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Comme tous les ans, le Muscadeath nous donne rendez-vous au Champilambart de Vallet. Depuis plus d’une vingtaine d’années, le festival est une bulle d’air frais où se retrouvent une poignée de passionnés réunis par l’amour du blast beat et du riff assassin.

En 2024, l’organisation n’a pas bougé d’un iota et c’est tant mieux. Pourquoi changer une formule gagnante ? Habitués et néophytes (re)trouvent donc facilement leurs repères. Niveau programmation, un menu attrayant mêlant noms établis et découvertes nous est proposé.

Cette année, nous ferons un focus sur les formations qui se sont distinguées lors de ces deux jours de fureur musicale. Et ce, sans dénigrer les découvertes (Ruyyn, War Inside et Malkavian) ; des valeurs sûres (Hate et Mortuary) ; la subtilité de Pénitence Onirique ; l’efficacité de Vorhees et d’Aborted qui puise malheureusement toujours autant son inspiration chez Carcass.

Houle, second groupe programmé lors de la première journée, a le vent en poupe : signature sur le label des Acteurs de l’ombre ; E.P et excellent album ; concert remarqué au dernier Hellfest. Houle prouve en moins de 3/4 d’heure que cette reconnaissance est méritée. Son black-metal épique nous conquiert avec ce concept original tourné autour de l’océan. Les musiciens sont au cordeau mais, ce qui impressionne le plus sont les vocaux de Adsagsona. Le public réserve un triomphe aux Franciliens. S’il continue sur cette lancée, Houle ira loin.

Dark Funeral est la tête d’affiche du premier jour. Le groupe de Lord Ahriman fait preuve d’un professionnalisme exceptionnel. Dès « Nosferatu », Dark Fu nous emporte dans un tourbillon qui ne cessera qu’avec «Where Shadows Forever Reign ». La troupe sait aussi se ménager avec un « When I’m gone » intense et touchant. Heljarmadr est un frontman charismatique, théâtral, aux vocaux efficaces. Les musiciens sont bien rodés et retranscrivent avec talent les classiques du groupe (« Ravenna Strigoi Mortii », « My funeral » , «Shadows Over Transylvania »). Si la fatigue commençait à poindre le bout de son nez, Dark Funeral procure un regain d’énergie pour l’ultime rendez-vous : Hail to Dark Funeral !

Disfuneral est la découverte de la seconde journée. Et quelle trouvaille ! En quelques notes et accords, nous devinons que Disfuneral a été biberonné au Sweadeath. Celui de Dismember, Entombed ou encore Nihilist. Voix putride, dissonances, pédale Boss HM2W et riffs ultra caloriques sont au rendez-vous. Les Nancéiens connaissent leur partition sur le bout des doigts et nous livrent un set enthousiasmant. Résultat, nous nous ruons sur leur premier album Blood red tentacle.

Nous n’aurions pas misé un kopec sur Karras. Imaginez le tableau, un groupe de death/grind avec un ancien Aqme et un membre de Mass Hysteria. La bonne blague. Et bien, nous nous trompions ! Tout d’abord, parce que Étienne Sarthou (ici à la batterie) a depuis longtemps fait ses preuves avec Freitot, Grymt et les excellents Deliverance et que Yann Heurtaux (guitares) a du se remémorer ses débuts au sein de Necropsy. Mais le vrai plus est Diego Janson, (ex Sickbag) qui insuffle une vraie dynamique au trio. Karras propose un show époustouflant où se mêlent un esprit punk cradingue, des riffs agressifs et une distorsion constante. Il n’en fallait pas plus pour se procurer leur dernier effort None more heretic.

Tout au long de la seconde journée, nous croisons beaucoup de spectateurs avec des t-shirts Bolt Thrower. Logique car l’avant dernier groupe est Memoriam, des vieux briscards dont Karl Willet est le beugleur en chef. Oui, celui de feu Bolt Thrower qui nous a enchantés pendant de nombreuses années. Et même si Memoriam n’est pas du même calibre que son précédent groupe, le quatuor propose un death-metal mid tempo lourd comme une enclume qui vous tombe sur la tête. Le set est plaisant ; Willet est heureux de dispenser la bonne parole. Ses acolytes (dont Frank Healy – Benediction, Cerebral Fix) assurent le job avec savoir-faire et humilité. Pépère peut être mais au final très efficace.

Comme toujours, le Muscadeath est une belle expérience. Un festival à taille modeste qui n’a pas les yeux plus gros que le ventre et dont le but est de satisfaire un public passionné avec une programmation de qualité sans cesse renouvelée. Donc merci pour tout à Ben et à Carnage Asso et vivement l’année prochaine pour l’édition 2025 qui aura lieu les 19 et 20 Septembre !

Nico.

En attendant la programmation de l’édition 2025 du Hellfest, voici le communiqué de la Hellfest Team concernant la tournée Warm Up qui se déroulera du 12 au 20 Mars 2025 :

« Hellbangers, la programmation de l’édition 2025 se prépare activement en coulisses ! Pour vous faire patienter, nous sommes heureux de vous annoncer que, nous reprendrons les routes de l’Hexagone en mars prochain pour une nouvelle édition de la désormais incontournable Warm-Up !

Pour cette formule 2025, vous aurez la chance de découvrir en avant-première trois groupes qui seront programmés sur la prochaine édition du Hellfest : , nouvelle tête de pont du Metalcore français, avec un line-up fraîchement renouvelé par l’arrivée de la front-woman Camille Contreras. Ainsi que le quatuor 100% féminin , qui viendra dérouler son Thrash Metal aux grosses influences Death, made in Brasil !

Cerise sur le gâteau pour les deux dernières dates de la tournée (ainsi que sur le festival), les Britanniques de et leur Ragga Metal survitaminé seront présents à l’Élysée Montmartre à Paris (vendredi 28 mars) et au Warehouse à Nantes (samedi 29 mars)

Côté animation, le traditionnel concours de Air Guitar est de retour et vous permettra de gagner les derniers pass pour le Hellfest 2025 ! Retrouvez aussi une collection de merch collector ainsi que des goodies, accompagnés par un photocall aux couleurs du festival sur chaque date.

L’occasion parfaite de rassembler la communauté du Hellfest autour d’une soirée dans l’univers et l’ambiance du festival !

Nico.

Site Officiel ici.

Dernière journée de ce long tunnel de concerts qu’est le Hellfest avec, ce dimanche, une programmation audacieuse. La motivation est (encore) au maximum, même si nous manquons de peu le concert de Pencey Sloe sur la Valley. Direction la Temple pour Sang Froid.

Bien déterminés à nous faire bouger le popotin, les Nantais sortent l’artillerie lourde. « Promising ruining yourself » met tout le monde d’accord. La Temple danse malgré l’heure matinale. Le groupe de Jean-Jérôme Souladié et Thomas (Regarde les hommes tomber) se positionne comme le fer de lance de la darkwave/goth rock ; il délivre une prestation impeccable avec la quasi intégralité de l’album All-nighter.

Nous enchaînons sous l’Altar avec Destinity qui propose un beau thrash/death mélodique. Mick Caesare et ses compères ont de la bouteille. Résultat, le public montre son enthousiasme en répondant aux sollicitations du fougueux chanteur.

Direction la Warzone pour la sensation du moment : Gel. Ce mélange de hardcore, punk, D-beat, saupoudré de post punk, est très énergique. En onze titres fougueux, Gel met tout le monde d’accord. Sami Kaiser (chant) prouve que les femmes peuvent se mesurer aux cadors du hardcore punk. Costaud, efficace et rafraîchissant.

A ceux qui reprochent au festival de rester sur ses acquis, la programmation de cette année nous prouve encore le contraire. Avec Dool, nous découvrons une groupe néerlandais mélangeant doom, hard rock , heavy, rock gothique, avec un léger background black-metal. On se laisse rapidement envoûter par la mélodie de « Venus in flames ». Du tout bon à l’image du « Love like blood » de Killing Joke joliment repris par la bande de Raven Von Dorst.

Therapy ? est une valeur sûre. Le trio irlandais nous le prouve à nouveau avec un set au cordeau. Les tubes s’enchaînent (« Turn », « Teethgrinder », « Stories ») ; la Valley est conquise. Si au début du show, Andy Cairns paraît légèrement réservé, il lâche du lest au fur et à mesure du show. Son acolyte de toujours, Michael McKeegan, s’éclate. L’incontournable « Nowhere » est de la partie. Ne serait-ce pas le meilleur show de cette dernière journée ?

Passage rapide sous la Temple pour constater que Wiegedood est un groupe Black-Metal à ne pas rater. Les Belges commencent de façon classique puis évoluent vers une sorte de post black profond plus introspectif. C’est suffisant pour avoir envie de découvrir leur discographie.

Sur l’Altar toute proche, c’est au tour de The Black Dahlia Murder. Deux ans après le tragique décès de Trevor Strnad, les Américains ont repris leur destin en main. Ils reviennent vaillamment avec Brian Eschbach délaissant sa guitare au profit du chant. Le gars fait l’affaire, ses compères ont envie d’en découdre. Mission accomplie.

Avec son savant mélange d’électro dark et de post rock, ††† (Crosses) était attendu au tournant. La foule se presse devant la Valley. C’est une belle occasion de voir Chino Moreno (Deftones) sur une scène plus confidentielle qu’une mainstage. Manque de bol, le bonheur est de courte durée. Dès l’entame du troisième morceau, « Ghost ride », c’est la panne de micro. Et ça dure… Tant pis. Direction la Warzone pour le concert de Madball au moment même où le son revient. Nous espérons revoir Crosses reprogrammé rapidement et dans de meilleures conditions.

Sur la Warzone, le public est chaud comme un bodybuildeur en manque de créatine. Madball déboule sans crier gare. Freddy Cricien est l’archétype du chanteur de hardcore, bourré d’énergie, souriant ; il saute partout, sa joie est communicative. Les hits s’enchaînent ; la Warzone exulte sur « Set it off », « Hold it down » et « Smell the bacon ». Les New-yorkais s’imposent comme les patrons de la scène NYHC. Et comme dirais l’autre : « That’s not so bad this hardcore music ».

C’est le moment de clôturer notre Hellfest avec les scènes représentatives du metal extrême, l’Altar et la Temple, pour I Am Morbid et Dimmu Borgir.

David Vincent n’a rien perdu de son charisme et entame un set 100 % consacré à son ancien groupe Morbid Angel. Le gars perpétue un héritage important du death-metal. Quel plaisir de réentendre « Immortal rites », « Dominate » et « Pain divine » avec LA voix avec laquelle nous les avons découvert ! C’est du beau boulot.

Arrive l’heure du dernier concert : Dimmu Borgir. Les Norvégiens ne prennent pas de risques ; c’est du solide : « Spellbound (by the Devil) », « Dimmu borgir » et « Progenies of the Great Apocalypse ». Sans oublier le gargantuesque « Mourning palace ».

Cette année, le Hellfest s’est encore ouvert un peu plus et a choisi l’audace. Des têtes d’affiches plus « rock » se sont immiscées dans une programmation déjà riche. Rien de choquant en soit. Voir Offspring et Foo Fighters sur une mainstage reste cohérent. Le festival de l’enfer évolue, s’adapte à son époque mais n’oublie pas ses fondamentaux. C’est un festival unique. Nous avons hâte de découvrir qui fera partie de l’aventure 2025.

Nico.

Les photos de cette quatrième journée se trouvent ici.