Walls-Of-Jericho-No-One-Can-Save-You-From-Yourself8 ans dans l'enfer du rock c'est long, très long, autant dire une éternité. Cela fait un bail que Walls Of Jericho avait disparu des écrans radars. Le groupe de Detroit a pris tout son temps pour revenir, jetant en pature en 2014 une demo de ce qui allait devenir le single du nouvel album, un implacable " Relentless " afin de faire savoir à la planète hardcore / metalcore que le groupe n'allait pas revenir pour faire une tournée acoustique et livrer des fleurs. Les fans -s'il en reste après tout ce temps – ne seront pas déçus de savoir que le groupe n'est pas d'humeur a ressortir un EP de ballades, histoire d'inaugurer sa collaboration avec le label Napalm Records.
Sur une intro -un peu banale- de sirènes d'alarmes signalant l'instauration de la loi martiale, histoire d'être mis en condition, Walls Of Jericho lance les hostilités. A fond. " Illusion Of Safety " ne laisse aucun doute sur l'état de forme du groupe, la première salve de coups frappe juste et fort. Un son bétonné de rigueur, concocté une nouvelle fois par Ben Shigel qui avait travaillé sur les deux albums précédents ( Annihilator, et Chimaira ont bénéficié de son savoir faire). Candace Kucsulain n'a rien à craindre, elle demeure toujours aussi  brutale dans le registre vocal aggressif et n'a pas à souffrir la comparaison des collègues males en colère. les autres membres du groupe en sont pas en reste.
Un départ canon, le titre éponyme manque par la suite de souffle, manque de rythme, ou le groupe fait du Hatebreed qui aurait bien du mal a démarrer. Dans une veine aussi classique, " Figh The Good Fight " a en revanche une énergie communicative plus convaincante. Comme une vieille gimbarde diesel qui aurait du mal au démarrage après avoir été laissée à l'abandon, Walls Of Jericho monte en puissance dans l'album et les plus impatients trouveront le temps long jusqu'au tiers de l'album pour retrouver la rage qui faisait la réputation du groupe. La claque arrive avec " Cutbird " ou le groupe fait monter les enchères, et tape vite et fort.  Cette c'est la bonne, l'album est bienlancé, et la suite cartonne, " Relentless " est une charge implacable qui porte bien son titre. Classique mais efficace, le groupe prouve avant tout qu'il est vivant est bien déterminé à en découdre, bien loin il est vrai de toute prise de risque. " Damage Done " enfonce le clou. L'intensité baisse un tantinet par la suite, deux titres qui manquent le coche, qui ne laissent guère d'empreinte. En revanche, " Anthem " et " Beyond The Praise " sont plus convaincants. Le dernier titre rappellera les mauvais souvenirs de " Redemption ", une ballade, fallait il vraiment nous prouver que Candace sait toujours livrer des vocalises en chant clair ? Un titre un poil dispensable. On retiendra plus volontiers la capacité intacte du groupe à sortir des titres bourrés d'adrénaline. Walls Of Jericho signe en tout cas un retour réussi avec un album plutôt solide, en espérant que cela ne soit pas un feu de paille.

Hamster (07.5/10)

www.facebook.com/WallsofJericho/

Napalm Records / 2016
Tracklist (40 minutes) :    1. Intro 2. Illusion Of Safety 3. No One Can Save You From Yourself 4. Forever Militant 5. Fight The Good Fight 6. Cutbird 7. Relentless 8. Damage Done 9. Reign Supreme 10. Wrapped In Violence 11. Anthem 12.  Beyond All Praise 13. Probably Will