Ulcerate tombe dans le viscéral, le brut, le désespéré. Vermis est une œuvre noire, touffue, un cheminement long et torturé. Parler ici simplement de death technique serait réducteur pour décrire ce que les Néo-Zélandais nous proposent à nouveau sur ce quatrième album. En effet, la technique n’est pas le seul atout du groupe, il convient d’y ajouter une capacité hors du commun à tisser une ambiance oppressante, à l’instar d’un Esoteric ou d’un Deathspell Omega. 

Voici comment je décrivais Vermis, la dernière offrande en date des Néo-Zélandais d'Ulcerate. Et dans l'absolu, voilà aussi comment je pourrais décrire Shrines Of Paralysis, tant le parallèle entre ces deux albums est flagrant. Cet album est tellement éprouvant, étouffant qu'il en devient presque une crise d'asthme auditive. Mis à part quelques rares bouffées d'air sous la forme d'interludes pâlement lumineux, Shrines Of Paralysis est une traversée des enfers. Rares sont les groupes qui parviennent à tisser une ambiance aussi délétère, aussi désespérée. C'est brut, c'est massif, c'est dissonnant… Et pourtant cet album est un véritable plaisir à écouter. Toutes les pièces du puzzle tombent en place.

Je pensais que Defeated Sanity avait pondu la galette de l'année en sachant proposer deux visages. Aujourd'hui, après avoir écouté Ulcerate, je me demande si ces derniers n'ont pas, eux aussi, sorti un album exceptionnel qui mériterait le titre d'album de Death Metal de l'année. Ces deux formations ne jouent pas dans la même ligue (même si les deux sont cataloguées en Death), mais elles partagent un point commun fondamental : leur démarche respective est d'une cohérence à toute épreuve. Il sera difficile de les départager…

Mister Patate (9,5/10)

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Relapse Records / 2016
Tracklist (57:40) 1. Abrogation 2. Yield to Naught 3. There Are No Saviours 4. Shrines of Paralysis 5. Bow to Spite 6. Chasm of Fire 7. Extinguished Light 8. End the Hope