est au rendez-vous. On remarquera que le groupe continue de changer de chanteuse comme de chemise. Après Telya Melane, Clémentine Delauney et Elvyne Lorient, entre en scène depuis 2013 Marie Rouyer.

WHYZDOM est resté fidèle sa démarche Métal Symphonique inaugurée sur ses précédents opus. Dès les premières secondes de « While The Witches Burn », l’auditeur croira aisément l’argumentaire du label qui affirme que nos compatriotes ont encore poussé un peu plus loin leur concert de métal philharmonique. Nous ne dirons rien de cette ridicule manie de créer des étiquettes essayant de faire croire qu’un groupe fait preuve d’une grande innovation pour nous concentrer sur la musique. La continuité avec Blind? est évidente même si WHYZDOM a voulu être ici encore plus ambitieux en n’hésitant pas à en faire des tonnes en matière d’orchestrations et de chœurs. Reconnaissons que cette entreprise est menée avec un talent certain même si parfois l’indigestion guette devant tant de fioritures et de guimauve. Et c’est un fait de Luca Turilli qui vous dit cela !

Si on prend un peu de hauteur, dans sa globalité, les parisiens ont pêchés par excès de zèle. A force de rajouter encore et encore des couches ils ont perdu de vu leur objectif de proposer une musique riche bien sûr mais surtout attrayantes. Avec tant de circonvolutions, la ligne mélodique risque d’échapper même au plus téméraire et le plaisir d’écoute finira par en pâtir. Saluons le travail réalisé sur les orchestrations, cela a dû souvent représenter au beau cauchemar, de l’horlogerie de précision. Mais je ne peux m’empêcher de trouver que WHYZDOM a en trop fait, délayant à l’excès la majorité des chansons alors qu’il fait preuve d’une rare efficacité quand il prend une option plus simple et directe comme sur « Don’t Try To Blind Me ». Tous les musiciens offrent de belles performances. Marie Rouyer derrière le micro s’en tire avec les honneurs même si son accent français reste encore trop présent à mon goût. Sa devancière avait été plus convaincante. Joli travail au niveau de la production avec un son à la fois puissant et limpide rendant grâce au travail réalisé sur les chœurs et les orchestrations. Symphony for a Hopeless God a été produit par Vynce Leff et enregistré, mixé et masteries au Powermania Studio de Paris avec l’assistance de Mathieu Gillon (120dB Studio).

Ne nous voilons pas la face, Symphony for a Hopeless God est un album sérieux, tout à fait recommandable pour les fans de métal symphonique. Je reste quand même déçu face aux espoirs générés par un Blind? plus convaincant sur la durée. A trop vouloir en faire, WHYZDOM s’est un peu éparpillé et a perdu nettement de son charme. Il faut de tout pour faire un monde et nous ne prétendons pas détenir la vérité mais les notes faramineuses de certains de nos confrères nous laissent quand même perplexes. WHYZDOM a malheureusement régressé depuis Blind? et semble avoir bien des difficultés à combler son retard face aux ténors du genre.

Oshyrya (07/10)

 

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Scarlet Records / 2015

Tracklist (68:19 mn) 01. While The Witches Burn 02. Tears Of A Hopeless God 03. Let’s Play With Fire 04. Eve’s Last Daughter 05. Don’t Try To Blind Me 06. The Mask 07. Asylum Of Eden 08. Waking Up The Titans 09. Theory Of Life 10. Where Are The Angels 11. Pandora’s Tears