Oraidersa
Cette ultime journée débute à 11h avec Sycronomica: du black symphonique allemand parfois proche de Cradle Of Filth ou encore d'Anorexia Nervosa. Bien agréable pour entamer ce troisième jour.
Agréable aussi de retrouver dès le matin des belges avec qui j'avais passé une bonne partie du Wacken Open Air. Comme souvent la rencontre fortuite s'est prolongée autour d'un verre, puis d'un autre, puis d'un autre, puis d'un autre, puis d'un autre, puis de pleins d'autres ce qui fait que je me suis écroulé comme une viande morte du plus bel effet sur le côté droit de la Main Stage et que j'ai pour ainsi dire dormi/cuvé/vomi/dormi de 13h à 17h sous un chaud soleil qui a bien évidemment laissé quelques traces sur mon teint déjà très pale. Je me souviens vaguement d'avoir été réveillé par moment, par des allemands qui s'amusaient à voir si j'étais encore de ce monde, mais aussi par la musique de Xandria.
C'est donc dans un état assez vaseux que je m'approche de la grande scène pour voir un autre grand habitué du Summer Breeze: Die Apokalyptischen Reiter. Bénéficiant d'une fan base conséquente, les joyeux teutons loufoque prodigueront pendant une petite heure leur metal atypique et festif. Ce qui est bien avec ce groupe c'est que ce n'est pas un concert au sens strict du terme mais aussi un spectacle de par l'accoutrement des membres du groupes et leurs facéties, un décor pour le moins anecdotique (avec par exemple une cage), un bateau gonflable jeté dans la foule (comme le fait également Rammstein), l'envahissement de la scène par des fans, … Bref plus une fête qu'un concert avec de nombreux classiques interprétés: We Will Never Die, Reitermania, Ghostriders In The Sky, Riders Of The Storm, Friede Seit Mit Dir, … On en redemande avec grand plaisir.
C'est désormais au tour de Tankard de prendre la relève donc on reste dans la bonne humeur avec les adorateurs du houblon. Délivrant un thrash classique, ils sauront satisfaire leur auditoire à grand coup d'invective du bedonnant chanteur, et de joie très communicative. Une fête de la bière metal en somme qui ne se déroule pas à Munchen mais à Dinkelsbühl. Et autant dire que les allemands ont su célebrer cette fête comme il se doit à coup de pogo, de slam et de bonne humeur générale, le tout bien évidemment arrosé surtout à l'occasion d'un concert des rois du "beer metal".
On change maintenant de registre avec l'arrivée de Dark Tranquillity. La troupe suédoise ne semble pas réellement motivée, on les sent un peu fatigués: il est vrai qu'ils accumulent les festivals cet été comme d'autres vident des bières à toute vitesse. Toutefois ils réussiront à donner un show convenable mais qui manquera tout de même de punch. A revoir dans de meilleures conditions et pourquoi pas indoor ou leurs compos prendraient une autre dimension, dimension plus intimiste qui correspond peut-être plus à leur musique et à leur talent.
En ce début de soirée Moonsorrow débarque sur la Paint Stage. Très attendu et acclamé dès leur entrée en scène, le groupe n'aura pas grand chose à faire à vrai dire tant le public leur est tout acquis. Il faut dire que les groupes de black sont peu représentés cette année et que chaque concert de ce style attire énormément de festivaliers. Le metal pagan des suédois fera son petit effet, bien qu'un peu répétitif à la longue mais cela ne semble pas gêner grand monde. Aidé en ce début de soirée par un light show très soigné et un son plus qu'honorable, ils seront pour beaucoup la révélation de ce festival.
Je décide de faire l'impasse sur le groupe suivant Oomph! qui semble me suivre à chaque festival que je fais. Ce doit-être avec In Extremo l'un des groupes que j'ai le plus vu en festival; et à la longue le metal industriel des allemands bien que sympathique m'indiffère. J'ai l'impression depuis 2002 de revoir constamment le même show avec la même set-list et les mêmes tenues de scène. Je profiterais ensuite du show de Caliban, également vu à de nombreuses reprises, pour faire un dernier tour des stands histoire de voir si je ne suis pas passé à côté de cd que je recherche.
Gros morceau en perspective maintenant avec en headliner de ce dernier jour Soulfly. Sur album j'adore, sur scène aussi mais ce soir ce sera un concert très moyen que donnera la bande à Max. Tout comme Dark Tranquillity dans l'après-midi, on ne ressentira pas de plaisir de la part du groupe. Groupe en roue libre à vrai dire tant le show semble rôdé et similaire à celui donné l'an passé à Wacken. Aucune réelle surprise et innovation: set-list bien trop similaire, mêmes guests, même temps de pause pour jouer des percussions, mêmes reprises de Sepultura, … Pourtant grand fan, je me surprends à me balader sur le site du fest au son du groupe au lieu de rester aux abords de la scène pour ne pas en perdre une miette. J'ose espère qu'à l'avenir ils sauront casser cette routine et proposer un show plus innovant. Bilan personnel donc mitigé pour Soulfly et visiblement partagé par beaucoup.
Le Summer Breeze a pour tradition de présenter en fin de dernière journée des groupes d'exception tant le show de ceux-ci resteront marqués dans les mémoires (cf Finntrol et un pit en folie dans la boue en 2004): les festivaliers encore présent voulant se lacher une dernière fois comme jamais, car en ce samedi soir au Summer Breeze ce n'est pas un festival qui s'arrête mais toute la saison estivale des fests pour beaucoup.
Alors le public encore présent donne tout ce qu'il a, et il a intérêt à avoir encore pas mal de ressources car avec Pain ça risque de bouger, de piter, de slammer, d'headbanger, bref de se prendre une putain de claque dans la gueule tant la musique des suédois donne envie de se défouler. Difficile en effet de rester insensible aux hymnes du groupe que sont Same Old Song, Zombie Slam, Dancing With The Dead, On & On, Supersonic Bitch et surtout le démentiel Shut Your Mouth en guise de dessert. Un show nickel d'un peu moins d'une heure qui nous aura permi de faire les fous une dernière fois, de s'amuser, de hurler, bref de tout donner avant de remettre cela l'année prochaine une fois encore.