oshy_07082016_JinjeLa scène métal ukrainienne, situation et tendances. En voilà un joli sujet de réflexion. Franchement méconnus, les groupes rock/métal de ce pays parviennent assez rarement à franchir les frontières occidentales et à toucher le public européen. A part MUNRUTHEL dans le genre folk nos amis sont plutôt connus pour leur scène extrême et certaines controverses associées à NOKTURNAL MORTUM. Mais là n’est pas notre sujet du jour puisque c’est JINJER qui se présente à nous ce matin grâce à Napalm Records. A l’écoute de ce disque, King of Everything, rien ne fait penser à l’origine géographique du groupe. Ce mélange entre metalcore, djent et hardcore sonne furieusement nord américain dans le son comme dans la démarche. Le résultat s’avère professionnel et très propre et une écoute à l’aveugle en mystifierait plus d’un.

Tout commence par un prologue assez gentil, mélodique, accrocheur et diablement radio-friendly. La chanteuse, Tatiana Shmailyuk, donne parfaitement le change et s’acquitte parfaitement de sa tâche sans une pointe d’accent qui trahirait sa spécificité. Après ce petit apéritif, le vrai visage du groupe apparaît à travers un « Captain Clock » beaucoup plus énervé. Le pont avec la scène metalcore est fait, on retrouve les caractéristiques habituelles : mélange entre chant clair et hurlé, riffs hyper agressifs et véloces. La touche djent vient de ces structures et de ces rythmes complexes qui casse les codes et les schémas pré-établis. JINJER se plait à alterner entre agressivité et mélodie, chansons à tiroir et compositions plus simples. Cela laisse une drôle d’impression, l’auditeur se perd en conjecture et cherche à quel saint se vouer. King of Everything s’ouvre et se ferme par deux compositions très différentes du reste de l’album, comme un pied de nez visant à rebattre les cartes et susciter une certaine surprise. Oui, pourquoi pas… Dans l’ensemble, JINJER offre une prestation sérieuse et appliquée. Maintenant le metalcore est un genre peu apprécier dans cette maison et les ukrainiens n’échappent à cette réalité.

Finalement, l’origine géographique de JINJER fera parler mais musicalement parlant, King of Everything reste sage dans une veine déjà bien connue. Tous les canons metalcore sont respectés et le quartet peut en montrer à bien des groupes plus connus et établis. La présence d’une chanteuse les rapprochera forcément d’un WALLS OF JERICHO même si la comparaison ne va pas forcément de soit. Le groupe constitue, sans aucun doute, une trouvaille à voir ce que cela donne sur le long terme.

Oshyrya (06/10)

 

Site Officiel

Facebook Officiel

 

Napalm Records / 2016

Tracklist (43:23 mn) 01. Prologue 02. Captain Clock 03. Words of Wisdom 04. Just Another 05. I Speak Astronomy 06. Sit Stay Roll Over 07. Under the Dome 08. Dip a Sail 09. Pisces 10. Beggars' Dance