Son : Bon.
Lumières : Bonnes.
Affluence : Un divan du monde plein à ras-bord.
Ambiance : Dévouée.
Moment fort : « Freezing Moon », what else ?
A regarder l'affiche, l'évidence s'impose : la soirée est placée sous le signe du metal noir. Il est donc fort logique que Merrimack y figure comme hors d’œuvre. Cette formation francilienne joue un black metal sans fioriture propre à satisfaire l'audience. Rien de révolutionnaire, c'est assez basique et très linéaire. Et le vocaliste, Vestal, en fait des tonnes. Insupportable ? Même pas ! Comme par magie (noire), ça fonctionne plutôt bien l'espace d'une demi-heure. Reste à savoir si le groupe réussira à s'extirper de la masse.
On ne présente plus Mayhem, ce précurseur du black metal norvégien dont l'histoire mériterait d'être adaptée sur grand écran (Harmony Korine, si tu tombes par hasard sur cette chronique…). Une chose est certaine : le groupe est vivement attendu par un public chauffé à blanc. Cela tombe bien, car ce soir , le « vrai » Mayhem ne décevra personne.
Fort d'une set-list puisant dans la quasi intégralité de leurs albums, Hellhammer et consorts prouvent que leur musique résiste à l'érosion du temps. Les quatre titres tirés de De Mysteriis Dom Sathanas sont acclamés, tout comme « Illuminate Eliminate », le formidable « Psywar » ou encore « Deathcrush ». Les 30 ans de Mayhem ne pouvaient pas être mieux fêtés.
Après un énième changement de line up (exit Blasphemer, enter Teloch), on pouvait craindre que cette nouvelle mouture de Mayhem soit encore en rodage. Il n'en est rien. Le groupe affiche une santé insolente. Necrobutcher s'implique au delà de tout et taquine le public. Hellhammer, planqué derrière son kit, martyrise avec brutalité ses fûts. Teloch enchaîne les riffs. Le guitariste s'est approprié, sans problème, l'ensemble du répertoire. Il réussit aussi l'exploit de synthétiser les différents styles de ses prédécesseurs. Impressionnant.
Et enfin, le fameux Atilla Csihar fait le show. Vocalement en forme ce dernier, au taquet, navigue plus que jamais dans cette interzone où le ridicule n'est jamais loin. Le voir danser une sorte de tecktonik avec son crucifix en os est un grand moment. Alors, génialement ridicule ou ridiculement génial ? La question se pose encore.
Le concert de ce soir est la preuve que Mayhem reste le groupe indispensable qu'il n'a jamais cessé d'être. En prenant de l'âge, en traversant les épreuves sans sourciller, il continue d'être à l'avant-garde d'un style qu'il a créé. Avec la sortie imminente de Esoteric Warfare, c'est un nouveau chapitre de l'histoire de Mayhem qui s'ouvre. Espérons qu'il soit aussi galvanisant et passionnant que ces trente premières années.
Nico.