Tiens, Sepultura bouge encore, le voilà d'ailleurs qui livre son quatorzième chapitre discographique. N'y allons pas par quatre chemins, les nostalgiques endurcis qui allument encore des cierges dans l'espoir de voir une reformation du groupe de leur vivant avec Max cavalera, devront encore prendre leur mal en patience. On peut s'amuser du fait que l'espoir de cette reformation colle au groupe depuis 2001 comme un sparadrap dont on n'arriverait pas à se débarrasser quoiqu'il arrive. 
Andreas Kisser et ses comparses mènent leur barque quoiqu'il arrive, s'aventurent dans un mix qui rassemble punk, trash, quelques éléments tribaux, avec plus ou moins de bonheur. Le groupe laisse parfois l'impression de s'égarer dans des tirades un poil trop longues, et ce dès le titre éponyme qui ouvre l'album. Déjà que dans la rédaction on ne se battait pas pour le chroniquer, écouter ce premier titre n'a pas grand chose d'engageant. Curieuse façon de démarrer l'album.
Mais heureusement le groupe sait encore se montrer aussi percutant, énergique et jouissif, le titre punk « I Am The Enemy » est un soulagement pour les conduits auditifs. Le groupe frappe méthodiquement, notamment Eloy Casagrande, batteur présent depuis 5 ans derrière les fûts et qui ne démérite pas tout au long de l'album. 
« Phantom Self » sort également son épingle du jeu, Derrick ne ménage pas ses cordes vocales, tandis que le riffs principal est classique mais efficace et entraine au headbanging.  Le titre instumental « Iceberg Dances » résume bien l'album, soufflant le chaud et le froid, avec un poil de mellotron et quelques passages tribaux, agrémentés de guitare acoustique. Mais à force de vouloir mettre toute une quantité d'ingrédients, on s'y perd un peu. 
L'album ne redémarre sur les chapeaux de roues qu'après deux titres un tantinet poussifs, quand surgit « Silent Violence », plus concis et percutant, une bonne claque dans les conduits auditifs. « Vandals Nest » enfonce le cou à un rythme encore plus rapide. Derrick Green se montre convaincant au chant clair et hurlé. Le titre « Cyber God » achève l'album sur une rythme de pachiderme fatigué, seul Derrick se distigue vraiment au chant, mais cela ne suffit pas à rendre la composition incontournable. Au final le groupe laisse une impression mitigée, capable du meilleur quand il s'aventure dans le registre punk qui rentre dans le lard sans se poser de question, mais qui laisse perplexe quand il s'aventure sur d'autres terrains ou il traine en longueur sans marquer les esprits. Une preuve de vie d'un groupe qui poursuit sa route, mais pas de retour triomphal en vue.

Hamster (06,5/10)

 

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Nuclear Blast / 2017
Tracklist (46:05) : 1. Machine Messiah 2. I Am the Enemy 3. Phantom Self 4. Alethea 5. Iceberg Dances (instrumental) 6. Sworn Oath 7. Resistant Parasites 8. Silent Violence 9. Vandals Nest 10. Cyber God