C’est à la suite de Oshyrya qui nous parle très bien du Split EP Råångest rassemblant Cult Of Luna et The Old Wind en chronique ici que je me lance dans le décryptage du second album de The Moth Gatherer. C’est étrange car il m’ait souvent arrivé par le passé d’évoquer Cult of Luna et The Moth Gatherer en même temps et il me semble même avoir acheté A Bright Celestial Ligh et Vertikal quasiment dans la foulée puisque ils sont sortis à 2 mois d’intervalle l’un de l’autre dans le courant de l’année 2013. Tout ça pour vous dire qu’en plus de venir du même pays la Suède ces deux formations sont assez proches et ont des univers musicaux communs. 

 The Moth Gatherer a débuté son aventure courant 2008 sous l’impulsion de Victor Wegeborn (guitares, chants et programing) et  Alex Stjernfeldt (basse et chants) qui souhaitaient à l’époque expérimenter un nouveau son progressif, atmosphérique et emprunt de mélancolie. Ils ont été rejoint peu de temps après par Svante Karlsson un batteur et ont entamé un long processus de compositions qui a abouti en 2010 à démarer les sessions d’enregistrement de leur premier album A Bright Celestial Ligh (en écoute ici) très bien accueilli par la critique qui sortira sur le label polonais Agonia Records trois années plus tard. Ce premier effort reçut un très bon accueil et distillait un envoutant alliage de Doom Metal, de Sludge et de Postcore enrobé de tournures Postrock, atmosphériques ainsi que d’expérimentations Ambient ou Electro. En 2014 le trio est rejoint par un second guitariste Ronny Westphal pour les épauler dans l’objectif de se produire en live.

Avant toute chose je voulais vous dire que j’ai été immédiatement interpellé par la pochette de ce dernier album ! Il s’agit d’une superbe œuvre d’un artiste peintre nommé SCG (instagram ici et facebook là) qui est vraiment très beau. Le travail artistique ne s’arrête pas là puisque une autre artiste peintre suédoise EJG ( facebook ici) a été mise à contribution pour élaborer six illustrations du livret intérieur en rapport avec les six compositions de l’album. Tout ceci fait preuve d’une démarche cohérente et très suave en mettant formidablement bien dans l’ambiance afin de provoquer chez l’auditeur ce sentiment d’évasion qui colle si bien à la musique du concept édifié par The Moth Gatherer. Comme pour le premier album The Earth Is The Sky sort sur Agonia Records et a suscité une très longue période de compositions et d’enregistrements. Il s’est déroulé sur près de deux années ainsi que par l’intermédiaire de plusieurs studios pour les prises de son, le groupe nous explique d’ailleurs que ce processus de composition ne s’est jamais réellement arrêté entre les deux albums. 

Pour en revenir à ce que je disais en préambule à cette chronique, un autre point commun rapproche cet album du Split EP Råångest rassemblant Cult Of Luna et The Old Wind, il  s’agit du son car il a été mixé et masterisé par Daniel Lidén ayant également bossé sur l’identité sonore de The Old Wind ainsi que pour d’autres formations comme Dozer, Switchblade ou Terra Tenebrosa. Autant vous dire que l’album a une superbe production ample et puissante juste comme il le faut et qui regorge néanmoins de subtiles et délicieux arrangements atmosphériques ou électroniques. Il est aussi rempli de contributions ou invités puisque on retrouve David Johansson de Kongh, Wacian de Code, The Cuckoo de Terra Tenebrosa ainsi que Thomas Jäger de Monolord.

L’album s’ouvre sur une composition typique pour The Moth Gatherer  «  Pale Explosion », vous comprendrez là encore aisément le rapprochement que je fais avec la musique de Cult Of Luna (surtout sur leur album Vertikal). En effet les deux formations exposent une même lourdeur, puissance au niveau des  riffs ou des rythmiques lentes qui sont proches du Doom Metal ainsi qu’une effervescence d’effets Industriel Electro aux claviers chargés de couleurs très Cold Wave. Comme lui, il peut se montré chaotique et d’une force d’attraction peu commune cependant et c’est extrêmement bien illustré sur ce morceau, The Moth Gatherer arbore des contours bien plus mélodiques ainsi que certaines fulgurances harmonique souvent proche de la bonne Pop Rock froide comme ce phrasé en vocaux claire à 01:15. Sur « Attacus Atlas » qui évolue là encore sur des rythmiques pachydermiques et des atmosphères Cold Wave, ce sont les ressors rythmiques qui sont d’une fulgurance rare et imposent une dynamique ultime ! J’ai aussi adoré ce titre pour ces vocaux vraiment dark et presque Black Death pour leur style Postcore / Sludge, on retrouvera également sur les deux dernier morceaux que sont « The Black Antlers » et le très long ultra atmosphérique « In Awe Before The Rapture » (wow on dirait presque du My Dying Brise par moments) ces vocaux très Dark. Tout est très bon ici et même quand The Moth Gatherer se lance dans un morceau entièrement instrumental comme « Probing The Descent of Man » ou entièrement Ambient Electro comme « Dyatlov Pass », il fait mouche et reste très attractif ! 

Comme vous pouvez dès à présent le percevoir à ce niveau de ma chronique dans la teneur de mon propos : j’ai énormément apprécié l’invitation au voyage que le groupe expose tout du long des six longue compositions de The Earth Is The Sky. Bon, il est vrai que j’étais déjà assez fan au départ mais là il faut avouer que The Moth Gatherer se surpasse à tous les niveaux et nous assène une œuvre conséquente, contemplative, puissante, très sombre, remplie d’émotions et expérimentale à la fois. Un coup de maître et très certainement pour moi dores et déjà un album incontournable de l’année en matière de Postcore Sludge progressif et atmosphérique. Il n’y a pas à dire : le travail et l’abnégation paie toujours à l’arrivée !

FalculA (9/10)


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Agonia Records / 2016
Tracklist (48:55) : 01. Pale Explosion 02. Attacus Atlas 03. Probing The Descent of Man 04. Dyatlov Pass 05. The Black Antlers 06. In Awe Before The Rapture.