Rick-Springfield-Rocket-Science-250x250Même si la carrière musicale de Rick Springfield est devenue très confidentielle depuis les années 90, elle se continue malgré tout. Alors qu’il obtient plus de succès en faisant l’acteur dans des séries à la qualité variable, Rick Springfield maintient le cap d’une production régulière de disques : après Songs For The End Of The World (2012), voici Rocket Science. Et tout comme Songs For The End Of The World et, plus tôt, Venus In Overdrive, il conserve son orientation musicale. Il n’y a donc ici aucune volonté de vraiment revenir au style des années 80 : les claviers sont quasiment absents et l’orientation est très modern rock, avec notamment une notable rareté des solos. Personnellement, ce type de « réalisme » musical – voire d’opportunisme –, me déplait généralement, mais là il faut reconnaître que Rick Springfield s’en tire très bien. Et sans doute mieux que sur ses deux disques précédents par ailleurs déjà bons.

Rocket Science s’écoute bien, très bien. Dès l’ouverture avec l’entraînant et rythmé « Light This Party Up », tout s’avère plaisant. Le disque s’écoule avec aisance, sans temps mort : « Down », « (I Wish I Had A) Concrete Heart »… Si la tonalité globale est rock et enjouée (« Crowded Solitude » au refrain mémorisable immédiatement), on trouve quelques instants plus graves, comme la ballade « Found » ou la presque sombre « Miss Mayhem ». Rick Springfield n’oublie pas son passé de tailleur de tubes à la pièce sur le pop « Let Me In » qui devrait avoir un certain succès sur les ondes US et australiennes, si elles daignaient s’intéresser à la musique du sexuagénaire. C’est une excellente idée d’avoir ressuscité cette chanson qui n’était alors qu’un bonus track de son disque précédent et qui était passée inaperçue.

À vrai dire, il est assez étonnant de constater la forme de Springfield après tant d’année. Et surtout son attention à ne en rien bâcler ses productions mais d’y attacher le plus grand soin. Peut-être l’aide de Matt Bissonnette à la composition est-elle un début d’explication, mais elle n’est pas suffisante. Je ne sais ce qu’il y a là de plus remarquable dans la qualité de la musique du dix-huitième album du chanteur australien, mais cela méritait d’être souligné.

Baptiste (7,5/10)

Frontiers / 2016

Tracklist : 1. Light This Party Up 2. Down 3. That One 4. The Best Damn Thing 5. Miss Mayhem 6. Pay It Forward 7. Found 8. Crowded Solitude 9. Let Me In 10. All Hands on Deck 11. We Connect 12. (I Wish I Had A) Concrete Heart 13. Earth to Angel