oshy_03012015_StarbynaIl faut toujours saluer la prise de risques et le courage dont font preuve certains groupes pour assouvir leur passion. Les italiens de STARBYNARY me semblent faire partie de cette catégorie des courageux (ou des irresponsables c’est selon) qui se lance dans le grand bain via un premier album de métal Power / Progressif exigeant et technique. De très grands groupes, des références évolue dans ce même genre et la comparaison pourrait s’avérer bien cruelle pour les nouveaux venus.

En astronomie, une étoile binaire, appelée aussi système (stellaire) binaire ou étoile double physique, est une étoile multiple composée de deux étoiles orbitant autour d'un centre de gravité commun. Le groupe est né en 2013 à Trieste, de l’autre côté des Alpes, de l’impulsion commune de Joe Caggianelli, connu de certain grâce à sa longue expérience au sein de DERDIAN et Leo Giraldi, un ami guitariste. Nous avions donc nos deux étoiles et un centre de gravité commun dans la volonté de proposer leur propre version d’un métal prog racé et mélodique. Pour mener à bien cette ambition, Luigi Accardo les rejoint aux claviers et ils font appel à deux invités pour assurer la section rythmique: Mike LePond (SYMPHONY X) pour une pige à la basse et Diego Ralli à la batterie. Dark Passenger se veut un album concept inspiré par le Ce cher Dexter publié en 2004 par Jeff Lindsay et popularisé par la série TV Dexter.

Pour être honnête, je n’attendais pas grand-chose de ce disque tant le genre choisi est casse-gueule avec des comparaisons obligatoires avec des monuments du genre (AYREON ou DREAM THEATER pour n’en citer que quelques-uns) et un devoir d’excellences technique. Après un intro instrumentale assez convenue, les choses sérieuses débutent avec un « …Dawn Of Evil » étonnement agréable et assez accrocheur. Pour un premier contact avec la musique des italiens nous pouvions légitiment craindre bien pire. La mélodie tient bien la route, le niveau technique s’avère assez remarquable avec de légères touches néo-classiques du meilleur effet. Les claviers ne sont pas reste et donnent une belle épaisseur à l’ensemble. Si on ajoute à cela le chant convaincant et convaincu de Caggianelli, STARBYNARY impressionne favorablement d’entrée. Giraldi n’est pas en reste et « tricote » avec talent sa guitare en rythmique ou via quelques soli sympathiques.

Cette bonne impression se voit confirmer à travers les compositions suivantes même si le soufflé a quand même tendance à retomber petit à petit. Les sonorités de claviers comme sur « Blood » font quand même assez kitsch et Caggianelli apparait fragile sur la longueur. L’écoute de Dark Passenger rappellera aux plus perspicaces d’autres groupes de l’école italienne comme SECRET SPHERE ou encore THY MAJESTIE. « The End Begins » avec ses dix-sept minutes au compteur constitue le plat de résistance et se veut l’apothéose qui clôt le disque. Le résultat s’avère un peu trop long, naïf parfois et dilué mais laisse tout de même une bonne impression finale dans l’esprit de l’auditeur, l’envie d’y revenir en tout cas.

STARBYNARY aura su déjouer bien des pronostics et est loin de paraître ridicule avec Dark Passenger. Le fond et les formes ont été soignés via des chansons agréables, une bonne production de Peter Pahor à Trieste et une pochette signée de l’incontournable Felipe Machado Franco. Vous ne perdrez certainement pas votre temps en jetant une oreille attentive sur ce disque.

Oshyrya (7,5/10)

 

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Bakerteam Records / 2014

Tracklist (42:03 mn) 01. BeforeTheDawn.. 02. …Dawn Of Evil 03. Dark Passenger 04. Blood 05. Reflections 06. Codex 07. My Enemies 08. The Ritual – Modus Operandi – 09. Turn Around, Look Away! 10. The End Begins I. Who Is A Psycopath? II. The Hope Of A New Life III. Salvation IV. The End Is Near