Le visuel qui orne la pochette de cet album donne le ton et laisse deviner que le groupe en question ne va pas nous raconter des histoires de sorciers et de dragons. La lecture des paroles et la présence du logo des Sea Shepherd confirment que H-ONE a des choses à dire, bien des maux de notre époque contemporaine à dénoncer.

Le trio s’est formé en 2005 autour d’une fratrie à Toulouse. Avec l’ajout d’un bassiste pour la scène, les voici armé pour se construire leur identité musicale et se faire un nom en enregistrant des démos et en multipliant les concerts. Ils franchissent le Rubicon en 2016 et publient un premier album, Cygne II, qui reprend le propos là où leur dernière maquette Cygne l’avait laissé. L’enregistrement s’est déroulé au studio Antistatic et David Castel s’est chargé du mixage.

Les deux frangins ne font pas dans la dentelle et leur colère face aux problèmes environnementaux éclate dès les premières mesures de « Salt War » qui ouvre le disque. Un riff râpeux et tranchant déchire les enceintes alors qu’Alan éructe dans le micro. Comme l’oiseau illustré sur la pochette, l’auditeur va devoir se dépêtrer de ce mazout musical, lourd, collant et potentiellement mortel. Les rythmes sont plutôt lent et H-ONE semble prendre un certain plaisir à développer sous nos yeux un métal sludge poisseux et assez peu digeste il faut bien le dire. H-ONE tente des choses comme sur un « Home » où différentes séquences s’enchaînent, des périodes de calme cassant un peu la routine. Le propos se veut très simple, presque basique, histoire de marteler encore plus fort le message du groupe. Les textes dénoncent le mode de vie sur Terre, le comportement humain et ses conséquences. Sur la longueur, nos amis peinent à convaincre tant il semble s’être enfermés dans un schéma unique qui finira par lasser même les plus courageux. S’enquiller la totalité de Cygne II d’une traite n’est pas une partie de plaisir et l’intérêt risque de progressivement se dégonfler à mesure que l’on progresse au sein de l’album. Il faut attendre « Mother » pour enfin entendre H-ONE passer la seconde et nous secouer les neurones endormis. Le disque se termine par un « Final Track » étrange, classique dans sa première moitié avant qu’une seconde partie en mode ghost montre un tout autre visage avec guitare acoustique et chant clair. Mystère et boule de gomme.

H-ONE est un groupe engagé et sa cause est tout à fait respectable. Les toulousains ont trouvé dans la musique le médium pour exprimer leur rage et leur frustrations face aux comportements de leurs semblables. Au niveau musical par contre, la mayonnaise s’avère moins convaincante avec une musique assez vite lassante. Cygne II reste globalement une déception.

Oshyrya (06/10)

 

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Wax Production / 2016

Tracklist (44:53 mn) 01. Salt War, 02. Home, 03. Pray For My Name, 04. Mother, 05. Headcharger, 06. Moved Reasons, 07. Black Cloud, 08. Final Track