Les débuts des bisontins de KHYNN ne pourraient pas vraiment être résumé à un long fleuve tranquille. Après une naissance en 2004, les changements de line-up se multiplient mais le groupe avance coûte que coûte et fait ses premiers pas discographiques en 2004 avec une démo sept titres titrée Breakin’ the Fury dans une veine heavy thrash mélodique. Rapidement réduit à un quatuor, ils multiplient les apparitions sur scène et forgent patiemment leur son. Tout se travail débouche n 2011 sur la publication en autoproduction d’un premier véritable album, Any Fear Calms Down. Et avec cette belle régularité, après 2007 et 2011, voici en 2015 le second opus de la carrière des franc-comtois, Supersymmetry.

Très proches de terres métal comme la Suisse et pas très éloigné de l’Allemagne où notre genre est roi, les KHYNN ont pu développer au cours des années des standards musicaux assez élevés. A chaque écoute de ce second album, il est frappant de constater que la barre est systématiquement placée assez haute, tant au niveau technique que tout simplement du son. A quelques exceptions près, chaque chanson se veut être assez complexe, développant chaque fois une grosse intensité tout en gardant l’agressivité nécessaire pour prendre l’auditeur à la jugulaire et ne plus le lâcher. Dans ce maelström assez sanglant, des touches de lumières, plus mélodiques, certains diraient progressives, émergent et apporte une belle variété à un bloc qui sinon pourrait devenir indigeste. KHYNN prend à malin plaisir à mélanger une approches très contemporaine avec d’évidentes racines plus old-school à chercher du côté du thrash ou du death-métal mélodique. Ils ne s’en cachent pas et affichent leurs influences, de l’école scandinave IN FLAMES et SOILWORK à des choses plus éclectiques comme LAMB OF GOD et GOJIRA.

Il faut bien reconnaître que la mayonnaise prend bien car si nos amis ne réinventent rien, ils ont su efficacement digérer leur bagage musical et le retranscrire à leur façon. Chacun fait feu de tout bois et n’amuse pas la galerie. Sam le chanteur hurle à s’en péter les cordes vocales et se met au niveau de ses petits camarades. A côtés du bourrin, ils savent aussi faire dans le subtil comme le prouve les respirations plus apaisées que sont « Breath Inside Me » ou « Living Time ». Cela reste moins convaincant que le reste mais ces petites accalmies dans un monde de brute ne gâchent rien.

Le constat s’avère très positif pour KHYNN qui propose un bien bel album avec Supersymmetry. Soigné tant sur le fond que sur la forme, il ne manque pas grand-chose pour franchir encore un cap et toucher un plus large public. Etrange qu’aucun label sérieux ne se soit pas encore occupé de leur cas. Ainsi armé, KHYNN peut espérer continuer à progresser et se faire un nom dans l’hexagone. C’est tout le mal que l’on peut leur souhaiter.

Oshyrya (08/10)

 

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Auto production / 2015

Tracklist (52:04 mn) 01. Tainted Impression 02. God in Hell 03. Black Circles 04. Breath Inside Me 05. Persona 06. Walking Dead 07. Living Time 08. Depersonalization 09. Wasted Time 10. A Wild Night 11. Into the Supersymmetry