Retour chronologique sur cette soirée dédiée au metal qui a animé le Stéreolux le 22 janvier dernier. Au programme, trois groupes en hors d’œuvres avant d’accueillir Abbath en plat principal.

Sur cette tournée, Nuclear a tout à gagner. Programmés à la dernière minute, les Chiliens bénéficient d’une visibilité maximum sur une affiche attractive. Même devant un Stereolux clairsemé, ils jouent le tout pour le tout. Leur thrash-metal vintage évoque le Sodom et le Sepultura des débuts. Un programme alléchant. Pourtant, il n’y aura pas grand chose à en tirer…

Vltimas est un « All star band ». Blasphemer (Aura Noir, ex Mayhem), Flo Mounier (Cryptopsy) et David Vincent (ex Morbid Angel) se sont retrouvés pour accoucher d’un album (Something wicked marches in) assez bien fichu. Restait à valider cette formule sur scène.

Niveau musical, il n’y a rien à redire. Il n’y a pas d’hymne absolu, mais les riffs de Rune Eriksen tiennent la route. Mounier assure l’assise rythmique mais il a l’air de s’ennuyer. Les deux exécutants (Ype Terwisscha van Scheltinga à la basse et João Duarte aux rythmiques) sont besogneux.

Le problème vient essentiellement de David Vincent. Affublé d’une gabardine et d’un chapeau, le chanteur propose une prestation assez risible. Vocalement, s’il n’est pas trop à la ramasse, il joue la facilité en plaçant des « oh oh ooooh » un peu partout.

Par bonheur, le ridicule n’a jamais encore tué.

Avec 1349, nous entrons enfin dans le vif du sujet. Les Norvégiens représentent le black-metal sous sa forme la plus pure. C’est cru, abrupte et sans concession. Le quatuor a la bave aux lèvres ; il délivre une prestation impeccable. Ravn (chant) suinte la haine par tous les pores ; Seidemann (basse) et Archaon (guitare) font le job et riffent à tout va ; Frost (Satyricon) est une usine à blasts.

La set list est solide. Les neufs titres joués ne sont que malveillance et désolation. The infernal pathway est mis en exergue avec quatre titres qui passent aisément l’épreuve du live. Nous regretterons juste l’absence de morceaux de Liberation et de Beyond the apocalypse.

Avec son nouvel album et cette nouvelle tournée, 1349 effectue un vrai retour gagnant.

Après une intro grandiloquente, Abbath et ses sbires débarquent sur scène. Quelques secondes suffisent pour comprendre que Olve Eikemo est en grande forme. Depuis le désastreux (et alcoolisé) concert de Buenos Aires, on sent qu’un nécessaire resserrage de boulons a été effectué. C’est une initiative bienvenue.

Le bonhomme harangue donc la foule et va droit au but ! Abbath fait le show. Il le fait bien. Poses héroïques, grimaces et autres tirages de langue sont au rendez-vous. C’est une marque de fabrique qui a fait ses preuves. Mais le principal reste la musique. Accompagné d’un backing band compétent, Abbath assure. Outstrider et le premier album sont à l’honneur (« Count the dead », « To war ! »), mais le Norvégien joue aussi des morceaux de son ancienne formation (« Mountain of might », dantesque). Les deux époques se mélangent sans que l’on puisse faire la différence. Tant mieux. Au final, alors que nous craignions le pire, Abbath nous délivre une de ses meilleures prestations.

Comme quoi, sans alcool, la fête est plus folle.

Nico