oshy_29052016_rahpsoldConséquence de la mondialisation, ouverture d’esprit plus large, des raisons plus ou moins sérieuses peuvent expliquer que, désormais, la barrière de la langue semble avoir explosée devant la richesse de l’offre. Tout un chacun, et particulièrement dans le métal, écoute des groupes chantant en suédois, en russe, en japonais ou en français sans que cela ne gêne vraiment. Et non je ne parle pas de l'Eurovision. La primauté quasi absolue de la langue anglaise pour pouvoir connaître un petit succès commercialement parlant a vécu. Nos candidats du jour sont bretons et fiers de l’être. Particulièrement énervés, ils s’engagent et contestent dans leur langue sous la forme d’un rock rap sans concession.

Le quintet semble en avoir gros sur le cœur et ne se prive pas pour le dire (enfin si et seulement si vous comprenez le Breton). Quelques riffs de guitares bien sentis mènent les débats, bien soutenus par le son de l’accordéon, de la basse et de la batterie qui fixent les rythmes et battent la mesure. Sur ces fondations, Youn Roue prend le micro et déploie son message avec un phrasé et une scansion assez spécifique, plus proche du rap que du rock pur et dur. L’accordéon est omniprésent et donne un petit côté folk à l’ensemble. En général, les titres se veulent directs et finalement assez simples dans leur approche (« Ar Chelenner »), on croirait entendre alors un RAGE AGAINST THE MACHINE version bretonne. Mais autant les américains ont réussi à tous nous scotcher avec des brûlots imparables autant ce disque devient rapidement lassant. RHAPSOLDYA a des nombreux messages à faire passer et mais le groupe s’est perdu en privilégiant le chant à la musique. Et comme votre serviteur ne parle malheureusement pas breton, le groupe rate sa cible et conteste dans le vide. Je les crois sur parole quand ils expliquent sur Facebook que « Les paroles agressent les détenteurs de la Toute-Puissance situés à la tête de l’Etat, dans les Médias, L’industrie, L’Education. Leur but serait de sauver la plus petite once d’Humanité qui reste dans ce monde amer et insipide » mais cela risque de passer à des kilomètres de la tête de bien des auditeurs. Au niveau musical, le compte n’y est pas, les chansons s’avèrent soient trop basiques, uniquement portées par le chant, soit les mélodies peinent à susciter un quelconque intérêt chez l’auditeur.

Ce disque s’avère plus d’actualité que jamais avec les contestations en cours dans l’hexagone. Autant sur scène, RAHPSOLDYA doit dégager, à n’en pas douter, une belle énergie communicative, autant sur disque l’ennui pointe son nez à vitesse grand V. « Nààgschte Môl » comme on dit chez moi…

Oshyrya (05/10)

 

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Paker Prod / 2014

Tracklist (50:13 mn) 01. An Digor 02. E Biou Ar Boled 03. Emskiant Ar Bobl 04. Daoulagad Ar Stourmer 05. Diwrizizennan 06. Ar Chelenner 07. Frankiz? 08. Contre Violence 09. Gant Ma Hent Ban 10. Teknokratelezh 11. Magan Pe Dagan 12. Kounnar An Anarkour 13. Digevatalded 14. Nannfin