Troisième journée sur le site du Hellfest. La fatigue commence a se faire sentir. Il faut passer outre car le programme est copieusement chargé.
Valley :
Notre journée commence avec les Texans de Spirit Adrift. Parfait candidat pour jouer sur la Valley, le groupe de Nate Garrett (ex Gatecreeper) délivre un heavy-metal teinté de doom (son genre de prédilection à ses débuts). Ce passionné de metal est épaulé avec brio par le talentueux Tom Draper (connu pour avoir épaulé Carcass et Angel Witch en live) qui solidifie la musique du quatuor à coup de riffs efficaces. Résultat : nous avons hâte de jeter une oreille sur son prochain album, Ghost at the gallows, sorti sur le label Century Media.
King Buffalo nous charme avec son stoner metal joué à la cool. Mais il ne se passe pas grand-chose sur scène. Malgré tout, nous nous laissons emportés par les compos tirées de son excellent dernier album Regenerator. Une respiration avant une suite bien plus couillue.
Pas de surprises avec Crowbar. Le groupe de Kirk Windstein est carré et ne s’arrondira jamais aux entournures. Son sludge 100 % made in Nola est copieux, rustre, bourratif. Les compos sont ultra solides (« Planet collide », « Fixation », « Like broken glass »…), Kirk est ultra charismatique. On en redemande. Crowbar reste une valeur sûre.
Tout comme The Obsessed qui nous délivre un concert de patrons. Scott “Wino” Weinrich est en pleine forme. Cette légende vivante attire tous les regards. Et ses acolytes font honneur à sa musique : ce doom dont il a été un des principaux instigateurs. C’est rond, gras, pesant, toujours énorme. Comme ce concert inespéré que l’on attendait plus. Un moment phare de la journée.
Warzone :
Il y a quelques dizaines d’années Public Enemy chantait « Don’t believe the hype ». Avec Zulu, niveau hype, nous sommes servis. Encensés par Pitchfork ou encore Brooklyn Vegan, il est devenu LE groupe à voir quoiqu’il arrive. Bingo, la Warzone est plutôt bien remplie et une horde de photographes joue des coudes pour immortaliser le phénomène hardcore/punk/blackpowerviolence californien. Le groupe est plutôt en place et les compos s’enchaînent sans temps mort. Anaiah Lei déborde de charisme et hurle comme un damné. Mais, pour on ne sait quelles raisons, le concert se termine après une vingtaine de minutes. Nous ressortons de ce concert partagés : enthousiasmés par l’attitude du quatuor et sa musique fraîche et sauvage, mais très frustrés.
Avec Spiritworld, pas d’arnaque. Le groupe déboule attifé comme des cowboys d’opérette et nous jette au visage un mélange réjouissant de thrash-metal et de hardcore. Le public est chaud comme la braise. Les titres tirés du dernier album Deathwestern passent aisément le cap du live. Encore une réussite.
Pro-Pain est un rocher immuable. A l’image de Gary Meskil qui paraît traverser les années en restant constamment en colère. S’il n’est pas nécessaire de posséder l’intégralité de la discographie de Pro-Pain (au mieux les quatre premiers et le live Road Rage), il est indispensable de les voir en live. La warzone est bondée et en fait baver aux services de sécurité. Elle est très réactive au brûlots de cette légende du hardcore New Yorkais (« Stand tall », « In for the kill », le gigantesque « Make war (not love) »). Grosse baffe !
Temple :
A l’origine, Saor est un one man band ; mais pour se produire sur scène Andy Marshall s’est entouré d’un groupe. Cela lui réussit car les musiciens magnifient son black folk celtique. Guitares, violons, bombarde ont un rendu exceptionnel. C’est quasi magique. La temple est envoûtée, ensorcelée par ce black-metal.
Mainstage 1:
Nous finissons la journée avec le très attendu Iron Maiden. « The future past tour 2023 » annonçait un concert pas comme les autres. C’est le cas. Même si le mélange de titres de Somewhere in times et Senjutsu ne plaît pas à ceux qui attendaient le traditionnel concert Legacy of the beast. Une fois passé le classique « Doctor, doctor » de UFO suivi de l’intro de Vangelis (« Blade Runner theme »), c’est un bonheur de chaque instant. Les très rares « Caught somewhere in time », « Stranger in a strange land » ou encore « Alexander the great » se mêlent aux plus récents « Writing on the wall », « Death of the celts » , « The time machine ». La set list est fluide et aucun temps mort n’est à signaler. L’efficacité du groupe n’est plus à prouver et ce soir, il affiche une forme éclatante. Ces deux heures se finissent avec les incontournables « Fear of the dark » et « Iron Maiden ». Le public est partagé. Il est temps pour nous d’aller récupérer avant d’entamer la dernière journée.
Nico.
Les photos de cette troisième journée se trouvent ici.
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