oshy_03012016_IncrLes parisiens d’INCRY semblent fonctionner par cycle de trois/quatre ans. Après des débuts en 2001 et une longue phase de travail pour trouver un son et une identité musicale, le quatuor franchit le Rubicon en 2008 en enregistrant un premier album, Face au mur puis un second, Rock.Fr (chronique ici) en octobre 2012. Ils ne chôment pas entre les périodes de transition, saisissant toutes les opportunités possibles de se produire sur scène pour défendre fièrement leurs chansons. Ces centaines de concerts dans toute la France et les pays limitrophes ont marqué les esprits et forgé le son du groupe. Entretemps, un changement de line-up est intervenu. En mai 2012, le batteur historique Tatoo quitte ses camarades pour des raisons personnelles et se voit remplacé par Chris Splatter. Mais cela ne freine pas le groupe qui continue d’avancer. Les voici de retour plus en forme, plus ambitieux que jamais, un troisième opus sous le bras, Pandore.

Depuis ses débuts, INCRY se sent comme un poisson dans l’eau, immergé dans son rock français hargneux et accrocheur. Pandore prend la forme de douze chansons comme autant de coups de poings, rapides, tranchants et très compacts. En trois minutes à chaque fois, tout est dit, pas besoin de fioritures ou de guimauve inutile. La guitare de Noug de mène les débats et tisse sa toile sur les fondations précises et carrées de Did et Chris Splatter. L’alchimie finale se fait à l’arrivée de la voix de Kourros, ce dernier apporte sa patte, un supplément d’âme qui donne son lustre à chacune des compositions. Il tient une grosse responsabilité sur ces épaules, impulsant une grosse énergie par la conviction et les émotions qu’il transmet dans sa voix chaude et puissante. Pandore s’ouvre sur de très bons auspices avec un « Oxygène » efficace, à même de provoquer naturellement chez chacun un trépignement incontrôlable. INCRY continue d’osciller entre sérieux et deuxième degré, ce qui prouve encore une fois qu’ils travaillent sérieusement, avec application, sans se prendre trop au sérieux. Assez direct et sans concession dans l’ensemble, Pandore sait aussi varier les plaisirs et n’hésite pas à varier les registres, entre le calme d’un « Sans visage », le groove d’un « Monde virtuel » et enfin l’explosivité d’un « Rouge ». Les titres s’enchainent à vive allure, avec naturel à l’exception de quelques titres plus convenus (« Laissez faire » et « Copboy ») où une certaine lassitude finit par s’installer.

Sur le fond comme sur la forme, Pandore est un disque solide et bien réalisé. L’investissement et le travail accompli forcent le respect. Ce troisième album confirme le potentiel du groupe et tout le bien que nous pensons de lui depuis Face au mur. Il ne manque pas grand-chose à INCRY pour passer à un niveau supérieur, une meilleure exposition dans les média généralistes (RTL2 ou RFM) serait mériter afin que les parisiens touchent un plus large public.

Oshyrya (07/10)

 

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Balance Production – Autoproduction / 2015

Tracklist (41:53 mn) 01. Oxygène 02. Rouge 03. Monde virtuel 04. Cannibale 05. Pandore 06. Copboy 07. Sans visage 08. Laissez-faire 09. Tigresse 10. Maldonne 11. Le bonheur en prime 12. Rock’N Roll