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Seconde journée sur le site du Hellfest. La motivation est bien présente ; une belle nuit réparatrice y est sûrement pour quelque chose. Heureusement ! Car le programme est copieux.

Le défaut d’un scribouillard non attentif d’un webzine metal est de ne pas lire les dossiers de presse. Pour nous, Smash hit combo, programmé sur la Warzone, était un combo punk californien. Nous avions tout faux ! Il s’agit d’un groupe alsacien mélangeant metal hardcore et hip-hop. Pas mauvais, une belle énergie, mais c’est loin d’être renversant.

Nous enquillons avec le metal/deathcore de The Acacia Strain sous l’Altar. Résolument bas du front, la musique de The Acacia Strain ne révolutionne en rien le deathcore. Avalanche de riffs surchargés en calories et chansons « ineptes »… Cela reste vraiment très américain, dans le mauvais sens du terme. Next.

Nous enchaînons avec Orden Ogan sur la mainstage. Ici pas de surprise, nous avons affaire à un solide groupe de power heavy metal respectant la tradition : hymnes fédérateurs à chanter le poing en l’air et mélodies au poil. Efficace et entraînant.

Se positionner pour prendre des clichés de Fear Factory sur la mainstage, c’est aussi s’infliger un concert de Lofofora en attendant. Manquant cruellement de subtilité, le groupe de Reuno s’enfonce dans les tréfonds de la gêne, transformant ces 45 minutes en un plaidoyer politique maladroit. Jadis ce groupe plein de jugeote, est devenu le roi de l’enfonçage de portes ouvertes ; il n’hésite pas non plus à cracher dans la soupe du festival qui l’invite. Triste, risible, à l’image de leurs derniers albums…

Fear Factory n’ayant pas fourni d’album marquant depuis Archetype, nous n’en attendions donc pas grand-chose. Mais la curiosité de voir le groupe avec le jeune débarqué, Milo Silvestro au chant, nous motive. Et l’Italien remplace Burton C. Bell haut la main. ; c’est même surprenant de voir Fear Factory avec un vocaliste qui assure en live ! Résultat, Dino Cazares et Tony Campos sont galvanisés. La set-list « best of » aligne les tubes (« New breed », « Demanufacture », « Replica », « Linchpin »…) ; c’est un bonheur. L’usine à peur effectue donc un retour gagnant ; on attend avec impatience leur prochain album.

Sous l’Altar, c’est au tour d’Einar Solberg. Il est attendu de pied ferme. Mais, sa prestation n’arrive pas à nous convaincre malgré quelques jolis moments. A l’image de son dernier album, Einar manque de consistance, ce qui n’est pas le cas dans le cadre de son groupe, Leprous.

Sur la Warzone, l’heure n’est plus à la rigolade. Harm’s Way débarque et commence la dispense de torgnoles. Hardcore, metalcore, powerviolence sont à l’affiche d’un menu dopé à la créatine ; tout comme James Pligge (chant) à qui il ne faut pas chercher des noises. Le vocaliste n’est pas là pour rigoler. Nous n’avons jamais vu quelqu’un distribuer autant de pains à la fois.

Clawfinger se fait rare en France ; le groupe n’y a jamais remporté un grand succès. Malgré tout, les fans sont présents et accueillent chaleureusement les Suédois sur la warzone. Zak Tell et ses acolytes sont en grande forme ; l’envie de jouer est bien présente. Le bassiste André Skaug fait le show sans toutefois faire d’ombre au charismatique chanteur et à ses collègues. Bård Torstensen (guitares) et Jocke Skog (machines et voix) donnent sans compter. Une vraie unité se dégage de Clawfinger. Les hits sont au programme (« Rosegrove », « Two sides », « The truth »… ), des sourires illuminent les visages et le récital se termine avec le gargantuesque « Do what I say » et sa comptine addictive. Du très bon boulot.

C’est une autre ambiance qui nous attend sur la Valley. Le doom/stoner d’Acid King conquiert une assistance réceptive. Le trio excelle dans ce mélange d’effluves psychédéliques et de riffs plombés. Lori S (guitare/voix) attire tous les regards pendant que ses compères posent une base musicale solide. Nous nous laissons porter par cette musique magique, ensorcelés.

Le service de la sécurité nous a prévenus : si le concert dégénère, vous ne pourrez pas prendre de photos. Le concert ? Celui de Biohazard bien entendu. Et pas n’importe quelle formation. Le line up classique débarque sur la scène de la Warzone : Billy Graziadei, Danny Schuler, Bobby Hambel et le revenant Evan Seinfeld. La set-list est imparable, il y a tous les classiques  : « Shades of grey », « Wrong side of the track », « Business » … Le quatuor est en forme olympique. Le duo Graziadei et Seinfeld a retrouvé sa cohérence passée ; rien ne paraît forcé. Hambel a conservé sa superbe tandis que Schuler tape fort. C’est un excellent concert. Cerise sur le gâteau : un nouvel album est annoncé.

C’est au tour de Body Count de clôturer notre seconde journée de festival. Contrairement à son dernier passage sur une mainstage, la bande de Ice-T ne déçoit pas. Le pépère est remonté et il le fait savoir à force de « Muthafucka », « Bitches » et autres délicatesses. Ice en joue et il le fait bien. Toujours bien entouré par sa bande de mercenaires (Ernie C, Juan of the dead , Vincent Price), le chanteur/rapper/acteur est galvanisé et offre un best of quasi parfait. Les baffes s’enchaînent (« BC in the house », « There goes the neighborhood », « Manslaughter », « Talk shit, get shot », « Born Dead »…) et le show se termine avec l’obligatoire « Cop killer ». A 66 ans et des poussières, Ice-T assure encore et inspire le RESPECT !

Il est temps maintenant de recharger les batteries.

Nico.

Les photos de cette première journée se trouvent ici.

Tous les ans, le cycle recommence. Après une semaine de préparation, un sac rempli d’affaires diverses et variées, nous sommes enfin prêts. La motivation est au top, les appareils photos vérifiés, les batteries rechargées. A nouveau, avec un plaisir assumé, nous allons arpenter durant quatre jours ce festival incontournable qu’est le Hellfest. Une fois le pass photo en poche, c’est reparti pour un tour.

Passés les contrôles, le temps de traverser l’espace V.I.P, nous arrivons en terrain connu. : le sanctuaire du merchandising, toujours présent pour le festivalier doté d’un bon capital « patience ». La disposition des scènes n’a pas changé d’un iota, la réorganisation de la Valley et de la Warzone reste judicieuse ; la zone de restauration propose toujours des mets de qualité. Rien à redire, le Hellfest est une affaire qui roule.

Niveau nouveauté, nous apprécions l’ajout d’un stand merch « artistes », même s’il faut l’éviter le premier jour pour la trop longue file d’attente. Très attendue, la gardienne des ténèbres focalise tous les regards devant la forêt. Une jolie machine, mélange d’humain, d’araignée et de scorpion, que nous ne voyons pas en action trop occupé par les concerts. Mais maintenant, parlons musique.

Asinhell a la lourde tâche de débuter le festival. Le groupe de Michael Poulsen (Volbeat) et Marc Grewe (ex Morgoth, Insidious Disease) se débrouille plutôt bien. Son death metal est de bonne facture. Les excellentes compos de Impii Hora sont exécutées avec soin. Au vu du pedigree de ses membres, il est dommage que le quintet ne propose pas grand-chose d’excitant sur scène. Mais cela n’empêche pas le public d’être ravi.

Sous l’Altar, Immolation s’impose comme le rouleau compresseur de la journée. Les tauliers Robert Vigna et Ross Dolan savent y faire. Le public remue et fait honneur aux compositions de leur dernier très bon album Act of gods. Bon boulot bien exécuté, comme d’habitude.

Entre deux concerts, nous avons le choix. Soit claquer son PEL au Metal Market, soit découvrir des groupes. La deuxième option est choisie. Direction la Temple pour assister à la prestation de (Dolch). On ne regrette pas le détour ; ce groupe mélangeant avec talent rock gothique, ambiant et darkwave est captivant. Dolch envoûte grâce au talent de sa chanteuse M, qui mène à la baguette sa troupe. Et ça donne envie de jeter une oreille attentive sur leurs albums.

La prestation de Kerry King est très attendue. Fort d’un premier album respectable, le Californien et sa troupe donnent une prestation… respectable. C’est carré, pro, sans fioriture. Si tous les yeux sont logiquement fixés sur le musculeux guitariste, Mark Osegueda (chanteur de Death Angel) se démarque lui aussi, de par son charisme, sa voix et cette capacité à tout donner. La setlist se focalise sur un From Hell I Rise qui, hélas, ne révèle pas encore un titre que l’on qualifiera de « classique ». En revanche, le père Kerry provoque une sacrée excitation dans le public avec « Disciple », « Raining blood » et « Black magic » de Slayer. On n’échappe pas à son passé aussi facilement.

Nous nous ruons ensuite vers l’Altar pour assister au quart d’heure final de Brujeria. Bien nous en a pris car un concert de Brujeria est toujours un bon moment de fun. Les Chicanos vantent toujours la Marijuana au détriment de la Cocaïne avant d’enchaîner avec un furieux « Mantados Gueros ». Clap de fin avec l’obligatoire « Marijuana » qui fait danser le metalleux au rythme de la Macarena. C’est aussi une des dernières prestations avec Pinche Peach, mort à l’heure où nous écrivons ces quelques lignes… R.I.P.

C’est le moment de se placer pour aller prendre des photos pour Megadeth, quand soudain, nous nous apercevons avec quelques pauvres infortunés qu’il va falloir subir le concert de Baby Metal. La suite s’avère un peu floue : K-Pop…metal… Sakura… riffs… Idols… « Ratatata »… « Fu Fu »… Electric callboy, Sailor Moon… Incompréhensible (quoiqu’assez fascinant au final) pour notre part. Mais ça plaît, donc tant mieux. ありがとうございます, mais maintenant passons à autre chose.

Cette autre chose, c’est Megadeth. Le groupe récemment reconfiguré (ici avec Teemu Mäntysaari, dernier guitariste en date) est en grande forme. Dave Mustaine semble satisfait et balance une set list de festival qui fait mouche : l’obligatoire « A tout le monde », « Symphony of destruction », « Skin O my teeth » … Le groupe ressort même de son pochon de vieilles speederies (« Rattlehead », « Mechanix » (pour enquiquiner qui vous savez) qui démontrent, au cas où on l’aurait oublié, que Mustaine est un sacré compositeur. L’affaire se termine sur « Peace Sells » et « Holy Wars » qui prouvent que Megadeth reste un glorieux (vieux) mastodonte du thrash.

Il est temps de se restaurer avant de faire un choix cornélien : Avenged Sevenfold (dont le dernier album est fantastique) ou Sodom (qui n’a rien sorti de vraiment flagrant depuis une éternité mais qui reste une valeur sure en live) ?

Nous choisissons la facilité en nous dirigeant vers l’Altar. Résumons : en concert, Sodom reste une machine de guerre. Tom Angelripper balance impunément quelques skeuds. Et vlan, un « Jabba the hut » gluant ; paf, un « Outbreak of evil » ; boum, un « Agent Orange » pas piqué des hannetons et rajoutons un « The saw is the law » toujours aussi tranchant. Voilà, Sodom reste un pilier du thrash, solide comme un roc. Nous ressortons avec un capital fatigue désormais dans le négatif. Reste juste assez d’énergie pour se déplacer jusqu’à la Temple voisine en l’honneur de Cradle Of Filth.

Pas de surprise, Dani Filth hurle toujours comme un Porcinet qu’on égorge et ses acolytes marquent la scène de leur empreinte. Mais il est temps d’aller dormir après un « The principle of evil made flesh » qui nous servira de berceuse. C’est que demain, ça recommence !

Nico.

Les photos de cette première journée se trouvent ici.

Hellbutcher – Hellbutcher

Hellbutcher est un sacré personnage. Le chanteur de Nifelheim s’est surtout fait connaître par son look improbable (moustache classieuse, combo crâne dégarni/mulet du plus bel effet) , une attitude et des poses (roulement des yeux, mâchoire serrée , tenue plus cloutée qu’un Rob Halford top bondage) flirtant régulièrement avec le ridicule. Heureusement, les Suédois se rattrapaient avec un black/thrash sauvage totalement « over the top ». Malgré cette combinaison improbable, Nifelheim restait une curiosité hilarante. Alors que le quartet est en « stand by » pour une durée indéterminée, il ne restait plus qu’à Hellbutcher de se lancer dans la grande aventure de l’album solo.

De prime abord, ce premier album est plutôt réussi. Hellbutcher a su s’entourer de mercenaires aguerris ayant bossé chez Unleashed, Bloodbath ou encore Gaahls Wyrd. Les mecs connaissent le job et le font bien. Pas une note ne dépasse, tout est parfaitement exécuté. C’est une affaire qui roule et ces trente-cinq minutes passent à la vitesse de la lumière.

Mais même si ce black-metal teinté d’influences heavy pourrait, en temps normal, nous contenter, il a un défaut : ces huit morceaux sont beaucoup trop propres. Hellbutcher manque cruellement de fange, de danger, d’un son sorti d’une cave, d’un chanteur qui crache sa bile à la face du monde. De cette impression « too much » qui prédominait chez Nifelheim, ici, nous avons l’impression que tout est en pilote automatique. Et c’est bien triste au vu du pedigree des exécutants.

Hellbutcher est donc une vraie semi-déception (l’album se tient ; il est loin d’être aussi fade que le dernier album d’Abbath par exemple) en regard de ce que nous en attendions.

Nico (7/10)

Site Officiel : https://hellbutcher.com/

Metal Blade /2024

1. The Sword Of Wrath 2. Perdition 3. Violent Destruction 4. Hordes Of The Horned God 5. Death‘s Rider 6. Possessed By The Devil‘s Flames 7. Satan‘s Power 8. Inferno‘s Rage