Alors que va sortir dans deux jours son nouvel album (Apocalypso), nous revenons sur cette interview réalisée au Hellfest au sortir d’une prestation fiévreuse sur la mainstage. Avec le chanteur Christian « Zouille » Augustin » et le guitariste Bruno Ramos.
Vous avez joué au Hellfest sur une Mainstage. Avant de monter sur scène, quelle sensation vous traverse à ce moment-là ?
Christian « Zouille » Augustin : On a senti à quel point il se passait quelque chose avec le public ; nous le l’avions pas vu depuis pas mal de temps. Voire autant de gens qui étaient là, disponibles, à l’écoute, en attente, ça a été une grosse surprise. Vraiment.
Dans le public, on sentait une ferveur, beaucoup d’amour. Beaucoup de gens attendaient ça depuis très longtemps. Que vous chantiez toutes vos chansons. A la fin, vous étiez tous en train de sourire, c’était formidable. Comment peut-on donner encore plus après ?
En continuant de faire des concerts, de plus en plus. Chaque fois, c’est toujours une portion d’amour ; c’est multi couches. A chaque fois, on se rend compte à quel point on nous aime. On prend. C’est que du bonheur.
Le dernier album a été une porte d’entrée pour pas mal de gens qui ne vous connaissaient pas, une nouvelle génération. Avez-vous constaté un rajeunissement de la fan base ? Aujourd’hui dans le public, il y avait tous les âges.
Dans les concerts, plus ça va et plus il y a des jeunes qui aiment ce genre de musique. On ne sait même pas pourquoi.
C’est étonnant de voir ça, des enfants qui chantent nos chansons. J’en suis le premier surpris, vraiment. Il y a lui, mais aussi les ados et les gens de 25 ans qui écoutent une autre musique normalement à cet âge-là. On a rencontré un Québécois de 25 ans qui est venu spécialement pour nous voir. Il est fan absolu. Donc, c’est que du plaisir.
Sortilège, c’est un nom mythique dont on a parlé un peu partout. Via Chuck Shuldiner et cette belle histoire où il t’avait demandé un t-shirt quand il était malade. Vous faites partie du patrimoine français du heavy-metal. Quels retours avez-vous reçu du dernier album Sortilège ? Il y en a qui ont pu dire que ce n’était pas « LE » sortilège qu’on avait connu. Je trouve que c’est une mise à jour du groupe vraiment adaptée à notre époque.
Bruno Ramos : C’est le Sortilège 2.0. On garde l’âme et l’univers de Sortilège et ça a été retravaillé par des nouveaux sons, tout en faisant bien gaffe à garder un pied dans le passé et un pied dans le futur. Cela s’est fait petit à petit, tant dans le choix des personnes que du matériel. On arrive sur un équilibre parfait pour l’instant, qui permet la transition.
L’équilibre dont tu parles se voit sur scène ; vous interagissez, tout coule de source, on sent qu’il y a du boulot derrière. Pour parler du futur, il y a eu de nouvelles chansons mais on attend un album, c’est pour quand ?
Christian « Zouille » Augustin : Ce sera début 2023. L’album est pratiquement terminé, à 99 %, il y a encore quelques trucs à voir, mais on sait déjà quelle sera la couleur de l’album, ce sera quelque chose d’assez étonnant.
Si on reparle du Sortilège 2.0, quels sont les producteurs avec lesquels vous voulez travailler ?
On ne sait pas vraiment ; on travaille beaucoup en autarcie, on s’auto-produit. C’est l’une de nos qualités. Donc travailler avec quelqu’un d’autre pour l’instant, je ne vois pas l’intérêt. On se sent bien entre nous. On fait du bon travail.
Oui. Et puis tant que la formule marche…
Voilà, pourquoi changer une équipe qui gagne ?
Certaines dates ont été annulées en début de tournée (ndlr : en 2022) ; seront-elles reprogrammées ?
Oui. La tournée a été complètement refondue, refaite, les dates sortiront bientôt. On en a une dizaine de prévues. Ca commencera en avril-mai 2023 et ça durera quinze jours, trois semaines, en Europe.
Le groupe rayonne à l’international. Alors, on a vu ici les réactions en France. Comment ça se passe dans les autres pays ?
C’est assez étonnant ; on est les premiers surpris de voir à quel point on est connus, que ce soit au Japon, aux États-Unis, en Amérique latine, au Canada, mais aussi en Europe, et ce malgré le fait que nous chantions en français. C’est étonnant. Quand on a fait des concerts en Suède, les gens chantaient les textes par cœur en phonétique, en Grèce pareil, en Allemagne, en Hollande… La langue française n’est pas une barrière. C’est notre identité et on va la garder.
Heureusement ! Il est difficile d’imaginer Sortilège chantant en anglais.
A un moment, on a tenté, mais quelle expérience négative !
D’autres ont essayé aussi ; je pense à ADX dans la même génération. Cela ne servait pas à grand-chose.
Autant rester français et moi j’assume ce côté français.
Un grand merci à Bruno et Christian pour avoir pris le temps de répondre à nos questions.
Site Officiel: http://sortilege.website/
Nico.