Je vais probablement vous étonner, mais mon capital sympathie envers Suicide Silence est remonté en flèche depuis la sortie de « Doris », le premier single de l’album éponyme. Plutôt que de continuer docilement dans le sillon qu’ils s’étaient creusé, les petits gars de Suicide Silence ont dressé leurs majeurs bien fièrement, enchaînant avec un « Silence » atypique, bashant les fans et leurs concurrents sur les médias sociaux et dans les interviews et s’attirant les foudres de tous les fans qui ont même lancé une pétition pour empêcher Nuclear Blast de lancer cet album. Je les détestais en tant que fer de lance du genre, j’ai appris à les aimer dans leur rôle de grain de sable coincé dans l’urètre des fans de Deathcore.

Mais la sympathie, c’est bien gentil pendant deux minutes, et il faut bien reconnaître que cette nouvelle galette est loin d’être l’album de la rupture tant annoncé par Eddie et ses acolytes. Enfin, si, il y a une rupture. Celle de mon scrotum. PUTAIN QUE CET ALBUM ME CASSE LES COUILLES.

Vous connaissez tous les deux premiers singles, on les a entendus, réentendus, écoutés, réécoutés, détestés, remâchés, dégueulés, etc. Suicide Silence se la joue « mauvais Deftones », avec une petite vibe Nu Metal à la Korn et c’est maladroit. Au début, je comptais dire que c’était mauvais. Puis j’ai entendu le reste de l’album. Mon Dieu que c’est mauvais. Il ne reste pour ainsi dire rien du Deathcore des débuts. Ce n’est pas forcément une mauvaise chose, certes, mais la qualité n’est pas au rendez-vous. Les quelques rares éléments Deathcore sont combinés à une soupe vaguement Nu Metal mal maîtrisée, sans oublier la Metawl ballad à la con qui n’apporte rien à l’album. Je n’arrive même pas à dégager quelque chose de positif sur le plan purement musical, si ce n’est à la limite les deux singles tout juste un peu moins médiocres que le reste. 

Suicide Silence a joué. Suicide Silence a perdu. Beaucoup réclament la fin du groupe. Il se pourrait toutefois que cette orientation séduise une nouvelle fanbase, mais seul l’avenir pourra nous dire si ce pari osé aura porté ses fruits. Pour ma part, j’ai l’impression d’assister avec une fascination morbide au plus beau suicide commercial depuis Illud Divinum Insanus de Morbid Angel.

Mister Patate (threehee/10)

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Nuclear Blast Records / 2017
Tracklist (44:18) 1. Doris 2. Silence 3. Listen 4. Dying In A Red Room 5. Hold Me Up Hold Me Down 6. Run 7. The Zero 8. Conformity 9. Don’t Be Careful You Might Hurt