Le papier, juste bon pour se torcher ?

 
Un titre accrocheur, certes, un brin provocateur, reconnaissons-le. J’en vois qui sortent déjà le popcorn et s’attendent à une diatribe anti-presse papier de la part de votre cher serviteur, une attaque sabre au clair face aux Rock Hard, Hard Rock et autres Rard Hock (ouais, ils ont tous le même nom, avec juste une petite variante)… Que nenni ! Aujourd’hui, dans un grand fracas, j’ai découvert une nouvelle utilité au papier : il permet aux organisateurs de festival de séparer le bon grain de l’ivraie, le magazine papier du vulgaire webzine.
 
Le contexte ? La Belgique. Un pays plat, terne, dont les habitants sont assez cons pour se laisser monter le bourrichon les uns face aux autres pour une histoire linguistique. Retirez-leur les bières et le chocolat et il ne leur reste rien, si ce n’est une justice défaillante et une cohorte de ministres. Dans ce pays, un festival où la femme est mise à l’honneur. Une édition anniversaire regroupant la fine fleur du Metal à chanteuse. Un rendez-vous incontournable. Et la réponse, lapidaire, à notre demande de pass photo : « On ne donne pas de pass photo aux webzines, c'est marqué dans les formulaires ».
 
Je suis assez déçu. Je pensais que les organisateurs de festivals, avec le temps, auraient compris que les webzines peuvent aussi faire un boulot aussi pro que les magazines papier. Mieux encore : de par son format, le webzine est plus réactif et ne dépend pas des impératifs liés à l’impression. Soulignons aussi sa gratuité et son « pressage » virtuellement illimité (toute personne ayant Internet pouvant accéder aux photos, aux archives, aux articles pour pas un cent). Et pourtant, certains s’obstinent à considérer tous les webzines comme une équipe de bras cassés amateurs. Reconnaissons-le : nous ne sommes pas des pros. Nous ne gagnons pas un euro avec nos sites, au contraire : frais d’hébergement, essence pour se rendre aux nombreux festivals, tickets de concerts (car toutes les orgas ne nous laissent pas entrer aux frais de la princesse, quoi qu’on en pense)… Nous sommes des passionnés. Nous sommes comme vous, à la différence près que nous donnons notre avis sur le net alors que vous, vous lisez nos articles et écoutez des albums sans en faire part sur la toile. Nous sommes des fans qui ont la chance, l’espace de trois morceaux, de photographier nos groupes favoris, voire de les interviewer avant le show. Et malgré tout, certains nous considèrent encore avec dédain et nous excluent d’office, sans même prendre la peine de jeter un œil à notre travail. Tant pis pour eux. Nous ne mettrons pas un pied à leur festival et nous jugerons arbitrairement que leur organisation n’est pas à la hauteur d’autres fests plus « webzine-friendly ». Un raisonnement stupide, mais qui vaut le leur.
 
Qu’à cela ne tienne, attendez-vous encore à quelques photos d’ici la fin de l’année, la majorité des organisateurs étant, heureusement, moins intransigeants que ces quelques irréductibles qui ne jurent que par 50 pages de papier glacé…