WOLVE avait su très favorablement nous impressionner en 2014 avec la sortie de Sleepwalker (chronique ici), un disque abouti et maîtrisé. Deux ans plus tard, les voici qui se rappellent à notre bon souvenir avec un nouvel EP sous le bras, Lazare.

L’aura de mystère dont le groupe aime se parer est bien au rendez-vous et la première chanson éponyme prend le temps de poser une ambiance, une atmosphère, entre douceur et recueillement. Julien Sournac chante mais la voix sonne en retrait, en arrière-plan du paysage musical tissé par la guitare et les rythmiques basse-batterie. Une montée soudaine de l’intensité, une agressivité et une violence inattendues déchire ce voile atmosphérique et donnent une orientation beaucoup plus rock à coup de riffs distordus. Le trio semble prendre un malin plaisir à alterner les rythmes et montre un visage beaucoup plus direct et brut de leur musique. Cela vient sans doute de la démarche adoptée puisque WOLVE a voulu enregistrer au maximum en condition live pour retrouver cette fraicheur et cette énergie originelle. « Porcelain » se veut plus posé, plus classique du son WOLVE avant qu’une fureur aussi folle que soudaine ne s’exprime dans l’interlude « Inferno ». « Far » repart sur les mêmes bases que « Lazare » et déploie cet univers sombre, tantôt tout en douceur et en mélancolie tantôt beaucoup hostile et violent.

L’ombre de la scène rock anglo-saxonne plane sur cet album, entre Jeff Buckley, Beck et RADIOHEAD. Mais WOLVE a su intelligemment digérer toutes ces courants et Sournac a su développé sa propre patte musicale. Comme Sleepwalker, Lazare démontre la maîtrise du trio parisien mais nous en voudrions plus, un véritable album long et ambitieux. Espérons que cet EP annonce la sortie dans les mois qui viennent d’un véritable deuxième album.

Oshyrya (07/10)

 

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Autoproduction / 2016

Tracklist (17:59 mn) 01. Lazare, 02. Porcelain, 03. Inferno, 04. Far