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Hellfest 2023: Samedi 17 Juin

Troisième journée sur le site du Hellfest. La fatigue commence a se faire sentir. Il faut passer outre car le programme est copieusement chargé.

Valley :

Notre journée commence avec les Texans de Spirit Adrift. Parfait candidat pour jouer sur la Valley, le groupe de Nate Garrett (ex Gatecreeper) délivre un heavy-metal teinté de doom (son genre de prédilection à ses débuts). Ce passionné de metal est épaulé avec brio par le talentueux Tom Draper (connu pour avoir épaulé Carcass et Angel Witch en live) qui solidifie la musique du quatuor à coup de riffs efficaces. Résultat : nous avons hâte de jeter une oreille sur son prochain album, Ghost at the gallows, sorti sur le label Century Media.

King Buffalo nous charme avec son stoner metal joué à la cool. Mais il ne se passe pas grand-chose sur scène. Malgré tout, nous nous laissons emportés par les compos tirées de son excellent dernier album Regenerator. Une respiration avant une suite bien plus couillue.

Pas de surprises avec Crowbar. Le groupe de Kirk Windstein est carré et ne s’arrondira jamais aux entournures. Son sludge 100 % made in Nola est copieux, rustre, bourratif. Les compos sont ultra solides (« Planet collide », « Fixation », « Like broken glass »…), Kirk est ultra charismatique. On en redemande. Crowbar reste une valeur sûre.

Tout comme The Obsessed qui nous délivre un concert de patrons. Scott “Wino” Weinrich est en pleine forme. Cette légende vivante attire tous les regards. Et ses acolytes font honneur à sa musique : ce doom dont il a été un des principaux instigateurs. C’est rond, gras, pesant, toujours énorme. Comme ce concert inespéré que l’on attendait plus. Un moment phare de la journée.

Warzone :

Il y a quelques dizaines d’années Public Enemy chantait « Don’t believe the hype ». Avec Zulu, niveau hype, nous sommes servis. Encensés par Pitchfork ou encore Brooklyn Vegan, il est devenu LE groupe à voir quoiqu’il arrive. Bingo, la Warzone est plutôt bien remplie et une horde de photographes joue des coudes pour immortaliser le phénomène hardcore/punk/blackpowerviolence californien. Le groupe est plutôt en place et les compos s’enchaînent sans temps mort. Anaiah Lei déborde de charisme et hurle comme un damné. Mais, pour on ne sait quelles raisons, le concert se termine après une vingtaine de minutes. Nous ressortons de ce concert partagés : enthousiasmés par l’attitude du quatuor et sa musique fraîche et sauvage, mais très frustrés.

Avec Spiritworld, pas d’arnaque. Le groupe déboule attifé comme des cowboys d’opérette et nous jette au visage un mélange réjouissant de thrash-metal et de hardcore. Le public est chaud comme la braise. Les titres tirés du dernier album Deathwestern passent aisément le cap du live. Encore une réussite.

Pro-Pain est un rocher immuable. A l’image de Gary Meskil qui paraît traverser les années en restant constamment en colère. S’il n’est pas nécessaire de posséder l’intégralité de la discographie de Pro-Pain (au mieux les quatre premiers et le live Road Rage), il est indispensable de les voir en live. La warzone est bondée et en fait baver aux services de sécurité. Elle est très réactive au brûlots de cette légende du hardcore New Yorkais (« Stand tall », « In for the kill », le gigantesque « Make war (not love) »). Grosse baffe !

Temple :

A l’origine, Saor est un one man band ; mais pour se produire sur scène Andy Marshall s’est entouré d’un groupe. Cela lui réussit car les musiciens magnifient son black folk celtique. Guitares, violons, bombarde ont un rendu exceptionnel. C’est quasi magique. La temple est envoûtée, ensorcelée par ce black-metal.

Mainstage 1:

Nous finissons la journée avec le très attendu Iron Maiden. « The future past tour 2023 » annonçait un concert pas comme les autres. C’est le cas. Même si le mélange de titres de Somewhere in times et Senjutsu ne plaît pas à ceux qui attendaient le traditionnel concert Legacy of the beast. Une fois passé le classique « Doctor, doctor » de UFO suivi de l’intro de Vangelis (« Blade Runner theme »), c’est un bonheur de chaque instant. Les très rares « Caught somewhere in time », « Stranger in a strange land » ou encore « Alexander the great » se mêlent aux plus récents « Writing on the wall », « Death of the celts » , « The time machine ». La set list est fluide et aucun temps mort n’est à signaler. L’efficacité du groupe n’est plus à prouver et ce soir, il affiche une forme éclatante. Ces deux heures se finissent avec les incontournables « Fear of the dark » et « Iron Maiden ». Le public est partagé. Il est temps pour nous d’aller récupérer avant d’entamer la dernière journée.

Nico.

Les photos de cette troisième journée se trouvent ici.

Hellfest: https://hellfest.fr/

Hellfest 2023: Vendredi 16 Juin

Deuxième journée de festival. C’est en grande forme que nous allons enquiller les kilomètres, les photos et des heures de musiques diverses et variées…

Altar/Temple :

La journée commence sous le signe du grand cornu. Venefixion valide en live l’excellence de son premier album A sigh from below. Le death/black méchant des Bretons sonne à la perfection. Musicalement et visuellement, c’est du tout bon. Un groupe que l’on a hâte de revoir sur la route.

On reste en Bretagne pour enchaîner avec Belenos et un concert de grande classe. Baigné dans une lumière rouge sang, le groupe délivre un black pagan qui conquiert une assistance attentive. Le charismatique Loïc Cellier (tête pensante de l’affaire) donne envie de replonger dans leur discographie impeccable (et plus particulièrement Spicilège).

Nous ne verrons que le début du show de Der Weg Einer Freiheit. Quelques morceaux suffisent pour asseoir ce que nous pensons du groupe depuis des années. Noktvrn nous l’avait confirmé, Der Weg Einer Freiheit est au summum de son art avec son black-metal de qualité supérieure.

Mainstages :

Les Britanniques de Quireboys nous déçoivent. Certes, la prestation est honorable, les musiciens s’amusent et la communication avec les fans est bien là… Mais où sont les tubes ? Quid de « Seven o clock », « Sex party », « I don’t love you anymore », ou encore « Hey you » ? Même si Spike (ex-chanteur) a déserté le navire, ces morceaux emblématiques méritaient d’être présents. Le sympathique nouveau titre « Lie to me » n’y change rien : les Quireboys sans Spike ne sont plus vraiment les Quireboys.

Aller voir British Lion est l’occasion de prendre en photo Steve Harris. Comme 99,9 % des photographes présents, nous sommes là pour ça et pour constater que British Lion est une respiration pour le fameux bassiste qui se donne tout autant qu’avec son groupe principal. A l’image de ses deux albums, c’est du sympathique heavy-metal, mais en aucun cas essentiel.

C’est après un concert plus qu’honnête de Silmarils que Skid Row donne LE concert de la journée ! Après des années de disette, l’arrivée d’Erik Grönwall est la meilleure chose qui soit arrivée au gang du New Jersey. Grâce à son enthousiasme, le Suédois réussit l’exploit de faire oublier Sebastian Bach. Set list de festival oblige, ce sont surtout les classiques qui sont joués : « Slave to the grind », « Big guns », « 18 and life », le mignon « I remember you » et l’obligatoire « Youth gone wild » sont de la partie. Heureusement, Skid row n’oublie pas son excellent dernier album avec le tube « The gang’s all here ». Au bout de ces trop courtes 55 minutes, nous finissons le concert sur les rotules, les cordes vocales définitivement anéanties…

Au tour des Britanniques de Def Leppard de livrer un concert à leur image : avec classe. C’est propre, peut-être trop, mais sincère. Les regards, la connivence, sont de mise entre les membres du groupe. Cela fait vraiment plaisir à voir. Joe Elliot est en voix. L’interprétation est impeccable ; elle met en exergue une fournée de hits inoxydables (« Let’s get rocked », « Bringing on the heartbreak », « Photograph »…). Le public chante, danse ; il est heureux. Conclusion : Def Leppard, malgré les années, reste le grand groupe qu’il a toujours été.

Les Californiens de Mötley Crüe sont l’antithèse de Def Leppard : vulgaires et non respectueux de leur public. La connivence n’existe plus entre les trois membres originaux. Sans compter le nouveau guitariste, John 5, qui cachetonne tranquillement dans son coin. Si la set list est parfaite, l’interprétation est quant à elle brouillonne. Le chant de Vince Neil rend ce récital abominable. Ajoutez une intervention de Machine Gun Kelly copieusement huée et vous obtenez le concert le plus raté de ces quatre jours.

Sum 41 relève le niveau avec ce qui devrait être son dernier concert en terre clissonnaise. Le toujours juvénile Deryck Whibley possède, malgré l’heure tardive, un enthousiasme ultra communicatif. Le groupe fait mouche à chaque fois et enchaîne tubes (« Fat lip », « Into deep », « Pieces »…) et reprises (« Sleep now in the fire », « We will rock you ») survitaminés. Dave « Brownsound » Baksh excelle une fois de plus aux guitares et confirme que son retour était une vraie bonne idée. Sum 41 conclue brillamment cette deuxième journée en enfer avec le sauvage « Still waiting ».

Valley :

Helms Alle est un groupe passionnant. Hozoji Annie Matheson-Margullis, Ben Verellen et Dana James rassemblent un public ouvert au mélange de sludge, noise, post rock et metal. Le trio nous plonge dans son univers si particulier et livre une excellente prestation vocale (trois chants) et musicale. Un ensemble parfait qui donne envie de se replonger dans leur albums.

On ne peut pas en dire autant de Greg Puciato qui, plus tard dans la journée a donné un concert sans saveur à l’image de ses albums solos. Malgré une bonne volonté évidente, lui et ses acolytes ratent quasiment toujours leur cible. Mais bon, ce n’est un secret pour personne : Greg n’est jamais aussi bon que quand il est dans un groupe (Dillinger Escape plan, Killer be killed…). CQFD.

Warzone :

C’est une Warzone conquise d’avance qui accueille Less than Jake. Roger Lima (basse, chant), Chris DeMakes (guitares, chant) et Buddy Schaub (trombone) sont tout sourire et délivrent du ska/core/punk festif qui provoque de belles vagues que la sécurité régule de façon efficace mais toujours bienveillante. Rien ne vient entacher ce trop court set ; le public ressort heureux.

Nico.

Les photos de cette seconde journée se trouvent ici.

Hellfest: https://hellfest.fr/

Hellfest 2023: Jeudi 15 Juin

Après la double édition gargantuesque de 2022, nous voici de retour au Hellfest pour quatre jours de musique. Niveau infrastructures, quelques changements sont à noter : la Valley est transférée (sous l’égide de la roue de Charon, une attraction importée du Burning Man) près de la Warzone pour une meilleure circulation. Elle est remplacée par un temple gargantuesque, The sanctuary, où le fan du festival peut se repaître dans le merchandising de son évènement préféré. A chacun de penser ce qu’il en veut. Mais l’endroit n’a jamais désempli jusqu’à un sold-out prévisible. Niveau musique, on ne change pas les habitudes. Le menu est copieux.

Mainstages :

Code Orange donne le coup d’envoi du festival avec un concert énergique annonçant la sortie du futur Under my Skin. Et malgré un guitariste absent, le groupe délivre une prestation solide. Mais, le public, étrangement, se déhanche timidement. Un bon en-cas qui annonce une suite plus consistante.

Generation Sex, conglomérat d’anciens Sex Pistols accoquinés avec Billy Idol (ex Generation X), déçoit. Le premier tribute band du festival se prend les pieds dans le tapis avec des versions ankylosées de classiques pourtant certifiés. Quelques bons moments malgré tout (oui, « Dancing with myself »), mais avouons-le ; nous aurions largement préféré un concert solo de Billy…

In Flames a traversé une période trouble. Albums pas folichons, réinterprétation honteuse de leur classique Clayman. Résultat, le groupe ne joue plus en tête de gondole mais en plein après-midi. Foregone, dernier album en date, a pourtant redonné espoir à ses nombreux fans. Comme revigoré, In flames livre une prestation solide à base de tubes (« Behind space », « Cloud connected », « The mirror truth »…). L’interprétation est impeccable (à noter la présence du revigorant Liam Wilson – ex Dillinger escape plan – à la basse). Les Suédois sont de retour.

Galvanisé par une tournée en première partie de Metallica, Architects vient prouver qu’il a l’étoffe d’une tête d’affiche. Banco ! Les Britanniques le prouvent avec ce concert dantesque. Le groupe de Sam Carter pulse et groove comme jamais (« Black lungs »). Les tubes sont distillés à un public ultra réceptif. En fin de show, le groupe décoche deux dernières atouts (« When we vere young », « Animals ») qui finissent de convaincre : s’il continue de la sorte Architects sera un des grands groupes de demain.

Kiss est en pré-retraite et présente son cirque ambulant pour la dernière fois à Clisson. Tout le décorum habituel est là et la palanquée de hits plaqués or aussi. « Cold gin », « Psycho circus », « I was made for lovin’ you », « Heaven on fire » composent le tour de piste final ; dans une orgie de flammes et de confettis. Si Stanley est aidé par des bandes enregistrées, il reste malgré tout une bête de scène tout comme son acolyte Gene Simons.

Altar:

Sous l’Altar, Candlemass offre un concert de patrons. En démarrant son set avec un superbe « Mirror, Mirror » la bande de Leif Edling se met le public dans la poche. Les Suédois maîtrisent leur sujet. Même si la soixantaine pointe le bout de son nez, le groupe est en pleine forme. Scéniquement comme musicalement. La setlist est parfaite (l’obligatoire « Solitude », « Crystal ball », « Bewitched »), la musique aussi. Et quelle bonne idée d’avoir rapatrié l’excellent Johan Längquist au chant. Il apporte avec lui une présence forte vraiment rock’n’roll. On en oublie ses nombreux prédécesseurs.

Valley :

Today is the day est un groupe qui se fait rare en Europe. Et quand Steve Austin daigne nous rendre visite, on accourt sans plus attendre. Le contrat est rempli. Steve est à la hauteur de sa réputation : dingue, psychotique, tordu. Hélas, une longue panne vient entacher cette prestation. Pas grave, nous avons vu une légende en action (sans parler de ce « In the eyes of god mythique).

Warzone :

Grand gagnant du tremplin Hellfest, Kamizol K débarque sur la zone de guerre. Les Lyonnais ont tout à prouver. Frontal, le sextet donne dans le hardcore vigoureux ! Le public provoque les premiers mosh pits du festival. Le groupe redistribue l’énorme dose d’énergie dégagée par une foule conquise. En quarante trop courtes minutes, les Lyonnais installent leur nom sur l’échiquier du hardcore made in France. Et quelque chose nous dit que à l’instar de pas mal de groupes ayant inauguré la warzone, le meilleur est à venir pour Kamizol K.

Après un hiatus de quelques années, Fishbone revient fouler les planches européennes et clôturer cette première journée. Tant mieux, les Californiens nous avaient manqués. Malgré une heure tardive, la bande à Angelo Moore et Norwood Fisher va à l’essentiel. « Party ground at zero » & « Ma and Pa » font toujours leur petit effet. « Bonin’ in the boneyard » fait remuer les popotins. Angelo a l’air d’être sur la réserve mais donne beaucoup plus que la majorité des jeunes chanteurs actuels. L’énergie est constante et le show se finit avec l’inespéré « Servitude » qui a été rarement joué ces dernières décennies. Fishbone est donc de retour. Et rien que l’écrire, ça fait du bien.

Nico.

Les photos de cette première journée se trouvent ici.

Hellfest: https://hellfest.fr/