Archive for mai, 2012

Son : Bon.

Lumières : Il faisait beau.

Affluence : Très importante.

Ambiance : Remuante dans les premiers rangs, plutôt pique-nique à l'arrière.

Moments forts : «Touch me, I'm Sick »

Un concert en plein air est toujours une aubaine. Cela peut être l'occasion de découvrir ou retrouver certains groupes et de passer un bon moment allongé dans l'herbe.

Nous voici donc à la « Villette Sonique ». Excellent festival proposant une programmation diverse et variée. Mêlant entrées libres (Mudhoney, Arne Vinzon, Fessée, I:Cube…) et payantes (Sleep, Melvins, Godflesh…), il s'agit d'un événement pointu pour les amateurs de musiques alternatives. Justement, la Villette Sonique nous offrait sur un plateau Mudhoney : formation culte à l'origine du « grunge ».

 

C'est sous un soleil de plomb et devant un parterre bondé que la bande de Mark Arm et Steve Turner nous a offrert un concert brut et sans fioriture. Leur rock'n'roll garage distillé depuis une vingtaine d'années n'a pas pris une ride : les morceaux sont vigoureux et vont rapidement à l'essentiel.

Généreux, Mudhoney balance une vingtaine de morceaux, dont leurs tubes (« Touch me, I'm Sick », « Judgement, rage, retribution and thyme ») joués comme au bon vieux temps. Chose qui n'est pas pour déplaire à ce public de trentenaires qui pogottait comme dans ses meilleurs souvenirs de jeunesse. Vrai punk dans l'âme, Mark Arm retrouve, une fois sa guitare posée, le charisme d'un Iggy Pop de la grande époque.

 

Et avec un vrai rappel, fait plutôt rare dans ce genre de festival, où le groupe évoque John Coltrane et reprend du Black Flag, une conclusion s'impose : le rock garage punk de Mudhoney n'est pas encore près de passer l'arme à gauche.

 

Site Officiel :http://www.mudhoneysite.com/

J'arrive avec un énorme sentiment de culpabilité devant la salle: je déteste être en retard, je savais que je ne pourrais pas être là pour l'ouverture des portes je visais donc « l'entrée en scène du premier groupe »… sauf qu'à cause d'une sombre vieille dame qui m'a tenu la jambe en fin d'après-midi (pourquoi les personnes âgées veulent-elles toujours me raconter leur vie dans les moindres détails?!), j'arrive 25mn en retard sur cet « horaire prévu ». Et en fait 2 minutes avant la fin du dernier morceau « du groupe en scène ». Et après le concert j'apprendrai qu'il y avait en fait encore un autre groupe avant… bah oui, j'avais retenu 19h comme « heure sur le billet » (ne me demandez pas pourquoi.…), finalement c'était 18h30, et pas de temps d'attente entre l'ouverture des portes et le premier groupe: pas fiesta du tout! Et aucun avis sur Cluster ou Outcast donc, logiquement. Je suis à la fois peu surprise et un peu déçue de l'affluence très moyenne: peu surprise parce que « les concerts de soliste » ça attire généralement peu de monde, un peu déçue parce que même sans avoir lu les annonces apparues deux semaines avant le concert on pouvait facilement deviner que « la surprise » serait « un passage Adagio », plus ou moins long selon l'interprétation de chacun… m'enfin bon, il est vrai que la qualité de ce groupe n'est absolument pas proportionnelle à sa reconnaissance publique, comme souvent me direz-vous!
(Enfin si, une chose à dire sur Outcast, en un sens: à la pause, je croise un très vieil ami que je n'avais plus vu depuis… une éternité. On commence à papoter, beaucoup, et il me décrit entre autres comment il a eu peur de subir « un brailleur qui braille faux » quand le chanteur d'Outcast a commencé à chanter, puisqu'apparemment le monsieur « braille faux », enfin pas totalement faux mais désagréablement faux en gros: comme je tique, il m'explique comment on peut « brailler juste » ou « brailler faux »… j'aurais bien aimé voir un peu plus d'Outcast pour comprendre un peu mieux ce concept bizarroïde!)

C'est rapidement au tour de STEPHAN FORTE d'entrer en scène, accompagné des musiciens d'Adagio (- batteur pour cause d'empêchement de dernière minute, donc remplaçant) (- chanteur puisque titres solo en premier):

Grosso modo et de mémoire, l'intégralité de son album solo est joué ce soir. Ca tombe bien je l'aime bien (sinon je ne me serais pas embêtée à venir, notez.) Le côté « quand même très proche d'Adagio! » se ressent évidemment énormément, au moins dans les ambiances etc., mais là il peut s'amuser à la guitare du début à la fin des morceaux alors que dans Adagio c'est plus limité à des « cases » bien précises, logiquement. J'avais un peu peur que ça fasse longuet s'il enchainait les titres solo/instrumentaux (ils auraient pu mélanger des titres d'Adagio et ses trucs à lui après tout), mais finalement c'est passé tout seul, tout juste si je n'ai pas été surprise d'entendre qu'ils partaient « déjà » faire une pause en coulisses. L'ambiance avait quelque chose d'un peu bizarre: le public était très attentiste, réagissant très peu (des progueux quoi, ha!) et en même temps on sentait que tout le monde était concentré sur ce qui se passait sur scène, sans qu'il s'en dégage quelque chose de négatif au contraire… difficile à décrire, très bizarre, pas forcément très agréable pour les musiciens à vue de nez (ça a besoin de répondant ces petites bêtes !), mais c'est comme ça que le ressent la salle dirons-nous. Quelques trucs me paraissent un peu bizarres à la batterie, mais Stéphan expliquera un peu plus tard qu'ils ont dû prendre un batteur remplaçant pour cause d'empêchement de dernière minute du batteur attitré (je me disais bien que je me souvenais mal de sa tête!): pour quelque chose appris à la va-vite c'est plus que bien. Petit moment d'amusement pendant la Sonate au Clair de Lune, quand même: à un moment, sur une montée, il me semble entendre un truc un peu bizarre… bah, mes oreilles me jouent parfois des tours, aucune importance. Quand le passage revient après je prête un peu plus attention à ce que fait le monsieur guitariste (jouant du piano moi-même je connais la partie piano plus que par coeur… et même si je comprends parfaitement qu'il est impossible d'interpréter au piano si on veut respecter les temps etc., histoire qu'un autre musicien « se calle » en même temps, je n'arrive pas à me concentrer sur « une Sonate au Clair de Lune mécanique » !): il fait sa montée très proprement, attaque la dernière note avec énormément de conviction, ça va être ze conclusion qui cloue sur place vous voyez… et bam, ça sonne un demi-ton trop bas. Or à la guitare ça n'est pas comme au violon, on ne peut pas trichouiller en un millième de seconde: il est obligé de tenir sa note qui aurait tellement bien sonné si elle avait été un demi-ton au-dessus! L'ami à côté, guitariste, soutient que c'est le claviériste qui se plantait, tandis que pour moi, pianiste, c'est le guitariste qui se plantait… chacun prêche pour sa paroisse, normal! Ca sera aussi le seul moment du concert où Stéphan sourira vraiment, plus que « le sourire social » s'entend, pas qu'il ne soit pas communicatif mais… ça tient plus du « sentiment contrôlé », un peu comme un acteur en représentation? Comme il a du charisme ça passe sans problème, mais pour les gens (genre moi) qui cherchent autre chose qu'une simple représentation quand ils vont à un concert, ça laisse quand même une petite impression de « dommage ». (*et la barbe si cette remarque est mal prise, honnêtement ça devient franchement blessant d'entendre régulièrement des remarques sur l'affection que je peux porter à ce groupe parce que je ne dis pas « amen » à tout sans la moindre réserve… Je vénère Paul McCartney et pourtant même pour lui je ne tombe pas en pamoison devant la moindre seconde du moindre de ses concert ou album, purée de sale bête!!! Pareil (voire encore plus…) pour Kirito, c'est bien dommage si vous ne connaissez pas!*)

Mini-pause bizarre puisque la lumière est rallumée dans la salle (eh? on n'est pas censés demander un « bis », dont on se doute bien qu'il sera un mini-concert d'Adagio? ça serait déjà fini? mais que se passe-t-il donc?), et on est repartis pour un tour, avec ADAGIO pour de bon:

Bien évidemment, « l'attraction » principale de ce concert est le nouveau chanteur: que vaut-il? Je dois avouer qu'il me laisse une impression un peu mitigée: il chante très bien très juste et avec beaucoup de conviction, mais… ça manquait de variation dans le chant? Quelque chose dans ce goût… Depuis quelques albums il y a beaucoup de « variations de timbre » dans le chant chez Adagio, en tout cas je l'appelle comme ça (et j'aime beaucoup ça). Or j'ai l'impression d'entendre toujours le même timbre ce soir (en dehors des passages hurlés par Stéphan, forcément). D'où dommage et petit manque. D'un autre côté on est (très) loin de « la catastrophe Mats Leven », qui m'avait tout sauf convaincue quand je l'avais vu avec Adagio en première partie de Kamelot en 2010 (peu importent son CV et sa qualité vocale: en étant gentille je dirais qu'il n'avait fait aucun effort pour faire un bon concert, en étant méchante je dirais qu'il l'avait massacré). On est également loin de mon « coup de foudre vocal » avec Christian Palin, mais puisqu'apparemment il était impossible de le garder… on verra bien ce que donnera celui-ci, en espérant que cette fois-ci c'est le bon! Et puis apparemment il n'y a pas eu de répétition avant ce concert, ça n'aide évidemment pas à « lâcher sa voix ». Kelly, le dit nouveau chanteur, est sans doute assez nerveux en entrant en scène puisqu'il gesticule assez inutilement, mais ça se calme énormément par la suite et il a finalement une attitude tout à fait correcte. Il essaiera de temps en temps de nous « dérider » un peu, mais c'est peine perdue, le public a décidé d'être très mou et attentiste ce soir. Enfin, en dehors des anglais (je suppose) à ma droite peut-être: à force de boire de la bière ils deviennent très « volubiles », à rire dans le vide etc., quand ils le font aussi sur les intros au piano censées « plonger dans une ambiance sombre » c'est assez fatiguant… enfin, autre pays autres moeurs!
Bizarrement, alors que le son était tout à fait bon pour la partie « Forté – solo » du concert, il devient assez brouillon dans la partie Adagio. Brouillon et irrégulier en fait: tantôt c'est tel instrument qui pêche, tantôt tel autre, tantôt un peu le tout, tantôt ça redevient correct, ça peut même varier pendant un morceau… bizarre. A un moment du concert, je m'avance un peu puisqu'un gros trou s'est formé petit à petit devant moi: la vue y est bien meilleure, le son y est peut-être encore pire… j'essaierai de reculer un peu après, mais en fait non, c'est la sonorisation elle-même qui a empiré. Ca n'aide pas du tout à apprécier le morceau issu de l'album à venir, puisqu'il est difficile de distinguer exactement ce que fait chacun. Au final il donne même plus l'impression d'un travail en bonne voie d'aboutissement que d'un morceau vraiment fini: l'intérêt des morceaux d'Adagio est souvent qu'ils sont peaufinés jusqu'au bout du peaufinage, si je puis dire, alors que là Kevin avait l'air de principalement pianoter la même boucle en continu, Stéphan était très accroché à faire la guitare rythmique, la basse et la batterie étaient moins détaillés que d'habitude… vraiment pas eu l'impression d'entendre un morceau finalisé, ou sinon l'album à venir va être très simplifié par rapport à ce qu'ils faisaient jusque là (or, vu l'évolution de leur musique, je ne parierais pas là-dessus): difficile de donner un avis.
Enfin!
Je chipote, je chipote, mais je passe un bon moment, là encore « la fin arrive vite ». Et au moins je ne les laisse pas avec un gros sentiment d'inquiétude, que m'avait inspiré Mats Leven, qui, bon… déjà expliqué: ici c'est plutôt de la curiosité, ce qui est préférable.

Une séance de dédicaces est organisée après le concert, comme je n'ai rien à leur faire signer on reste en bas avec l'ami déjà cité, et on papote… jusqu'à une figure artistique rare: alors que l'un de nous deux termine une phrase, arrive un énorme « plop » dans son verre (heureusement presque vide)… Oh! Des lunettes de soleil! En plein dans le verre! La fille (forcément?) descend les récupérer et nous explique qu'elles sont tombées de sa tête alors qu'elle regardait un truc en bas, c'était tellement bien visé que c'est typiquement le genre de chose que « même si ça avait été volontaire, je n'aurais pas pu le faire aussi bien! »… et prend en fait son temps pour l'expliquer, essaie de faire monter le truc et blah-blah. Nan, mais il a une copine le type tu sais, inutile de minauder comme ça cocotte! Je suis sans doute très mal placée pour parler vu que je ne sais absolument pas draguer, mais c'est parfois amusant de voir les minaudages des autres… ou mignon, au choix! Nous finissons par monter, la séance de dédicaces étant à l'étage… et dispatchée: nous croisons Kevin qui papote en montant, Franck papote avec des gens dans un coin (il a maigri d'ailleurs?), et Stéphan est à l'extrémité opposée… en fait c'est le seul à rester « là où la dédicace est prévue », il est discipliné, c'est bien! M'enfin il y a du monde, rien à faire signer, pas grand chose à dire… on papote avec l'ami. Et une première Madame Cluster vient nous proposer d'acheter un cd du groupe… ça aurait été avec plaisir si j'avais eu de la monnaie, et surtout si j'avais pu voir le groupe, histoire de savoir si leur musique me plaît! Une deuxième Madame Cluster retente un peu après… et encore un peu après… et une dernière fois à l'extérieur, après que les vigiles nous aient presque dit: « Voulez-vous bien vous diriger vers la sortie ? ça commence à être l'heure… » (j'exagère sans doute, mais c'était vraiment dit très gentiment/poliment, ça change!) S'en suit une conversation assez généraliste sur la musique… que je laisse évoluer, me doutant de là où ça va aboutir, jusqu'à ce que mon ami dise très naturellement : « oui, l'installation aussi c'est important, mais les gens le réalisent rarement, c'est pour ça qu'ils sont toujours étonnés quand ils voient la laine de roche sur mes murs! » C'est vrai quoi, – tout le monde – est perfectionniste au point d'envisager de mettre -de la laine de roche- sur ses murs pour assurer une bonne isolation phonique! Parce que bon, quand il leur a parlé de ses six guitares Petrucci (la même, six couleurs différentes… mais surtout six accordages différents, ça change tout!) ils ont un peu compris qu'ils avaient affaire à quelqu'un de passioné/pointilleux, mais là… tout juste s'ils ne sont pas bouche bée quand il nous sort cette merveille… pendant que j'éclate de rire, tellement je le voyais venir gros comme une maison depuis un moment!

Polochon

[Photos d'Adagio
Interview avec Stéphan Forté.]

 
Son : loin d'être top jusqu'à Soundgarden
Lumières : il faisait jour. Les Mets ont régalé avec leur show
Affluence : sold out
Ambiance : pas mal
Moments forts : le set des Mets
 
Bref. J’ai été voir Metallica.
 
Il faut savoir que je cours après les Mets depuis juin 2007, date à laquelle je les ai ratés une première fois après un pit de Slayer trop rugueux une semaine avant leur passage à Werchter. Suivirent ensuite deux autres occasions où j’avais le ticket et où des circonstances indépendantes de ma volonté m’ont empêché de les voir. Puis, au fil des ans et vu les performances déclinantes de Lars (« Boulangerie Ulrich, un max de pains dans chaque set ! »), les Mets étaient devenus une préoccupation moindre pour moi, jusqu’à l’annonce de leur venue en Belgique en 2012. Et puis merde, on ne vit qu’une fois, en route !
 
Arrivée sur place à 11h, pas le moindre bouchon sur la route, petit passage au parking (et BAM, 15 EUR dans la mouille pour se retrouver à 20 minutes de marche du site), une petite bière et en route pour l’ouverture des portes à midi !
 
12h25 : la foule se presse aux portes encore fermées, il fait une chaleur de porc. Bonne idée de faire mijoter le Metalleux au soleil pour attiser sa soif. Car oui, le Metalleux a soif, et le Metalleux est con : le t-shirt noir en plein cagnard, mauvais plan, je l’ai aussi testé pour vous et ça craint. Détour au merch ensuite (où les protections auditives étaient gratuites, déjà ça de pris), je passe rapidement vu les prix (et vu la chaleur, autant investir en tickets boissons) et je pars m’installer avec mes potes au bar Jack Daniels pour le premier groupe du jour, Ghost.
 
Ghost, c’est l’erreur de casting du jour. Sur une affiche avec Jex Thoth et The Devil’s Blood, dans une cave, avec des simulacres de sacrifice de jeunes femmes nues et un verre d’absinthe à la main, ça aurait de la gueule. En plein soleil à l’heure de l’apéro, ça perd de son charme. Et de son intérêt. C’est bien exécuté, j’aime assez sur album, mais les conditions ne sont pas réunies pour vraiment faire de ce concert un bon moment. À revoir dans de meilleures conditions.
 
Vient ensuite Gojira. Bon, là, on se déplace gentiment, on se pose dans le Black Circle et là, le son de merde. La pluie de basses. La section rythmique qui mange les grattes. Je retire un bouchon : mouais, le son est un poil mieux, mais trop fort. Je sors donc du Black Circle (ça valait bien la peine de raquer 110 EUR si c’est pour devoir s’éloigner et se mêler aux autres festivaliers pour profiter d’un meilleur son), direction le bar où les verres se succèdent aussi vite que les morceaux de la setlist de Gojira… Et comme mes bières, les morceaux de Gojira se suivent et se ressemblent : de loin, j’ai l’impression de toujours entendre le même morceau. Sauf quand ils ont joué le titre éponyme de leur futur album. Là, je me suis souvenu pourquoi j’ai collé un 4/10 à L’Enfant Sauvage
 
Les choses ne s’améliorent pas avec Channel Zero, que du contraire, on touche le fond niveau rendu sonore. L’ingé son devrait être poignardé avec une prise Jack pour avoir tant massacré le set des Belges. Ajoutez à cela une setlist très (trop) axée sur le dernier album et vous avez le mauvais set du jour. Nous en sommes à 3 groupes sur 6, et pour le moment, ça pue du fion, cette histoire. Je place donc une partie de mes espoirs en Mastodon qui me fera l’effet d’une bonne surprise. Le son s’améliore (pas particulièrement difficile, ceci dit), le groupe livre une prestation plus que correcte. Bon, c’était loin d’être parfait : niveau chant, Mastodon n’est pas toujours au point. Mais ce n’est pas nouveau et, au final, on s’en sort bien. Le temps passe, il est de plus en plus difficile de se trouver une bonne place dans le Black Circle (les premiers groupes ont dû se sentir seuls, leurs fans n’étaient pas dans le Black Circle, mais dans la fosse normale… à plusieurs dizaines de mètres de la scène. Jouer devant un parterre vide, ça doit être moyen) et Soundgarden investit les planches de Werchter.
 
Je n’attendais rien de Soundgarden, à part leur tube « Black Hole Sun ». Et c’est justement quand on en attend le moins qu’on a la meilleure surprise : le son est très bon, le groupe bien en place et content d’être là et le set se déroule bien pépère. Je profiterai du calme régnant dans la fosse pour passer au bar et aux toilettes et venir me replacer pour Metallica, LE plat de résistance de la journée.
 
Le Black Circle est, enfin, rempli par des fans irréductibles… et son lot de personnes qui ont pris un ticket en classe supérieure pour pouvoir vivre « Nothing Else Matters » de tout près. Parce que c’est beau, l’amour. Et le Black Album, c’est un peu « leur » album des Mets. Sûrement même le seul qu’ils aient acheté. Résultat : quand James balance « Hit The Lights » et que le fan moyen lance un bon pit des familles bien viril, les petits enfants sages tirent une drôle de tronche. 
 
Se faire bousculer, à un concert ? Quelle idée ! Quelle honte ! À ce prix-là, on aurait dû avoir des sièges. Et des boissons fraîches. Ou du thé et des madeleines ! Beh non, bande de fiotasses, les Mets, c’est avant tout un groupe de Thrash, et ils ont encore de beaux restes ! Et BOUM, « Master Of Puppets » dans la mouille, je surveille mes arrières, l’ambiance est bien bonne dans la fosse. Petit moment de relâchement avec le nouveau morceau (inutile sur cette setlist) tiré de l’ep Beyond Magnetic avant le Black Album. À l’envers. Une idée de merde, à première vue, mais qui permet de finir sur « Holier Than Thou », « Sad But True » et « Enter Sandman ». Mais avant ça, faut se fader « Nothing Else Matters ». Et « The Unforgiven ». Le show est énorme, avec une petite rétrospective sur écran géant (les images des hordes de fans qui font la file pour acheter l’album en pleine nuit… j’étais presque étonné de ne pas entendre ces petits fans boutonneux près de moi dire « sont cons, ces gens, faire la file pour acheter un album alors qu’il suffit d’aller sur le net pour le downloader »). « Enter Sandman » se termine, et le site commence déjà à se vider de dizaines de personnes. EH, bande de fions, y’a un rappel !, ai-je eu envie de leur crier, mais je pense qu’ils partaient vite avant que Metallica ne se remette à faire du Thrash qui tâche… Chose qu’ils feront très bien sur un final « Battery » – « One » – « Seek And Destroy » tout en explosions, pyro, flammes, lâcher de ballons noirs et riffs qui butent.
 
Alors oui, les Mets n’ont pas été parfaits hier. Lars a, de temps à autre, bien chié dans la colle. Il a même tenté un solo de batterie. Mais au final, on le savait que Lars allait merder un truc ou deux. On savait comment se déroulerait ce concert, qu’on en prendrait plein les mirettes, que les Mets allaient nous sortir son show à l’américaine. Mission accomplie ! Je quitte le site de Werchter avec l’impression d’avoir vu quelque chose de grand, un concert larger than life et produit par Michael Bay.
 
Setlist
The Ecstasy of Gold (Ennio Morricone song)
Hit the Lights 
Master of Puppets 
Ride the Lightning (tour debut)
For Whom the Bell Tolls 
Hell and Back 
 
The Black Album
The Struggle Within 
My Friend of Misery 
The God That Failed 
Of Wolf and Man 
Nothing Else Matters 
Through the Never 
Don't Tread on Me 
Wherever I May Roam 
The Unforgiven 
Holier Than Thou 
Sad But True 
Enter Sandman 
 
Encore
Battery 
One 
Seek & Destroy