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01. Peux-tu présenter à nos lecteurs WOLVE ?

Julien Sournac : Je suis à l’initiative de ce projet, j’ai commencé à l’écrire spontanément alors que j’étais à l’école de musique en 2009 pour répondre simplement à un besoin d’expression. Rien n’était calculé j’ai ressenti cela en moi et je ne savais alors pas vraiment si cela allait déboucher sur un album derrière, un groupe, même si nous allions parvenir à aller au bout de tout cela. La montée en puissance du groupe a eu lieu en différente étape. D’abord en live et pour l’enregistrement du disque qui a débuté en 2011 à divers endroits. J’ai pas mal voyagé à ce moment-là ce qui a pris pas mal de temps aussi.

En 2013 il a été masterisé et là on s’est dit que ce serait pas mal d’avoir un groupe car la musique était cool. J’ai alors rencontré Alexandre, pour l’anecdote, deux semaines avant d’avoir un concert où j’avais besoin d’un guitariste. Je lui ai dit tu te sens de la faire et il m’a dit oui je suis chaud. On a eu différent musicien, le batteur actuel n’est que le quatrième…

Et le bassiste vient de changer mais rien de dramatique. Cette instabilité du line-up vient de mon envie de vraiment trouver des gens avec qui j’ai envie de jouer de la musique. Et ce n’est pas si facile que ça de trouver les bonnes personnes avec qui on peut communiquer en salle de répétition ou lors des concerts. Je cherche cette complicité. Parfois cela le fait musicalement, j’ai eu un excellent batteur, mais humainement on se voyait avec les autres partir 48h avec lui car déjà eu bout de 2h des tensions surgissaient. Je dis souvent que le facteur humain reste le principal et donc cela prend du temps de monter le bon groupe. Là tout va bien et on espère que cela dure.

 

02. Pourquoi avoir choisi ce nom de groupe ?

Tout simplement parce que j’ai souvent été assimilé par des potes à un loup solitaire. En fait j’ai une personnalité extrêmement solitaire et il y a pas mal d’anecdotes à ce sujet. « Wolve » est un néologisme en anglais qui signifie se comporter comme un loup, même hurler comme un loup et je trouvais cela intéressant car cela correspondait à ce que je suis. Restait à savoir si je l’utilisais au pluriel pour signifier la meute ou au singulier pour souligner que j’étais à l’origine de ce projet. Je ne sais pas si je suis le mâle alpha de cette meute, je n’y ai jamais pensé, mais cela dit cela reste intéressant.

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03. Trois mots pour résumer le groupe et pourquoi ?

Elles ne sont pas faciles tes questions:

Cinématique : je suis autant influencé par ce qui est image, cinéma, que par ce qui est purement musical. Parfois les images invoquent la musique et parfois c’est l’inverse, la musique m’invoque tout de suite des images. En tout cas le lien est fort entre les deux c’est une évidence.

Aérien

L’ambivalence entre ce côté aérien et brut ou dark. Ce n’est pas calculé cela se fait ainsi.

Moi j’aurais dit « intinctif » et « reptilien » (cerveau reptilien)…

Je fonctionne beaucoup à l’instinct et dans mon processus de création et je peux faire face à une grande violence. Je suis capable de tout effacer et de repartir à zéro si je ne le sens pas. Alexandre aurait pu te le dire, moi c’est blanc ou noir, il n’y a pas de juste milieu.

 

04. On peut lire différentes choses sur Sleepwalker. Pour toi est-ce un EP ou un album ?

Non non pour moi il s’agit bien d’un album. Le dernier RADIOHEAD fait bien trente-sept minutes… Un EP dépasse rarement les 25 minutes. C’est un album court mais qui devait être beaucoup plus long. Donc nous avons enlevé vraiment tout le superficiel pour privilégier l’expérience et je pense aussi que les gens désormais n’écoutent pas d’album trop long, plus de quarante minutes. Nous avons beaucoup sabré et cela m’a fait même souvent mal au cœur mais il fallait servir le propos et certaines parties pour desservir le disque et brouiller un peu le message.

A la base cela ne devait être constitué que ‘un seul morceau qui devait avoir une certaine durée. Mais au fur et à mesure de l’avancement du travail créatif, trois univers distinct ont émergé de cet ensemble : un titre plus aquatique, un autre plus terrestre et le dernier plus spatial. JE ne sais pas ce fut vraiment instinctif et j’ai juste répondu à ce besoin interne.

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05. Quel est votre état d’esprit plusieurs mois après la sortie de ce premier opus Sleepwalker ? Quels sentiments dominent sur ce disque avec le recul ?

Nous n’avons pas cherché vraiment de label ou de distribution. Le disque est disponible chez nous depuis début 2014. Nous en avions fait presser mille car c’est plus intéressant financièrement et il nous en reste quelques-uns. Ces morceaux sont avec moi depuis longtemps. La composition s’est terminée en 2011. Ensuite deux années d’enregistrement pour faire les choses bien. Avec le recul j’en suis fier mais je ne le réécoute plus. Je pense que depuis que le mastering est terminé, je ne l’ai pas écouté une seule fois.

Même pour les concerts, notre interprétation est différente, plus brut, plus rock. Je le connais trop et je n’ai plus de surprise. Je l’ai fait pour me surprendre et ce fut bien le cas mais je le connais par cœur dans les moindres recoins. Je sais certaines choses que les gens ne peuvent pas entendre… Une page est tournée, j’ai balayé quelques choses et je regarde vers l’avenir maintenant.

 

06. Quelles sont vos influences ?

Comme j’aime à la dire, je suis musicovore et je suis tombé dedans étant petit car j’ai toujours été entouré de musique. Mes parents en écoutent beaucoup et donc j’étais plongé dans cet univers-là. Du jazz, du blues en passant par le rock, la variété française. J’ai bien sûr quelques albums référence et à parti de là je me suis construit une base de culture musicale. J’ai beaucoup été nourri par des courants des années 90 comme avec les SMASHING PUMPKINS, SOUNDGARDEN, Jeff Buckley, RADIOHEAD.

J’écoute du métal aussi, j’apprécie MESHUGGAH et je sais qu’en faisant cet album j’écoutais beaucoup MASSIVE ATTACK avec Mezzanine. J’écoutais beaucoup Up de Peter Gabriel. Mes trois disques de chevets restent des albums de Miles Davies, SMASHING PUMPKINS et MASSIVE ATTACK.

 

07. A l’écoute j’ai pensé à Jeff Buckley & Steven Wilson…

Le nom de Steven Wilson est beaucoup revenu et je bien avouer que j’ai écouté du PORCUPINE TREE de Lightbulb Sun à In Absentia avec quelques autre disques au milieu mais j’ai vite arrêté. En solo je connais moins, je crois avoir acheté son premier disque solo, Insurgentes, après j’ai décroché. J'ai énormément de respect pour le bonhomme mais l’influence n’est pas majeure. J’admire surtout son travail de producteur et la recherche sonore qu’il fait.

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08. Comment avez-vous travaillé l’aspect visuel comme la pochette ?

Sur la durée, quand j’ai commencé à travailler sur cet album, je prenais énormément de photos aussi avec un appareil argentique. Et j‘ai également beaucoup voyagé à ce moment-là, aux Etats-Unis et j’ai de la famille en Afrique… Sans être photographe, j’aime prendre des photos. Et au moment où j’écrivais ces titres certains de mes clichés me semblaient correspondre à l’état d’esprit de telle ou telle chanson. Voilà pour les visuels liés aux titres.

Pour la pochette, cela a été fait par un pote à moi. Ce n’est pas mon visage, un autre que l’on a maquillé. C’est un hommage à 2001 l’odyssée de l’espace. Alors oui tu as Insurgentes raison avec plutôt du bleu par rapport au rouge (HAL) car moi j’associe plus le bleu à ce disque. C’est juste pour le côté, le côté néon des films d’anticipation. Cela rappelle aussi Blade Runner, une autre de mes grosses références cinématographiques. J’ai soumis le concept à mon pote, je voulais cette partie du visage. Le cliché a été fait en 2012 je crois. Et je voulais des néons, un reflet donc il a fallu trouver des stratagèmes pour mettre la personne derrière une vitre circulaire, accrocher ers néons et trouver une pièce assez sombre.

Pas de retouche derrière ni de filtre, nous avons dû prendre près de trois cents photos et sans mentir nous avons dû prendre la plus ratée (un peu floue…) mais elle exprimait vraiment tout ce que nous voulions dire. Et c’est marrant car beaucoup d gens nous disent que cela fait très peinture…

 

09. Le chant en anglais a-t-il été une évidence ?

Oui absolument, je ne me vois pas faire autrement. C’est la langue que j’entendais en composant la musique et je ne voyais pas autre chose dessus. Je ne dis pas faire un morceau si cela vient naturellement mais difficilement plus. J’aurais eu bien du mal à l’exprimer en français, cela me parait être bien plus dur. Et faut pas croire ce que l’on entend à la radio, chanter bien en français c’est compliqué.

 

10. Vendredi concert au Divan du Monde en première partie d’ARENA. Ce groupe représente-t-il quelque chose pour toi ?

Je vais être honnête avec toi, je ne les connais pas. J’ai écouté, ce n’est pas une musique qui me touche mais gros respect car ils ont déjà une belle carrière et ils sont sans doute bien meilleurs musiciens que nous. MARILLION j’apprécie et donc Mick Pointer je vois ce qu’il a fait. Et anecdote nous avons joué avec Fish en février. Fish me parle plus.

Certains ont fait des comparaisons avec le MARILLION moderne et en particulier avec Marbles. C’est un album que j’ai beaucoup écouté. Mais nous tous super impressionnés par ces gars-là et nous sommes super stressés. Je suis curieux de découvrir cela en live. Lors du concert avec Fish nous avions le même contraste, certains ont adoré et d’autres ont détesté. On verra bien.

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11. Et comment vous êtes-vous préparés et que peuvent espérer les fans ?

Nous ne pourrons pas jouer tout l’album car nous n’avons pas assez de temps alloué. Nous avons 40 minutes mais comme on joue différemment les morceaux avec des arrangements différents avec quelques surprises et également une jam, nous avons dû faire des choix. Je sais quelques titres ne seront pas là et nous modifierons aussi l’ordre des chansons. On s’est bien préparé et on bénéficie d’une aide de la ville de Paris (Centre Musical Barbara – Fleury Goutte D'or) avec des musiciens professionnels qui fournissent leur aide et un accompagnement pour notre développement.

Nous y avons beaucoup appris depuis deux ans : comment bien sonner dans une salle de répét, disposer ses amplis, savoir s’écouter. Ce qui nous permet d’être plus efficaces en live. Et là depuis deux jours nous faisons une résidence au Pub ADK à Roissy-en-Brie et on en sort tout juste et je suis rincé.

 

12. Comment voit-on la scène prog/métal française vu de votre bout de la lorgnette ?

Je ne la connais pas bien je la découvre. J’ai l’impression d’une grande famille qui se sert souvent les coudes. Nous avons rencontré beaucoup de gens bienveillants mais très exigeants. Au niveau des groupes, nous n’en avons pas croisé beaucoup donc je peux difficilement en parler. Certains nous ont contactés et semblent très sympas. On a tissé des liens mais dans l’ensemble cela semble respectueux même si cela se prend parfois la tête. Moi je vois cela de l’extérieur.

 

Et enfin "Le Quizz De Metal Chroniques Quizz" pour terminer cette interview:

01. Quelle est ta chanson préférée (tous artistes, époques…) ?

T’es dur avec moi franchement. « Lonely Town Lonely Street » de Bill Withers

 

02. Premier album rock acheté ?

In Utero de NIRVANA et j’étais au collège

 

03. Dernier album acheté ?

Ce n’est pas récent, la BO qu’avait composé Curtis Mayfield pour le film Superfly. Un truc barré des années 70.

 

04. L’étincelle qui a créé ta volonté d’être musicien ?

C’est Billy Corgan des SMASHING PUMPKINS, pas pour ce côté tyran mais un talent fou.

 

Tous nos remerciements à Roger WESSIER (Replica Promotion)

 

Chronique de l’album ici

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