TOWER OF BABEL est un tout nouveau groupe même si presque tous ses membres sont connus des amateurs éclairés. Le premier n’est autre que Joe Stump, guitariste doué de son état qui s’avère être le géniteur principal de cette nouvelle aventure. Après son dernier opus solo instrumental, il voulait réinscrire sa démarche au sein d’un groupe et il a donc, pour cela, recruté une fine équipe pour l’épauler. Csaba Zvekan constitue l’autre figure un peu connue, le chanteur évoluant depuis bien des années déjà sur la scène européenne. Certains le connaissent pour son rôle au sein d’EXORCISM ou RAVEN LORD mais un de ses principaux succès reste d’avoir assuré, avec KILLING MACHINE, la première partie d’AC/DC lors du Black Ice World Tour en France. Pas mal… Les autres membres sont Mark Cross (ex-HELLOWEEN & ex-FIREWIND) à la batterie, Maestro Mistheria (ce nom !) aux claviers et Nicola Angileri à la basse.
Stump décrit lui-même la musique de son groupe comme un mélange entre hard rock old school et Power métal à l’européenne. On ne peut pas vraiment lui donner tort tant TOWER OF BABEL suit des routes bien connues et déjà très fréquentées. Installez de solides fondations avec une section rythmique rapide et carrée, ajoutez à cela quelques riffs accrocheurs enrichis de divers soli assez typés néoclassiques et vous obtenez un cocktail goûteux mais pas très original. Les interventions old school aux claviers ne manquent pas et Zvekan apporte la touche finale. Stomp prend beaucoup de place mais il évite les démonstrations techniques stériles. Il a su se contenir et proposer de vraies chansons.
On l’a dit, le groupe ne fait pas mystère de ses influences, l’ombre de RAINBOW, Ritchie Blackmore et Ronnie James Dio pèse assez lourdement sur certains titres comme « Lake of Fire ». Après chaque écoute, un drôle de sentiment émerge face à ce disque qui peine à trouver une cohérence. L’impression de se trouver devant un patchwork mélangeant différents styles selon les compositions fini par nuire à l’ensemble. Difficile de définir un fil conducteur, une homogénéité face à Lake of Fire. Rien à redire sur la performance de chacun des musiciens, ils sont tous assez expérimentés pour faire le job mais la mayonnaise ne prend jamais vraiment. TOWER OF BABEL a le c.. entre deux chaises et ne parvient pas à retrouver son équilibre.
A trop vouloir en mettre, Joe Stomp a fini par se perdre et propose un cocktail finalement assez peu digeste. Le mélange des genres c’est bien sur le papier mais là, entre influences hard-rock, Power métal et néoclassiques, une chatte n’y retrouverait pas ses petits. Et puis le visuel tendance tendance métal fini de brouiller les cartes.
Oshyrya (05/10)
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Lion Music / 2017
Tracklist (66:48 mn) 01. Dragonslayer 02. It’s Only Rock’n’Roll 03. Lake of Fire 04. Addicted 05. Midnight Sun 06. Eternal Flames 07. Once Again 08. Stardust 09. Eyes of the World 10. Lamb and the Wolves 11. Thoth 12. All Out Warfare
L’alchimie reste une discipline complexe et mystérieuse. Beaucoup ont essayé et peu ont réussi. Beaucoup pensaient obtenir de l’or et ont terminé avec du plomb. C’est la même chose dans le domaine musical, chaque artiste va venir apporter sa pierre à l’édifice mais le résultat final n’est jamais garanti.
THE ROCK ALCHEMIST est un groupe de rock transalpin né en 2009 à Turin par cinq musiciens expérimentés. La démarche est simple, composer et jouer un musique mettant en avant les chansons et non pas les divers instruments individuellement. Jolie phrase de la biographie du label mais dans les faits cela ne veut pas dire grand-chose. En 2012 sort un premier album, Eyes of Mind, chez Videoradio. Après avoir profité de toutes les opportunités qui se présentaient à eux pour se produire sur scène en Italie, ils débutent en 2016 la travail sur le deuxième opus, Elements. Histoire de mettre tous les atouts de leurs côtés, ils s’entourent des britanniques Chris Sheldon pour la production et le mixage et de John Webber pour le mastering aux AIR Studios de Londres. Le travail porte ses fruits puisque le groupe signe en 2017 chez Lion Music et espère ainsi toucher un plus large public.
Une mauvaise surprise pour commencer sur la forme, avec à peine trente minutes de musique au compteur, Elements sonne forcément un peu chiche. Autre grimace dès les premières minutes, Aldo Garrone, le chanteur affiche un fort accent italien et il sonne particulièrement fragile. Les mélodies vocales peinent à convaincre et cela en devient parfois douloureux pour lui. On ne sent pas de ligne clair, de chemin clairement tracé et il semble parfois louvoyer entre deux mélodies. C’est assez catastrophique sur « Panic Room » et puis cela s’améliore progressivement. Musicalement parlant, ses camarades s’en tirent mieux que lui mais vous ne trouverez pas sur Elements de quoi vous enthousiasmer outre mesure. Le rock/métal proposé est très gentillet, tout un chacun sentira l’application des différents acteurs mais le propos ne prend jamais vraiment son envol. Les refrains n’ont pas l’efficacité attendue et il ne reste pas grand-chose en mémoire à l’issue de chaque écoute. Avec son petit côté folk et des sonorités un peu plus dures, « Phoenix » offre un bon moment tout comme « 27 », une chanson rapide et enlevée. Comme quoi THE ROCK ALCHEMIST possède un certain potentiel mais il ne l’utilise pas efficacement.
Avec Elements, THE ROCK ALCHEMIST souffle le chaud et le froid. La première moitié du disque risque d’en calmer plus d’un alors que la deuxième partie s’avère, dans l’ensemble, beaucoup plus convaincante. Il va falloir que les italiens soient plus rigoureux pour pouvoir se faire une petite place sur la scène européenne. En l’état, ils montrent encore beaucoup trop de faiblesses et de fragilité pour espérer percer.
Oshyrya (5,5/10)
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Lion Music / 2017
Tracklist (30:46 mn) 01. Panic Room 02. A-Matrix 03. Cars 04. Phoenix 05. Thrilling Countdown 06. 27 07. Eclipse 08. The Temple
Avec cet album de Nicolas Waldo, Lion Music nous emmène en Terra Incognita, à Bogota en Colombie plus exactement. Sans faire injure à nos lecteurs, la chance que vous ayez une connaissance approfondie de la scène locale n’est pas très élevé. Et Pourtant notre candidat du jour semble être un musicien émérite et particulièrement expérimenté puisqu’Equilibrium s’avère être son deuxième album solo depuis Ark of the Covenant en 2005. Après recherche Waldo était également membre de VORPAL NOMAD, groupe de Power Métal colombien comptant également dans ses rangs le très talentueux Felipe Machado Franco, connu pour ses pochettes d’album.
Mais nous ici loin d’un groupe de Power Metal, avec trois de ses camarades Waldo propose un disque instrumental de guitariste à même de présenter à tous l’étendue de son talent et de sa maîtrise technique. Avec dix nouvelles compositions et une reprise, il semble que notre camarade colombien ait été encore une fois très inspiré. Si l’on considère sa cadence stakhanoviste de sortie d’albums, il ne semble vraiment pas souffrir du syndrome de la page blanche. Les compositions restent assez courtes et formatées autour des quatre minutes. Le disque instrumental s’avère être un exercice assez difficile et c’est plutôt sain de garder un format resserré pour ne pas rapidement ennuyer l’auditeur.
Accompagné de deux autre musiciens, Dion Taboada à la basse et Leandro Arias à la batterie, Waldo varie les plaisirs, les rythmes et fait de son mieux pour casser la monotonie. En général le propos reste assez puissant direct, le registre métal prend le dessus très largement. Waldo multiplie bien sûr les difficultés, il tricote, il tricote et montre sa belle maîtrise de l’instrument. Les morceaux de bravoure s’enchaînent avec, comme il le dit lui-même, du speed picking, sweep picking, tapping, legato, chicken picking, hybrid picking et toutes ces techniques aux noms barbares. Les musiciens apprécieront.
Dans l’ensemble, Equilibrium s’avère être un album agréable et un solide représentant du genre instrumental. Bien sûr Waldo en fait des tonnes mais c’est le jeu dans cet exercice. La majorité des titres font le boulot attendu et permettent de passer un bon moment. Vu le talent affiché, espérons que Waldo puisse s’exprimer avec un véritable groupe afin de toucher un plus large public.
Oshyrya (07/10)
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Lion Music / 2017
Tracklist (43:12 mn) 01. Equilibrium 02. Mirror of Madness 03. The Dreamer 04. The Final Code 05. Mirage 06. The Last Race 07. Spectral Vortex 08. Dual Perspective 09. Mystical Fingers 10. The Devils Trill (Giussepe Tartini Cover) 11. Blue Fire Torch