Son : bon
Lumières : très basiques
Affluence : pas mal de monde pour un dimanche soir à Waregem
Ambiance : bon enfant
Moment fort : toute la soirée, en fait

Les photos :
Psychobolia
Beheaded
Internal Bleeding
Disgorge

Dans la série des salles improbables qui proposent des affiches démentes, je pense que le Gasolina de Waregem décroche la palme. En effet, il ne peut même pas être question d’une salle, mais simplement d’un café. On pousse les tables, on met un podium au fond, une petite installation pour le son, quelques spots et le tour est joué. Déconcertant à première vue, mais le déroulement de la soirée prouvera que l’on peut toujours avoir une bonne surprise.

Le premier groupe à ouvrir les hostilités ce soir était Psychobolia. Partager l’affiche avec de telles pointures peut sembler un rêve pour tous les petits groupes, mais avouons que ce n’est pas un cadeau. Les Parisiens ont beau proposer quelque chose d’assez sympa, on sent clairement le fossé entre leur niveau et le reste de l’affiche. C’est sympa, donc, la chanteuse ne ménage pas ses efforts, les musiciens sont bien en place, mais il manque encore un petit quelque chose.

Les Maltais de Beheaded, par contre, étaient bien remontés. Dans des conditions radicalement différentes de celles du DFOA 2011 (où j’avais découvert ce groupe), on sent que le groupe est prêt à mettre le feu. Le public a beau être « clairsemé » (même si la salle est pleine comme un œuf, il y a moins de 90 personnes), Beheaded ne fait pas dans le détail. Brutal sans être linéaire, avec cette petite touche de mélodie qui fait passer le tout, ils vont lentement mais sûrement faire monter la température avant un monument du NYDM : Internal Bleeding.


J’avoue : je connaissais très mal le groupe. Mal m’en a pris. L’ambiance monte encore d’un cran (même si les réactions aux petits speeches du chanteur étaient très timides), certains se lancent même dans un mini-pit (le genre de truc particulièrement hasardeux dans un petit café où les bières sont servies dans des verres et pas dans des gobelets en plastique), le groupe alterne entre classiques et nouveaux morceaux (l’album est prévu pour l’année prochaine)… Une bonne prestation, qui sent un peu le trop peu (je pense même qu’ils ont skippé un morceau), mais l’heure tourne et il est temps de prendre une tornade made in San Diego : DIS-FUCKING-GORGE.

Angel Ochoa est un monstre. Un frontman hors normes, un croisement entre Jésus et un catcheur, le genre de gars qui monte sur scène pour se l’approprier. Il arpente les planches, se secoue la crinière à s’en arracher la tête et ce growl… HAAAA ce growl, caverneux à souhait, sans la moindre variation mais tout bonnement inhumain. Une bête. À 5 sur une micro-scène, le bestiau aurait pu se sentir à l’étroit, mais ses zicos se contenteront de coller les murs pour laisser de la place à leur frontman. Et c’est parti pour une débauche de brutalité. Originalité zéro, Disgorge envoie de la meule sans discernement, pour le plus grand plaisir des fans qui ont fait le déplacement.


 
Une telle affiche aurait pu mériter une salle plus « prestigieuse ». À Tilburg, par exemple, Disgorge fera arrêt au 013. En Belgique, il aura fallu se perdre dans la campagne flamande pour voir une affiche scandaleuse. Heureusement que des gars comme Filip (un passionné, un vrai, sans qui nous n’aurions aucune de ces affiches) prennent encore des risques. Thanks, Filip !