Mouais. Il m’aura fallu huit mois pour finalement prendre le temps d’écouter suffisamment Red Before Black, le 14e album studio de Cannibal Corpse. Et vu l’absence prolongée de Castor (on l’aurait aperçu rôdant aux alentours du Burger King de Breda), personne n’était là pour marquer sa joie en se secouant la queue plate. Faudra d’ailleurs qu’il m’explique en quoi A Skeletal Domain était si génial. Castor, si tu me lis, j’amène les bières, tu amènes les pizzas et on en discute.

Red Before Black, donc. Pour faire bref (parce que j’ai pas que ça à foutre, l’album est déjà tout tiède et il y a bien plus passionnant en approche), Red Before Black est à l’image de la prestation vocale de Corpsegrinder pendant tout l’album : pas de hauts, ni de bas, un registre unique, linéaire et un poil monotone. Et pourtant, j’adore ce groupe, je me souviens de la tournée Kill et d’un concert particulièrement énorme au Trix à Anvers, mais Red Before Black me donne l’impression d’un groupe qui ne fait plus le moindre effort.

Alors oui, un album moyen de Cannibal Corpse conserve une force de frappe appréciable, mais les morceaux se succèdent sans vraiment susciter le moindre haussement de sourcil. Si je mets l’album en musique de fond et si je ne me concentre pas sur l’album, je ne relève la tête à aucun moment. Pas une seule envie de faire de l’air guitar, pas le moindre headbang, rien. Les années passent, les albums se suivent et, de plus en plus, j’ai ce sentiment d’un groupe qui s’enlise petit à petit, comme un vieil hippopotame dans un marais. On sait qu’il est potentiellement dangereux, qu’il a une réputation destructrice, mais il se contente de régner sur sa flaque de boue en chiant sur les arbres et en bouffant la verdure.

Comment justifier ma note presque généreuse lorsqu’on lit cette chronique ? Parce qu’en y réfléchissant bien, et quand j’écoute attentivement cet album, je ne lui trouve pas d’autre défaut que celui d’être le produit d’une bande de fainéants qui se reposent sur leurs acquis. C’est convenu, sans surprise, mais l’album propose juste ce qu’il faut pour éviter l’échec total, avec quelques morceaux taillés pour la scène (histoire de renouveler un peu la setlist des concerts) et au niveau global moyen mais solide. Le groupe frôle les pâquerettes, attention à ne pas se vautrer avec la prochaine galette et de finir à bouffer les pissenlits par la racine.

Mister Patate (6/10)

Facebook officiel

Metal Blade Records / 2017
Tracklist (46:23) 1. Only One Will Die 2. Red Before Black 3. Code of the Slashers 4. Shedding My Human Skin 5. Remaimed 6. Firestorm Vengeance 7. Heads Shoveled Off 8. Corpus Delicti 9. Scavenger Consuming Death 10. In the Midst of Ruin 11. Destroyed Without a Trace 12. Hideous Ichor