Loin de moi l’idée d’être désagréable dès les première lignes de cette chronique avec les suédois de YE BANISHED PRIVATEERS mais ils seraient périlleux de ne pas trouver particulièrement malin (d’autres diraient opportuniste) de leur part de de s’être lancés dans le genre musique folk labellisée pirates. C’est un peu la mode en ce moment avec le succès grandissant des ALESTORM et SWASHBUCKLE. Oui les prémices du groupe datent de 2008 mais ils ne font vraiment parler d’eux que depuis 2014.

Bien sûr First Night Back In Port et ses deux prédécesseurs (Songs and Curses en 2012 et The Legend of Libertalia chez Totentanz Records en 2014) ne sont pas de simples décalques des groupes déjà mentionnés car ils proposent une musique folk mais pas métal folk. Vous prenez ALESTORM, vous conservez les mélodies, les refrains, les instruments traditionnels et vous retirez les guitares électriques pour obtenir YE BANISHED PRIVATEERS. Le propos se veut tout doux, joyeux et accrocheur sans une once d’agressivité. Si leur label ne comptait pas profiter de la mode « Pirate », nos amis n’auraient pas grand-chose à faire chez Napalm Records. Dernière particularité de ce groupe, c’est sa taille puisque pas moins de trente musiciens composent cet équipage, chacun avec sa flûte, son tambourin ou sa voix.

L’écoute de First Night Back In Port s’avère être une expérience très agréable. Pas sûr que cette expérience puisse avoir sa place dans ses pages mais c’est désormais un peu tard pour faire machine arrière. Imaginez un BLACKMORE’S NIGHT version pirate. Vous trouverez sur ce disque votre lot de jolies chansons dansantes, presque chacune d’elle crée une occasion pour chanter en chœur les mélodies et les refrains qui font leur petit effet la majeure partie du temps. YE BANISHED PRIVATEERS compte dans ses rangs un grand nombre de chanteurs et chacun à l’occasion de s’exprimer. Cela casse un peu la lassitude qui finit par s’installer après huit ou dix chansons. Même si les compositions sont calibrées autour des trois/quatre minutes, avec deux exceptions, les suédois proposent toujours la même recette en variant les rythmes et les mélodies bien entendu. Le disque se termine par un morceau de choix, « Mermaid’s Kiss » et ses dix-neuf minutes au compteur. Il s’agit surtout d’un artifice car pour vous aurez le bruit des vagues pour près de la moitié de la chanson.

Si vous aimez la musique folk et l’univers de la piraterie et/ou si vous rêvez de voir ALESTORM en version acoustique, YE BANISHED PRIVATEERS et son troisième album sont faits pour vous. Les suédois se font plaisir et proposent un joli divertissement. Sur la longueur, le soufflé faiblit et retombe mais l’expérience doit prendre une toute autre ampleur sur scène avec les costumes et l’ambiance festive. Difficile de passer outre l’aspect commercial et opportuniste mais reconnaissons que le travail a été plutôt bien fait.

Oshyrya (06/10)

 

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Napalm Records / 2017
Tracklist (78:15 mn) 01. Annabel 02. A Night at the Schwarzer Kater 03. First Night Back in Port 04. All the Way to Galway 05. Cooper’s Rum 06. Skippy Aye Yo 07. I Dream of You 08. A Declaration of Independence 09. For a Fragile Moment’s Ease 10. We are Ye Banished Privateers 11. Bosun’s Verses 12. Eastindiamen 13. Devil’s Bellows 14. Ringaroo at Cooper’s inn 15. Mermaid’s Kiss