oshy_06082016_SaytricAprès avoir publié Live At The Opera (chronique ici) sur le label Napalm Records, les norvégiens de SATYRICON poursuivent sur la lancée et continuent de collaborer avec les autrichiens pour la réédition de leur troisième album, Nemesis Divina, ayant vu le jour à l’origine en 1996 sur Moonfog, label co-fondé par Satyr. L’occasion était trop belle de fêter le vingtième anniversaire de cet opus et ainsi un peu combler le vide jusqu’à la sortie de leur prochain disque annoncé pour 2017.

C’est Satyr lui-même qui s’est chargé de ce travail de remasterisation. C’est d’ailleurs la seule véritable nouveauté, en dehors d’un package plus fourni. Pas de chute de studio, pas de titre supplémentaire, pas de titre live, rien, nada, walou. Cela réduit considérablement l’intérêt de cette réédition même si le dépoussiérage du son vers des canons modernes n’est jamais inutile. Oui ce Nemesis Divina a eu un impact fort sur le scène black métal de l’époque et a permis à SATYRICON de passer un palier mais vingt ans plus tard l’effet retombe comme un soufflé. Au moins, les norvégiens sortaient alors du carcan stérile du genre en soignant enfin la forme. Finies les pochettes pourries présentant une photo ridicule et une police de caractère la plus illisible possible, Satyr et Frost avaient des choses à exprimer et cela passait aussi par un visuel riche et soigné. Plus sombre et agressif que ses deux albums précédents, Nemesis Divina montrait un groupe ambitieux, n’hésitant à complexifier sa musique et à monter la barre au niveau technique. ”Mother North”and “The Dawn Of A New Age” possèdent déjà cette patte si familière, cette dimension mélodique et cette emphase qui, une fois investies de cette violence typiquement black métal, donnait tout son charme à la musique de SATYRICON. Nemesis Divina bien plus que Dark Medieval Times ou The Shadowthrone, annonce clairement la suite des événements et l’orientation méticuleusement suivie les années suivantes par Satyr et Frost.

Autant cet album reste un disque de référence au sein de la scène black métal norvégienne, le début de la fin sans doute pour les « trve », autant une réédition aussi chiche vingt ans plus tard pose clairement la question de sa justification. Si vous avez l’original, passez votre chemin, sinon l’achat peut se justifier pour parfaire sa culture musicale extrême.

Oshyrya (05/10)

 

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Napalm Records / 2016

Tracklist (43:03 mn) 01. The Dark of a New Age 02. Forhekset 03. Mother North 04. Du som hater Gud 05. Immortality Passion 06. Nemesis Divina 07. Transcendental Requiem of Slaves