Archive for août, 2017

Histoire d’enfoncer le clou après la sortie du très attendu album éponyme en 2014 et d’occuper un peu le terrain, John Garcia se lance dans un nouvel exercice, l’album acoustique. C’est un pari intéressant et un peu casse-gueule pour l’un des parrains du stoner/desert rock. Avec presque trente années de carrière derrière via KYUSS, SLO-BURN, UNIDA, HERMANO ou VISTA CHINO, plus personne ne doute du savoir-faire du californien mais c’est avec un mélange d’excitation et curiosité que débute l’écoute de ce disque.

Signalons tout d’abord que ce The Coyote Who Spoke In Tongues s’avère assez court avec moins de quarante minutes au compteur. Pour les acheteurs de la version digipak ajoutez à cela deux titres live. Sans grande surprise, des reprises de certains classiques de KYUSS comme « Green Machine » ou « Gardenia » sont bien au rendez-vous, complétées de nouvelles compositions dans la continuité de son disque de 2014 (« Argleben II »). Ce qui frappe dans les premières secondes reste la voix de Garcia, une pépite immédiatement reconnaissable qui prend une toute autre ampleur dans ce contexte acoustique où les autres instruments ne viennent pas rentrer en concurrence. Il peut rester détendu lors de chaque session d’enregistrement et ainsi se concentrer sur le moindre détail sans avoir à s’inquiéter d’un mur de grosses guitares derrière lui.

L’exercice acoustique ne laisse rien passer et si vos compostions et votre maîtrise vocale ne sont pas au top, cela saute immédiatement aux oreilles de tous les auditeurs. Là bien sûr, rien à redire, cela passe tout seul et on peut profiter de ces courtes chansons tranquillement. Des brûlots comme « Green Machine » se voit ici métamorphosés, le rythme est plus lent, plus d’agressivité ni de tension comme sur le titre original. Intéressante réinterprétation qui projette une nouvelle lumière sur ces chansons déjà bien connues. Bien sûr la transformation pour un « Space Cadet » est moins radicale car l’élément acoustique est déjà présent à l’origine. Les chansons hors KYUSS tiennent également très bien leur rang, Garcia varie les plaisirs et affiche une belle conviction dans chacune de ses interventions. Le son est limpide et rend hommage au travail effectué par les musiciens.

A leurs manières, les chansons ainsi présentées dans leur plus simple appareil, presque à nu, laissent aussi vagabonder l’esprit de l’auditeur vers ces plaines et des paysages désertiques. Autant le stoner/desert rock en version électrique rappelle la chaleur intense, le vent et la poussière du désert au plus fort de la journée, autant ce The Coyote Who Spoke In Tongues évoque le calme d’une soirée à la fraîche, une fois le soleil couché, autour d’un feu de camp. Qui a dit que les amateurs de cette musique n’étaient pas, en fait, de doux poètes ?
Oshyrya (07/10)

 

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Napalm Records / 2017
Tracklist (39:25 mn) 01. Kylie 02. Green Machine 03. Give me 250 mL 04. The Hollingsworth session 05. Space Cadet 06. Gardenia 07. El Rodeo 8. Argleben II 09. Court Order

 

 

Difficile de ne pas être surpris et admiratif devant le talent des personnes en charge de rédigé les textes qui accompagnent chaque album promo mis à disposition par certains label. Arriver ainsi à pondre des lignes et des lignes sur rien ou presque relève de l’exploit. Chapeau donc à la victime qui a rédigé ces lignes concernant le nouvel album des allemands d’OHRENFEINDT. Groupe presque totalement inconnu chez nous, nos mais d’Hambourg possède déjà un joli tableau de chasse puisque Zwei Fäuste für Rock’n’Roll s’avère être leur septième album.

Ils viennent du quartier St. Pauli et n’hésitent pas à le diffuser fièrement. Sankt Pauli est l’un des cent cinq quartiers de la ville de Hambourg, en Allemagne particulièrement célèbre pour son quartier rouge et son club de football. Longtemps considéré comme le quartier chaud de la ville, il devient peu à peu le quartier branché. Musicalement c’est extrêmement simple, il s’agit de hard-rock, école australienne, pas original pour un sou. AC/DC s’impose à tous comme principale influence mais les autres formations rock du pays des kangourous conviennent également très bien. La grande différence, et là où le bât blesse, c’est qu’OHRENFEINDT s’exprime en allemand et que la voix de Chris Laut ne risque pas vraiment de charmer les foules. En dehors de tous les clichés rock, bikers, rebelles, bières attendus, le trio teuton introduit aussi quelques notes plus légères et humoristiques ici et là. Toutes les compositions tournent autour des quatre minutes et restent assez simple dans leur structure. Quelques riffs, une ligne vocale assez simples et un refrain accrocheur font le bonheur du trio et de ses fans. Ce n’est pas catastrophique, les trois musiciens maîtrisent leur sujet mais les accointances avec leurs modèles sont tellement marquées qu’une partie du plaisir disparaît. Et le chemin râpeux en allemand n’arrange pas l’affaire.

OHRENFEINDT ne compte pas vraiment sur ses fans français pour connaître le succès. Il serait intéressant de connaître auprès d’AFM le nombre d’exemplaires vendus dans l’hexagone. Très implanté localement dans son quartier d’Hambourg, le trio doit faire le bonheur des rockers traditionnels de leur ville et même de toute l’Allemagne à voir le nombre de date programmées sur leur tournée à venir. Il faut de tout pour faire un monde.

Oshyrya (05/10)

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AFM Records / 2017
Tracklist (47:50 mn) 01. Deine Mudder Singt Bei Lordi 02. Starkstrom-Baby 03. Wanda Wondergirl 04. König Und Rebell 05. Zwei Fäuste Für Rock’n’Roll 06. So Nicht 07. Zu Früh 08. Irgendwann 09. Nix Oder Doppelt 10. Dreh Dein Radio Auf 11. 20359 12. Koks Und Noten

 

 

Stahlmann – Bastard

Certains phénomènes restent inexplicables, les géoglyphes de Nazca, les sphères mégalithiques du Costa Rica, la capacité d’absorption de bières de nos amis belges et surtout le succès des allemands de STAHLMANN. Dans le genre naze et formaté, les teutons font forts années après années. Et ils trustent joyeusement, à chaque fois, les charts outre-Rhin, franchement, il y a de quoi perdre son latin. Donc voici Bastard, le cinquième depuis leurs débuts en 2010. Tout un chacun pourrait être impressionné par la créativité de nos amis mais non c’est une illusion vue la qualité et la pauvreté artistique de ce qui est ici proposé.

Les plus cyniques me diraient que STAHLMANN a trouvé sa formule gagnante et qu’ils seraient idiots de ne pas en profiter. C’est vrai mais cela ne justifie pas notre adhésion à cette démarche racoleuse. Donc si vous aimez la Neue Deutsche Härte ou plus simplement RAMMSTEIN, OOMPH ! ou MEGAHERZ, vous êtes directement ciblés par nos amis argentés (un de leur gimmick). Prenez des grosses rythmiques de guitares, des claviers, des boucles électro, une voix grave et des mélodies simplissimes et vous avez votre carton. Et nos amis teutons recyclent et déclinent ces quelques éléments encore et encore sur dix chansons à chaque nouvel album. C’est du facilement consommé, immédiatement mémorisable et certaines mélodies risquent de vous rentrer dans la tête que vous le vouliez ou non.

Mais une fois la première impression sympathique passée, on se rend vite compte de tout cela reste bien vide, sans aucune créativité ni originalité. Ce sont des professionnels et ils savent y faire. Maîtrisant leur sujet, ils sont capables de nous sortir un nouvel opus tous les ans, modifiant une mélodie ici, les paroles là et variant les rythmes et les sonorités. Votre serviteur est un grand fan de cette scène et tombe à chaque fois dans le panneau. Mais le rêve ne dure pas et dès la deuxième ou la troisième écoute, les ressemblances sautent aux oreilles et provoquent un ennui immédiat.

Quitte à s’amuser avec les clichés et le gimmicks de ce genre, ULTRA VOMIT l’a fait récemment avec plus de talent même si la plaisanterie tombait elle-aussi rapidement à plat. STAHLMANN a toutes les raisons de continuer sur sa lancée puisqu’il trouve à chaque fois un public intéressé. Leurs albums disparaîtront tous bien vite des mémoires mais ils auront, une fois de plus, générés les retours (pécuniaires) attendus.
Oshyrya (03/10)

 

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AFM Records / 2017
Tracklist (36:45 mn) 01. Leitwolf 02. Judas 03. Bastard 04. Nichts Spricht Wahre Liebe Frei 05. Wächter 06. Von Glut Zu Asche 07. Alptraum 08. Dein Gott 09. Schwarz Und Weiss 10. Supernova