Babymetal avait collé un bon gros coup de pied dans la fourmilière du Metal avec un premier album qui semblait sortir de nulle part et un arsenal médiatique XXL dont l’objectif premier était de nous faire bouffer de l’Asiat’ à toutes les sauces et à tous les repas. Ça a marché, le public est tombé dans le panneau et s’est laissé séduire par le minois de trois petites japonaises habillées en écolières et accompagnées par des musiciens doués. Et maintenant, il était temps de marquer le coup, de sortir l’album de la confirmation, en s’adjoignant notamment les services d’un des gratteux de Dragonforce pour un solo supersonique et en reprenant la même recette que sur l’album éponyme.

Oui mais.

Ce qui avait fait la force de Babymetal était l’effet de surprise. Babymetal (l’album), c’était un peu une Blitzkrieg musicale à la japonaise, avec un joyeux foutoir et des idées loufoques dans tous les sens. Tout le monde était pris de cours. Maintenant que Babymetal est devenu un nom « renommé » (mais pas forcément pour des raisons musicales), l’atout premier du groupe – à savoir l’effet de surprise – s’est estompé. Pis encore : si on le compare à son prédécesseur, Metal Resistance est plus « orthodoxe », moins fou. J’avais d’ailleurs reproché à l’opus précédent cette propension à tout oser, quitte à ne pas savoir digérer certaines sonorités et à ne pas pouvoir intégrer une ou deux expérimentations qui retombaient à plat (le petit interlude rap, par exemple). Metal Resistance tombe dans l’excès inverse et semble beaucoup moins oser. Alors ok, ça donne l’impression d’un album bien plus maîtrisé, mais il perd aussi une sacrée dose de fraîcheur qui faisait justement le charme du groupe.

Avec Metal Resistance, Babymetal rentre quelque peu dans le rang, et ce n’est pas l’ajout d’un morceau en anglais (« The One ») qui viendra me contredire. Volonté de contenter un public encore plus large ? C’est fort probable… mais quoi qu’il en soit, l’audace s’est envolée, l’originalité aussi. Il ne reste plus qu’un produit marketing bien propre, bien aseptisé. Dommage.

Mister Brute Porn (3/10)

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Toy's Factory – Sony Music – earMUSIC / 2016
Tracklist (xx:xx) 1. Road Of Resistance 2. KARATE 3. Awadama Fever 4. YAVA! 5. Amore 6. Meta Taro 7. From Dusk Till Dawn 8. GJ! 9. Sis. Anger 10. No Rain, No Rainbow 11. Tales Of The Destinies 12. THE ONE (English version)