Nous allons parler d’une formation de la région d’Auxerre assez atypique pour notre scène Metal nationale, vous allez voir ça… En activité depuis quelque temps maintenant Alexis MUNOZ (chant/guitare) et Geoffroy GARRAUT (guitare), les deux instigateurs de Mezcla, se sont rencontrés dans le courant de l’année 2002. On peut dire qu’ils ont galéré et qu’ils ont mis du temps afin de stabiliser leur section rythmique. En effet Mezcla a quand même réussit à nous fournir un premier effort sous les traits d’une démo parue en 2007 Hermanos De Sangre. Durant cette période, ils ont recruté Eymeric JACQUET et de fait réussi à stabilisé le poste de bassiste. Après avoir enchaîné les batteurs, ce n’est qu’un an plus tard en 2008 que nos trois galériens sont parvenus à mettre la main sur une perle rare en la personne de Anthony CARINO qui comme nous allons le voir assure comme un chef à la batterie ! En 2010 Mezcla nous a pondu un excellent premier album Salir Sin Pagar (un titre en écoute ici) de Thrash Death Metal aux sonorités Heavy et dans un esprit proche de ce qui se faisait dans les 80s, 90s. Impossible de ne pas penser à des formations comme Death, Carcass, Loudblast, Coroner ou Kreator à l’écoute de ces compositions d’un Metal viril mais très léché ! Le tout avait une touche assez exotique puisque la particularité de Mezcla est qu'Alexis MUNOZ chante principalement en espagnol et que le groupe n’hésitait pas aussi à rajouter des tournures flamencos par le biais de rythmiques et autres guitares acoustiques. 

C’est à partir de là et avec ce premier album que j’ai découvert la musique du groupe lorsque je bossais pour Radio Kaos Caribou. Mezcla y était souvent programmé et avait tapé dans l'oreille du boss Jérôme. J’allais oublier un élément extra musical assez surprenant. J’ai un peu hésité mais je vais quand même vous l’exposer car je trouve qu’il apporte à mon avis une explication au gros feeling que dégage Mezcla et à la musicalité exacerbée contenu dans toute ses compositions. Il s’agit du fait qu’Alexis leur leader soit mal voyant. Non pas que je souhaite vous attendrir, c’est vraiment pas le style de la maison mais je suis persuadé qu’il entretient de fait un rapport à la musique bien plus profond que le zicos lambda. Ce fait ajouté à la dextérité de chacun des membres participent à rendre ultime chacune de leurs composition. Croyez-moi ou non mais cela s’entend sur la totalité de la disographie de Mezcla et c’est la seule raison pour laquelle je le notifie ici ! 

Malheureusement faute de temps et d’avoir à écouter énormément de choses, j’ai un peu perdu la trace de Mezcla et ce n’est que très récemment que j’ai réalisé qu’ils avaient sorti une autre production ¿La Victoria de la Vida? (un titre en écoute ici) en 2014. Il s’agit d’un EP entièrement acoustique et du peu que j’ai pu en écouter, je peux vous dire que cette production vaut le détour et est l’œuvre d’un travail tout à fait remarquable ! Malgré un labeur artisanal puisque  Mezcla a jusqu’à présent réalisé toutes ses sorties en auto production, il a aussi acquis une grande expérience ! Cela devient une évidence des les premières minutes de son nouvel album Metalmorfosis ! Tout d’abord le son est vraiment très bon ! Il a bénéficié d’un travail à l’évidence proche de conditions professionnelles puisque qu’il a été entièrement enregistré, mixé et masterisé au MONSTUDIO (Facebook ici)  par Yann Klimezyk. L’artwork de Stève Juretig insiste judicieusement sur la thématique de l’album qui consiste à faire de chaque titre une sorte de métaphore, de parallèle entre des insectes et des acteurs ou des aspects de notre société humaine. J’avoue avoir été très réceptif au caractère sociétal des textes de l’album, gauchisme quand tu nous tiens !  

Il est difficile d’extraire un titre par rapport à d’autres tant le tout fonctionne à l’unisson et coule de source ! C’est un très bon album de Metal qui sonne à la fois exotique et agressif tout en taquinant de manière très subtile la fibre nostalgique de la scène Thrash Death Metal des 80s / 90s. Metalmorfosis est le digne successeur de Salir Sin Pagar, il est même plus polyvalent puisque l’expérience acoustique et progressive de ¿La Victoria de la Vida? transpire et imprègne l’intégralité des compositions de ce dernier opus ! De part sa musicalité et son aspect technique ultra maîtrisé, cet album est à même de parler aux zicos comme il peut rester lisible et très facile d’accès à un publique plus large. La seule chose qui pourrait entraver l’explosion de Mezcla à un public beaucoup plus large est le côté vindicatif et agressif du chant. Moi j’adore et ça me rappelle le chant des Coroner, Kreator ou Death ! C’est marrant mais Mezcla me rappelle aussi par certains côtés un autre groupe que j’ai traité l’année dernière : il s’agit de Voron (chronique ici). En effet Metalmorfosis et Propaganda partagent pas mal de similarités ! Bon tout ça pour vous dire que Mezcla vaut le détour et à besoin de notre soutiens ! J’en profite aussi pour dire qu’ils cherchent à faire des dates donc si vous avez des plans pour des concerts n’hésitez pas à les contacter ! Moi du coup je vais ré écouter Voron dans la foulée !

FalculA (9/10)

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Auto-production / 2016
Tracklist (45:00) : 01. Criaturas Indeseables 02. Sangre y Arena 03. Mantis Religiosa 04. Luciérnaga 05. Entomofobia 06. Otra Dimension 07. Esfinge de la Calavera 08. L'Usurpateur 09. Metalmorfosis.