La vache ! Oui j’ai loupé quelque chose gros comme un bovidé en ne faisant pas attention à l’émergence de cette formation Black Death Metal originaire de Pologne dans le milieu des années 2000 ! Je suis assez mécontent de moi et ce à cause de plusieurs raisons ! Tout d’abords parce que je suis passé complètement à côté de ce Diabel qui est sorti en septembre 2015, merde c’est en plus le septième album studio de Non Opus Dei, j’aurais dû voir venir un truc pareil, bordel de merde ! 

Je n’ai vraiment aucune excuse car l’année dernière je m’étais promis de vous parler des productions de son label, lui aussi polonais, Witching Hour Productions (site ici et Facebook là).  J’avais d’ailleurs entamé le boulot en vous causant de Thaw leur compatriote mais également partenaire de label lors de la sortie de sa dernière production en date dont j’ai fait à l’époque la chronique ici. Cerise sur le gâteau pour ainsi dire, Non Opus Dei a en ses rangs deux membres de la formation de Death Metal Aeon (voir nos chroniques ici et ou encore ici) en la présence du guitariste Horizon et du bassiste Isil ! Ce n’est pas peu dire que je fais la moitié d’une buse sur ce coup et c’est grâce au partage d’une autre des productions de Witching Hour Productions, le surprenant Batushka (dont j'ai fait la chronisue du premier album ici) par notre corrosif Mr Brute Force que la musique de Non Opus Dei et plus particulièrement celle de son dernier ouvrage Diabel est venue me chatouiller les oreilles. Encore merci à lui !

De primes abords on est interpellé (surtout la gente masculine :  boobes obligent) par l’artwork au montage très soigné mais racoleur qui ne me laissait rien présager de bon : une photographie de Bartek Rogalewicz (site ici) et (Facebook là). C’est peut-être pour cela qu’avant de me lancer dans une écoute attentive je suis passé au préalable par un bref survole de la discographie de Non Opus Dei qui je le rappelle se compose de six albums studio, de deux démos ainsi que d’un split album. J’ai bien fait car cela ma permis de constater à quel point Non Opus Dei était proche dans la mise en œuvre de son Black Death Metal de Behemoth avec il est vrai quelques plans chaotiques et biscornus en plus. Cette dynamique s’est légèrement cassée à partir du split album  Dziwki dwie (2013) qui est en écoute ici.

On peut d’ailleurs dire sereinement que l’influence Behemoth est quasi inexistante sur Diabel et que Non Opus Dei s’est complètement émancipé ! Il faut d’ailleurs saluer la production de ce nouvel album qui œuvre beaucoup dans ce sens et dont l’enregistrement s’est déroulé au BAT Studio à Olsztyn en Pologne le tout ayant été mixé puis masterisé par Haldor au SatanicAudio (site ici). En effet elle aide beaucoup à cette émancipation en donnant un timbre bien plus gras au naturel organique à tous les instruments !  

Le groupe  préfère à présent ériger des édifices toujours très complexes et souvent mid tempo qui peuvent parfois faire penser à certain plans de Shining (Swe) dans ses moments les plus calmes et cérémonieux comme sur « Milk Of Toads » ou à des groupes de la mouvance Black Metal Psychédélique comme Kalmen, Oranssi Pazuzu voire Thaw mais qui sont toujours mus par des soubresauts épileptiques « Plony » où le blast beat du batteur Gonzo est souvent foudroyant. En fait Non Opus Dei peut aussi rappeler les plans tordus et dissonant de formations comme Deathspell Omega, Mayhem ou Abigor mais il y apporte toujours une grosse touche avant-gardiste comme sur « Władca Ropuch » dont le riffing principal rappelle méchamment Meshuggah où le très Neo Metal « Gold » qui sonne un peu comme si le vieux Korn ou Deftones percutait le Black Metal de Mayhem ou Abigor. C’est vraiment déstabilisant mais très envoutant comme bouillon de culture ! C’est ce que j’appelle de la musique intelligente tout simplement. Le groupe dégage une sérénité et développe ses idées en prenant son temps et surtout en ne se fixant aucune barrière ! Cette musique me procure un bien fout ! Il y a même un solo à la mode Sepultura période Chaos id sur « Plony », c’est vous dire ! 

La voix de Klimorh est très posée et rappelle dans ses moments colériques les intonation de celle de Grutle Kjellson de Enslaved. Profonde elle couvre un large spectre et sait aussi se faire narrative. Les textes on l’air d’être chiadés puisque Diabeł narre un concept inspiré par des cultes diaboliques polonais. Tout un programme !

De sa production à son exécution en passant par son inspiration remplie d’audaces mais qui va à l'essenciel, Diabel est un très bon album de Black Metal et fut une agréable surprise pour moi ! Ce septième album sonne comme un nouveau départ pour Non Opus Dei ! Donnez leurs une chance ! Pour vous donner un ordre d’idées cet album m’a plus parlé que le dernier Mgla qui est selon moi bien moins novateur ! 

FalculA (8,5/10)


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Witching Hour Productions / 2015 
Tracklist (35:52) : 01. Milk Of Toads 02. In The Angles Of Her Sigil 03. Władca Ropuch 04. Gold – Finding Hen, Kiss – Finding Whore 05. The Other Side Of The Mushroom 06. Pustka Twoja We Mnie 07. Trickster – Shapeshifter 08. Plony 09. Oko Kruka Głowa Anioła 10. The Tenfold Gift.