oshy_22012016_VARCe n’est pas si courant, principalement pour un groupe de pagan/viking metal qui parle souvent plus du passé que de l’avenir, mais pour son cinquième album, les allemands de VARG s’engagent et s’attaquent de front aux maladies qui gangrènent nos sociétés modernes et en particulier la démagogie et le verbe mensongers de bien trop de politiques. Sans tomber dans les bons sentiments, le quintet se lâche et déploie tout son savoir-faire et toute sa hargne à travers neuf nouvelles compositions. Le visuel très direct de ce disque ne laisse que peu de place à l’équivoque. Comme SABATON à l’époque de Carolus Rex, ce disque sous présente sous deux formes : un album chanté en allemand comme d’habitude mais aussi une version entièrement chanté en anglais. Il semble qu’il s’agisse là d’une profession de foi de VARG qui souhaite que son message puisse être diffusé le plus largement possible sans la barrière de la langue.

Après une introduction reprenant le discours final de Charlie Chaplin dans son film le Dictateur, la première offensive débute sous un feu nourri. Avec « Das Ende Aller Lügen » ne fait pas dans la demi-mesure, un riff simple mais accrocheur à la guitare qui prend une sacrée ampleur dès que la section rythmique infernale se met en branle et que Freki hurle son chant avec une rare conviction. Les allemands enfoncent encore le clou avec un « Revolution » encore plus extrême et sans concession dans la brutalité affichée. Dans l’ensemble les nouvelles chansons sont courtes et directes et affichent trois ou quatre minutes maximum au compteur. On ne fait pas dans la dentelle ici, il faut que le message claque et que les uppercuts s’enchainent. Trop forts dans le registre brutal, VARG sait aussi ralentir le rythme et proposer une respiration plus mélodique comme sur « Streyfzug ». Mais l’accalmie ne dure pas longtemps et les hostilités reprennent via un « Achtung » plus indus que viking métal. Malgré la violence du propos et de la musique, la dimension mélodique n’est jamais complétement oubliée, il faut que les choses montrent un certain caractère et restent accrocheuses. Quelques nappes de claviers ici et là adoucissent un peu le propos et renforce encore l’impact des chansons.

Dans l’ensemble, Das Ende Aller Lügen s’avère être une belle expérience, un album fort et accrocheur. La version chantée en allemand reste la meilleure mais son pendant anglais permettra sans aucun doute à VARG de toucher un plus large public et d’accroitre ainsi sa diffusion. Ils confirment en tout cas leur place parmi les leaders de ce genre en Allemagne aux côtés des EQUILIBRIUM et FALKENBACH.

Oshyrya (08/10)

 

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Napalm Records / 2016

Tracklist (39:12 mn) 01. Der Große Diktator 02. Das Ende Aller Lügen 03. Revolution 04. Streyfzug 05. Achtung 06. Deukelheit 07. Totentanz 08. Einherjer 09. Wintersturm 10. Ascheregen