Blood Red Throne, au fil des années, est devenue la chose de Daniel, seul membre initial encore présent dans le line-up. Et le moins que l’on puisse dire, c’est qu’il mène sa barque avec aisance, sans accrocs, sans répit et sans le moindre faux pas. Avec autant d’années au compteur et autant d’albums, il est rare qu’un groupe parvienne à garder le sans-faute, et ce nouvel album, Union Of Flesh And Machine, ne fait pas exception à la règle.

Et pourtant, l’accouchement de cette galette n’aura pas été aussi évident, avec le départ du chanteur juste après l’enregistrement, ce qui a poussé le groupe à trouver un « nouveau » beugleur (qui n’est autre que ce bon vieux Bolt) et à réenregistrer toutes les lignes de chant. Qu’à cela ne tienne, l’attente aura juste été un peu plus longue de quelques mois, mais le résultat est là et très convaincant. À défaut d’avoir pu entendre le résultat avec l’autre frontman, on se contente d’une prestation de Bolt tout en puissance, alternant le cri presque black et l’ours en rut avec aisance.

Une fois de plus, Blood Red Throne livre une copie très maîtrisée. Comme sur l’éponyme Blood Red Throne sorti il y a maintenant trois ans, les Norvégiens prennent un malin plaisir à proposer un Brutal Death qui peut sembler bateau mais qui n’en reste pas moins efficace en diable. La prod’ est solide (pas trop propre, pas dégueu), on regrettera peut-être juste que la basse soit un peu trop en retrait par rapport aux efforts précédents. Sur cet album, elle n’apparait en effet que trop rarement sous la forme de quelques lignes plus audibles (on est loin du groove d’un morceau comme « Harme », pour ne citer que lui). Un peu moins de groove, donc, mais cette évolution est compensée par une bonne dose de bourrinage. On notera aussi, en fin d’album, un réenregistrement de « Mary Whispers Of Death » et, surtout, une reprise de Judas Priest à la sauce norvégienne. Inattendu et foutrement efficace !

Une recette éprouvée, une hargne intacte : Blood Red Throne fait fi du temps qui passe et des changements de line-up. Au sein de la scène Brutal Death européenne, les Norvégiens ont depuis longtemps acquis le statut de valeur sûre. Reste à voir le résultat en live. Allez, les gars, une petite tournée européenne, ça ferait plaisir !

Mister Patate (9/10)

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Candlelight Records / 2016
Tracklist (45:58) 1. Revocation of Humankind 2. Proselyte Virus 3. Patriotic Hatred 4. Homicidal Ecstacy 5. Martyrized 6. Union of Flesh and Machine 7. Legacy of Greed 8. Exposed Mutation 9. Primal Recoil 10. Leather Rebel (Judas Priest cover) 11. Mary Whispers of Death