oshy_Itw_Atlanti_Chronicl_03Sans faire beaucoup de bruit les parisiens d’ATLANTIS CHRONICLES progressent et continuent d’avancer malgré l’adversité. Après un premier album, Ten Miles Underwater (chronique ici) signé chez les italiens de Coroner Records en 2013, les voici de retour, fiers comme Artaban, avec un nouveau disque, Barton’s Odyssey. Ils sont repassés de ce côté-ci des Alpes en publiant leur dernier né chez Apathia Records sous la forme, encore une fois, d’un magnifique digipak. L’orientation modern/death/prog n’a pas changé même si l’auditeur se rendra vite compte que le quintet a su parfaire son art, que ce soit au niveau technique ou des compositions elles-mêmes.

Au niveau thématique, Barton’s Odyssey s’inscrit dans la droite ligne de son prédécesseur. Après William Beebe qui a été le fil conducteur du premier album, les parisiens se plaisent ici à travailler autour de la figure d’Otis Barton. Ces deux passionnés d'exploration des fonds marins travaillèrent ensemble à l'invention de la bathysphère. Et quel meilleur environnement que le fond des océans pour développer une musique kaléidoscopique, entre douceur, beauté et violence. ATLANTIS CHRONICLES déploie une musique très technique et complexe, les rythmes et les riffs sortent régulièrement des sentiers battus et ne sont pas sans évoquer la scène djent. Le côté extrême se cristallise dans le chant hurlé d’Antoine Bibent qui navigue avec naturel sur les courants mélodiques concoctés par ses camarades. La mayonnaise prend rapidement surtout parce que le groupe a su rester sobre et ne pas tenter les longues compositions stériles qui se transforment souvent en simple démonstration technique. Les chansons de Barton’s Odyssey oscillent entre trois et cinq minutes, ATALNTIS CHRONICLES a des choses à dire mais ils évitent les longues digressions pour concentrer au maximum l’impact de leur musique. Ils ne sont pas venus faire de la figuration, les titres s’enchaînent avec vélocité. La tempête s’abat dès les premières secondes sur l’auditeur et ces rafales ne vont pas le lâcher pendant plus de quarante minutes.

Les plus observateurs d’entre vous auront peut-être reconnu la patte graphique de Pär Olofsson (IMMORTAL, THE FACELESS, ABORTED…) pour la pochette de Barton’s Odyssey et de Ten Miles Underwater. Ce n’est sans pas doute l’essentiel mais ce dessin de grande qualité a de quoi séduire et donne envie d’en savoir plus sur le groupe et cet album. Dans la compétition acharnée que se livre actuellement les groupe pour se faire connaître et sortir du lot, cet aspect-là n’est pas à négliger. Comme Atlas sur la pochette, la musique d’ATLANTIS CHRONICLES s’avère à la fois séduisante et impitoyable. Mais, malgré les dangers, vous sortirez grandi toujours grandi de cette plongée.

Oshyrya (7,5/10)

 

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Apathia Records / 2016

Tracklist (41:33 mn) 01 The Odysseus 02 Otis Barton 03 Back To Hadotopia 04 Within The Massive Stream 05 Upwelling, part I 06 Upwelling, part II 07 Lights And Motions 08 I, Atlas 09 50°S 100°W 10 Modern Sailor's Countless Stories