news_LIL Heavy Crownjpg_56a65c6c2bfbbCe disque de Last In Line est chroniqué ici sous le signe d'un double deuil. Celui tout à fait évident de Ronnie James Dio, auteur du fameux Last In Line dont s'inspire évidemment le nouveau groupe de Vivian Cambell. Mais celui plus récent du bassiste Jimmy Bain lors d'une croisière musicale organisée par Def Leppard, l'autre groupe de Vivian Cambell. Figure reconnue du milieu musical, Jimmy Bain était aussi un des membres du line-up originel du groupe de Dio avec Vivian Cambell et Vinny Appice que l'on retrouvent sur ce Last In Line, groupe hommage envers les premiers disques de Dio. Il en sera d'autant plus regretté que ce Last In Line est non seulement un hommage mais l'hommage que l'on n'attendait plus. 

Selon les dires des musiciens, le groupe a commencé de la manière la plus simple possible : par le désir de jouer les chansons des trois premiers disques de Dio sur scène. Avec une setlist de seize titres jouée par les musiciens originels avec un nouveau venu au chant : Andrew Freeman. Et des concerts qui donnèrent assez de plaisir au quatuor et au public présent affermirent le projet. Finalement, l'idée a doucement émergé de la réalisation d'un disque contenant une musique totalement nouvelle. 

La nouveauté réside évidemment dans les douze nouveaux titres composés par le combo : il n'y a pas de reprises de Dio à l'horizon. Mais elle réside aussi dans le fait que, malgré une parenté évidente avec la musique de Ronnie James Dio, le style de Last In Line n'en est pas un simple décalque. Certes, Vivian Cambdell riffe ici de manière beaucoup plus agressive que dans Def Leppart et il est bien plus bavard en solo. Et c'est un plaisir d'entendre cet excellent guitariste trouver bien plus d'espace pour s'exprimer (même s'il semble content de sa place au sein de Def Leppard, il n'a jamais obtenu un poids identique à celui de Phil Collen). Mais le tout ne sonne pas du tout comme les trop fameux tribute bands

Peut-être parce qu'Andrew Freeman n'est pas un simple clone loin de là. Évidemment l'homme a dû beaucoup écouter les disques de Ronnie J. Dio mais ses influences sont assez diverses et il ne le singe jamais. C'est d'ailleurs peut-être pour cela qu'il effectue une prestation aussi convaincante : franchement ses vocalises sur « Burn This House Down » ou « Starmaker » sont excellentes. 

Gardons-nous de trop d'enthousiasme : Heavy Crown n'est en rien révolutionnaire ni génialissime. C'est un bon disque qui ravira logiquement les fans de Dio et autres. C'est surtout un disque qui permet de réentendre Vivian Cambell dans un registre heavy qu'il avait quasiment renié durant des années, du fait de son limogeage inélégant par Dio à la suite de Sacred Heart. Il est bien qu'il ait réussi à se débarasser de son aigreur et qu'il ait réempoigné sa Les Paul pour un tel résultat. 

Baptiste (7/10)

 

Frontiers / 2016

Tracklist : 1. Devil In Me 2. Martyr 3. Starmaker 04. Burn This House Down 05. I Am Revolution 06. Blame It On Me 07. In Flames (bonus track sur l'édition de luxe) 08. Already Dead 09. Curse The Day 10. Orange Glow 11. Heavy Crown 12. The Sickness