Difficile de connaître les réactions outre-Rhin mais en France la sortie de ce nouvel album des vétérans de GRAVE DIGGER laisse tout le monde de glace, pour ne pas dire que tout le monde s’en fout. Il s’agit pourtant là du dix-huitième disque de nos amis de Rhénanie-du-Nord-Westphalie. Il faut dire que pour beaucoup, (et votre serviteur) le groupe représente une certaine traduction teutonne du métal, un truc old-school et un peu suranné. Et annonçons de suite la couleur, l’écoute de ce Healed By Metal ne risque pas de changer cet état de fait. Un petit changement au niveau du line-up, en novembre 2014, le claviériste Hans Peter Katzenburg quitte le groupe pour se consacrer à ses projets parallèles. Il est remplacé par Marcus Kniep.

Return of the Reaper (chronique ici) date déjà de trois ans et il était grand temps que Chris Boltendahl viennent nous chatouiller les esgourdes. La pochette est comme d’habitude superbe mais archi-clichée pour ce genre heavy metal made in Germany. Et à lire les titres des chansons, on peut craindre que ce manque d’innovation et de nouveauté s’accentue de plus en plus. Tout semble fait pour caresser le métalleux sans le sens du poil avec des chansons comme « Healed by Metal » ou encore « Ten commandments of Metal ». Nous n’attendons pas de la haute philosophie mais un chouia plus que cela quand même.

Le premier single éponyme qui ouvre l’album cristallise nos inquiétudes. Plus basique, attendue et cliché, tu meurs. Franchement GRAVE DIGGER nous a déjà habitués à bien mieux, là il joue petits bras, privilégiant la facilité au travail. On croirait entendre un MANOWAR pas inspiré. Avec ce riff déjà entendu des milliards de fois, un pauvre refrain et la voix éraillée de Boltendahl, cela fait vraiment beaucoup. Nous sommes ici à des années-lumière de la maestria d’un Clash of the Gods pour ne pas remontrer trop loin dans le temps. Et les chansons suivantes s’avèrent être du même tonneau, archi-éculées et franchement lassantes au bout de deux écoutes. Les chansons sont courtes, calibrées autour des trois minutes mais il est difficile de s’extasier sur l’une d’elles ou mêmes d’en retenir une en particulier. Avec un peu de recul, Healed by Metal sonne assez vieillot et suranné. Des dizaines de groupes proposent la même tambouille depuis des décennies. Alors oui le son s’avère puissant mais c’est le moind que l’un pouvait attendre en 2017.

Finalement, en proposant un album classique contenant que dix nouvelles chansons sans idée directrice ni concept particulier, GRAVE DIGGER redevient un groupe parmi tant d’autres et risque de disparaitre dans la masse. La jeune génération fait preuve d’une énergie et d’une fraicheur que les allemands ne peuvent que très difficilement reproduire. Ce disque a de quoi nous rendre amer, GRAVE DIGGER tourne en rond et s’auto-parodie presque. Quelle tristesse !

Oshyrya (05/10)

 

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Napalm Records / 2017

Tracklist (36:22 mn) 01. Healed by Metal 02. When night falls 03. Lawbreaker 04. Free Forever 05. Call for War 06. Ten commandments of Metal 07. The Hangman´s eye 08. Kill Ritual 09. Hallelujah 10. Laughing with the Dead