oshy_10072015_Yea_o_th_GoaC’était leur destin, les suédois de YEAR OF THE GOAT devaient absolument avoir une actualité et sortir un album cette année pour 2015 est justement l’année de la chèvre (huitième signe de l’astrologie chinoise). Je suis bien conscient que cet animal a été choisi pour sa résonnance dans l’imagerie chrétienne mais autant faire d’une pierre deux coups. Un peu à l’image de leurs compatriotes de GHOST (sans le décorum ok) ils s’amusent à jouer de clichés « malsains » tout en proposant une musique très accessibles, ancrée dans le rock des années 60 et 70. Après un très recommandable EP, The Key And The Gate (chronique ici), sorti l’année dernière, les voici de retour avec un album complet, The Unspeakable.

Angels' Necropolis avait montré la voir et YEAR OF THE GOAT reste fidèle à cette veine musicale. Mais les suédois évoluent vers un rock presque progressif. Un titre comme « The Emma » n’est franchement pas loin d’un MUSE avec le chant lancinant de Thomas Sabbathi rappelant vraiment Matthew Bellamy. Par contre un « Vermin » se veut plus foncièrement direct et rock tout en restant diablement mélodique et accrocheur. Les suédois soufflent le chaud et le froid avec des titres courts et directs à même de faire un beau carton sur les radios tout en proposant également un « All He Has Read » fleuve avec ses plus de douze minutes au compteur pour ouvrir ce disque. Drôle de choix mais heureusement le talent est évidemment là pour rendre cette démarche à la fois heureuse et digeste. Sur cette composition à rallonge, nos amis démontrent un vrai savoir-faire pour tisser une atmosphère et plonger l’auditeur dans leur univers à la fois sombre, dur et mélancolique. Le sextet s’en donne à cœur joie et fixe d’emblée la barre assez haute. La suite se veut plus courte, optimisée jusqu’à terminer sur un « Riders of Vultures » lui aussi plus lent et posé (presque doom dans l’esprit) affublé d’un final hypnotique absolument admirable.

Sans faire grand bruit les suédois de YEAR OF THE GOAT poursuivent leur petit bonhomme de chemin et tissent lentement leur toile au sein de la scène rétro-rock (matinée d’occultisme) qui connait en Europe une nouvelle jeunesse depuis quelques années. Ils s’imposent naturellement parmi les leaders en évitant tout opportunisme et en enchainant les sorties de qualité. La scène métal se porterait bien mieux si plus de groupes agissaient ainsi.

Oshyrya (08/10)

 

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Napalm Records / 2015

Tracklist (52:43 mn) 01. All He Has Read 02. Pillars of the South 03. The Emma 04. Vermin 05. World Of Wonders 06. The Wind 07. Black Sunlight 08. The Sermon 09. Riders Of Vultures