Rotting Christ affiche un beau pedigree : trente ans de carrière dans le metal extrême. Pour fêter l’événement, les Grecs emmènent dans leurs bagages les Hollandais rigolos de Carach Angren et la valeur montante du black hexagonal Svart Crown. Cette date du « Rituals amongst the rotten european tour » est sold-out.
Fort d’un dernier album convaincant, Svart Crown nous assène un death/black de haute tenue. Le groupe profite du court temps qui lui est imparti pour tout dévaster sur son passage. Les Niçois sont en grande forme, les compos de Abreaction sont formatées pour le live et on ré-écoute avec plaisir les morceaux tirés de Profane. Une excellente entrée en matière.
Posons-nous un instant sur le cas Carach Angren. Quand le quatuor batave déboule sur scène, la démesure est au programme. Et le public entre, ou pas, dans le jeu. Si musicalement, l’affaire tient plutôt bien la route, le visuel prend le pas sur le reste. Le jeu outrancier du chanteur Seregor évoque un Dani Filth sous ecstasy. Sa capacité à surjouer est digne des plus grands. C’est captivant, tout comme le clavier mobile et les masques lugubres. Carach Angren pousse le concept de la théâtralisation à son maximum.
Le groupe des frères Tholis arrive sur scène sous les vivats du public. Les Grecs sont motivés, heureux d’être là. « Devadevam » lance un concert épique. En treize morceaux, la formation enchaîne riffs fiévreux et morceaux de bravoure (« Grandis spiritus diavolos », « 666 »). Le charisme de Sakis Tholis transpire. Il mène sa barque avec l’assurance des vieux briscards. Le concert est un sans-faute, à l’image de cette reprise de Thou Art Lord (« Societas Satanas »). Au final, cela nous rappelle que Rotting Christ est indispensable.
Nico.