oshy_03012016_i_machiVu par le petit bout de la petite lorgnette, l’univers rock/métal européen se cristallise principalement en Grande-Bretagne, en Scandinavie (+ Finlande) et en Allemagne. Et pourtant d’autres pays tirent leur épingle du jeu comme l’Italie, la Suisse ou encore l’Espagne. Et notre hexagone dans tout cela ? Pendant bien longtemps assez moribonde, la scène underground française regorge de groupes ambitieux et de qualité. Il suffit de voir les sollicitations nombreuses que nous recevons à la rédaction. La majorité de ces groupes sont réalistes et agissent avant tout par passion, laissant la célébrité et l’argent au soin de leur bonne étoile. I MACHINE fait partie de ces groupes qui immergent et commencent à se faire connaître des plus curieux d’entre nous. Né en 2008 sous un autre nom, le quintet inaugure sa carrière discographique en 2010 avec un premier EP 5 titres puis se lance en 2015 dans le grand bain et publie un premier album, l’origine.

Le premier contact avec cet album risque d’en surprendre plus. « Carpe Diem » s’apparente de prime abord comme un mariage entre grosses guitares et sonorités électro, la rencontre entre TRUST et SKRILLEX. Un peu à l’image de ce que fait un SIDILARSEN ou un MASS HYSTERIA, I MACHINE se plait à enrichir son gros son hard rock de touches électro histoire de fixer les ambiances et distiller une dose supplémentaire d’énergie. Un « Que le meilleur s’exprime » penche quant à lui vers du RAMMSTEIN pour son côté martial et direct. La patte, la spécificité des provençaux, alpins et azuréens tient au chant de Fred qui s’exprime en chant uniquement clair avec énormément de conviction. Il varie énormément son approche d’une chanson à l’autre et parvient à distiller beaucoup de sentiments, d’émotions. Cela contraste d’autant plus avec la musique très massive qui s’anime derrière lui. Nos compatriotes ne tombent dans le piège de la démonstration stérile de leur savoir-faire, chaque titre se voit calibré pour générer le maximum d’impact. En moyenne, les compositions tournent autour des quatre minutes. Dommage que les titres sont presque systématiquement structurés de la même façon, une intro électro ouvre les débats avant que ne se déploie la partie hard-rock / indus. Parfois le thème électro est repris au milieu de la compo avant que les guitares ne reprennent la main et terminent les débats. Cette routine finit par amoindrir le plaisir d’écoute.

L’origine ne manque pas de titres forts et attrayants à même de vous accrocher l’oreille et vous rentrer dans la tête pour plusieurs semaines. I MACHINE possède un vrai talent pour pondre à la chaine des refrains séduisants. Sur la forme ce disque tient la route, la production s’avère parfois un peu brut de décoffrage, râpeuse, mais chacun comprendra que le groupe fait avec des moyens limités. L’origine mérite en tout cas pleinement votre intérêt pour la qualité du travail ainsi que la conviction, la motivation affichée par les membres d’I MACHINE. Respect.

Oshyrya (6,5/10)

 

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Autoproduction / 2015

Tracklist (50:51 mn) 01. Carpe Diem 02. Que le meilleur s’exprime 03. Welcome 04. Criminel 05. L’origine 06. Crazy 07. La crise 08. This Something 09. Lire en toi 10. Ni dieu ni maître 11. Big brother 12. La mission