oshy_06082016_MortillerQuand vous êtes, comme MORTILLERY, originaire d’Edmonton au Canada, laissez moi vous dire que vous apprenez à décapsuler les bouteilles de bières avec les dents, à dormir dans toutes les conditions et à thrasher comme tous les ressortissants de la Bay Area dès l’âge de trois ans. Il faut bien dire qu’en Alberta, en hiver, le thermomètre affiche rapidement -345 degrés et que la neige s’amoncelle sur des mètres et des mètres. Face aux épreuves de la Nature, l’Homme s’est adapté.

Avec Shapeshifter, MORTILLERY n’est pas à son coup d’essai. Il s’agit là de leur troisième album après Murder Death Kill en 2011 et Origin of Extinction en 2013 (chronique ici), tous les deux déjà chez Napalm Records. Ce dernier n’avait d’ailleurs pas particulièrement impressionné notre camarade Hamster, resté de marbre devant la musique des canadiens. Il faut bien dire que se frotter au thrash old-school, avec cette démarche rétro sous entendant que c’était vachement mieux avant, nécessite d’avancer de solides arguments. La présence de deux femmes dans le groupe constituera une attraction pendant quelques instants avant que la réalité de la musique ne s’impose. MORTILLERY ouvre les hostilités pied au plancher avec un « Radiation Sickness » mené tambour battant. Les canadiens s’y connaissent pour tronçonner du riff, Cara McCutchen vocifère à s’en faire péter les cordes vocales et pourtant la mayonnaise peine à prendre.

Les neuf nouvelles compositions fonctionnent sur le même schéma. Après une courte intro technique et mélodique à la guitare, le rouleau compresseur démarre en mode pilote automatique et accompli son œuvre. Techniquement parlant, pas grand-chose à redire, la paire de guitariste assurent aussi bien en rythmique qu’en lead et la section rythmique reste au diapason. Maintenant force est de constater que les chansons ne parviennent pas vraiment à convaincre, elles s’oublient très vite une fois terminée. Difficile de retenir une mélodie, un solo ou même un refrain, Shapeshifter s’apparente à un long tunnel sans grand relief ni caractère. Et les comparaisons avec les grands anciens comme DEATH ANGEL et surtout HOLY MOSES ne s’annoncent pas des plus flatteuses. Sans démériter, les canadiens n’apportent aucune valeur ajoutée. La tentation de revenir aux albums des vétérans, pour se refaire une dose de thrash old school de qualité, s’impose rapidement.

Oshyrya (05/10)

 

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Napalm Records / 2016

Tracklist (42:46 mn) 01. Radiation Sickness 02. Age Of Stone 03. Bullet 04. Mantis 05. Black Friday 06. Wendigo 07. At The Gates 08. Torture 09. Shapeshifter