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Depuis quelques temps, Cannibal Corpse a de nouveau le vent en poupe : une tournée triomphale avec Dark Funeral et Whitechapel ; l’intégration d’Erik Rutan (ex Morbid Angel, Ripping Corpse) aux guitares et un excellent Violence unimagined couronné de succès. Un tableau idyllique qui promettait une suite toute aussi conséquente. Alors, lorsqu’a été annoncé Chaos horrific, nous nous pourléchions d’avance les babines.

Ce seizième (!) album ne s’embarrasse pas de subtilités. « Overlords of violence » commence à toute berzingue cette nouvelle collection d’horreurs ; annonçant clairement que quoiqu’il arrive, Cannibal Corpse reste fixé son crédo : le death-metal gore. Ouf ! Chaos horrific se situe donc dans la continuité de cette foisonnante et brutale discographie. Il ne varie guère hormis sur les puissants « Summoned for sacrifice » et « Blood blind » que le public ne manquera pas de célébrer sur scène. Pour le reste, Cannibal Corpse se contente de dupliquer ses recettes qui ont largement fait leur preuves .

Si malgré tout, Alex Webster et ses comparses continuent d’impressionner, de par une maîtrise technique toujours impressionnante, Chaos horrific reste une relative déception qui peine à retrouver la folie et l’urgence de son prédécesseur. Au final, rien de honteux, mais nous attendions tout de même un petit peu plus de la part de ces précurseurs du death-metal.

Nico (7,5/10)

Site Officiel : http://www.cannibalcorpse.net/

Metal Blade /2023

01. Overlords Of Violence 02. Frenzied Feeding 03. Summoned For Sacrifice 04. Blood Blind 05. Vengeful Invasion 06. Chaos Horrific 07. Fracture And Refracture 08. Pitchfork Impalement 09. Pestilential Rictus 10. Drain You Empty

 

 

Hellfest 2023: Dimanche 18 Juin

Après une nuit vraiment réparatrice, nous embarquons pour cette dernière journée de festival.

Mainstages :

Peu de concerts vus sur les mainstages en ce Dimanche. Notons tout de même l’arrivée, bien à propos, des Suédoises de Thundermother sous le tonnerre et une pluie diluvienne. C’est ce qui s’appelle savoir ménager son entrée en scène. Malheureusement, ce temps maussade nous empêche aussi d’assister à la prestation de HO99O9…

Plus tard dans l’après-midi, au sec, c’est au tour d’Amon Amarth d’investir la grande scène principale. Son death-metal velu s’accompagne d’une grosse production : statues gigantesques ; traditionnelle bataille de vikings ; et même le serpent géant Jörmungand (« Twilight of the thunder god »). La set-list enfile les tubes barbus (« Guardians of Asgaard », « Death in fire », « First kill »…). Pas de surprise, mais une régularité qui fait plaisir à voir et entendre.

Remplaçant Incubus au pied levé, Crisix saisit une belle occasion de briller. C’est tout sourire que le groupe de Julian Baz donne tout ce qu’il a dans les tripes. Son thrash véloce et joyeux entraîne la mainstage 2 dans un mix de circle pits, pogos et walls of death. Plus de doute : « The world needs MOSH » !

Entre le concert de Dark Angel et celui des Melvins (voir plus bas), nous constatons le temps de « Five minutes alone » que la dernière version de Pantera est convaincante. Mais le destin nous dirige vers d’autres scènes.

Altar :

Evil Invaders et son thrash old school de série B fait le plein sous l’Altar. Normal, dehors il pleut encore. Une grande partie du public se retrouve ici faute de mieux. En huit titres, les Belges arrivent à convaincre. Certes, les riffs ont déjà étés entendus plus de mille fois et le chanteur en fait des caisses. Mais le spectacle est réjouissant ; tout le monde passe un excellent moment.

Après un hiatus de quelques années, Vektor s’est reformé autour de David DiSanto et Erik Nelson. Cela n’a pas entamé le mordant de ce thrash progressif si particulier. Quel plaisir de réentendre les classiques Black future », « Cosmic cortex » et « Recharging the void ». Ces 45 minutes passent comme une lettre à la Poste.

L’Altar, probablement chauffée par les tubes de Lionel Richie et Wham, fait un triomphe à ce qui doit être le dernier tour de piste de Holy Moses. Sabina Classen affiche une belle forme malgré la soixantaine. Son groupe enchaîne les uppercuts speed/thrash ! Les récents « Invisible queen » et « Cult of the machine » se mêlent parfaitement avec le classique « Finished with the dogs » ou encore « Current of death ». Une belle révérence.

Le concert de Dark Angel n’attire pas les foules. C’est dommage car le groupe de Gene Hoglan donne une belle prestation à la hauteur de sa légende. Les « Time does not heal », « Perish in flames » et « Darkness descend » sont joués à la perfection par un groupe aiguisé comme une lame. Nous retiendrons l’excellente prestation vocale de Ron Rineheart et les guitares acérées d’Eric Meyer et de Mme Hoglan, Laura Christine. Et évidemment la frappe chirurgicale de Hoglan.

Testament assure le dernier concert de la journée. Pas grand-chose à dire. Le groupe donne une prestation, comme à l’habitude, dans ses standards habituels. C’est efficace, ça ne se fiche pas du client et ça aligne les tubes : « Rise up », « The new order », « Practice what you preach », « Dnr » , « Over the wall »… Tous sont au rendez-vous ! Les Californiens concluent le festival avec le définitif « Into the pit ». Soufflant.

Temple :

Tôt dans la matinée, Gregor Mackintosh (Paradise Lost) crache sa misanthropie à la face de l’humanité. Strigoi propose une bien belle tambouille à base de death metal, de crust et de guitares option barquette de frites. C’est goûtu et même assez impressionnant car tellement loin de l’univers habituel de son leader.

Treponem Pal est enfin de retour au Hellfest, fort d’un dernier album très réussi. Musicalement, l’affaire est rondement menée. Le groupe se focalise sur Screamer, mais n’oublie pas ses morceaux phares. Le public ne se trompe pas et fait un triomphe aux classiques indus, « Pushing you too far », « Rest is a war » et « Renegade ». Scéniquement cela reste assez statique, mais nous ne boudons pas notre bonheur de réentendre ce mastodonte de la musique industrielle.

Valley :

Impossible de rater la prestation de Dozer. Les Suédois, maîtres du stoner rock scandinave, se font rares en nos contrées. D’emblée, Frederik Nordin et ses acolytes accrochent la Valley avec le terrible « Big sky theory » qui donne le ton du concert. Les guitares de Tommi Holappa virevoltent et l’imposant guitariste fait le show. Une corde cassée énerve un peu Nordin, mais l’affaire reprend son cours et la suite du concert se passe dans les meilleures conditions. Après un break de 15 ans, le groupe a eu cette bonne idée de revenir aux affaires. Judicieux au vu de cet excellent concert et de son très bon nouvel album Drifting in the endless void.

Les Melvins clôturent les festivités sur la Valley. Dale Cover, Steve McDonald et Buzz Osborne donnent tout et bien plus encore. Ils sont dans une belle forme et donnent sans compter : dans leur attitude et dans la musique, tout est parfait. La set list enquille les morceaux abruptes (« Zodiac », l’énooooooorme « Revolve »…), une reprise décalée de « I want to hold your hand » des Fab Four et quelques excentricités à l’image de « Hammering ». Cet ultime concert conclue d’une bien belle manière les festivités sur la Valley. Messieurs, revenez quand vous voulez.

En conclusion de ces quatre jours, nous retenons la riche et éclectique programmation musicale, une organisation au top et un bel état d’esprit qui continue de perdurer. En n’oubliant pas qu’un festival est ce qu’on en fait (facile à dire quand on a une accréditation, je vous le concède).

Nico.

Les photos de cette quatrième journée se trouvent ici.

Hellfest: https://hellfest.fr/

Hellfest 2023: Samedi 17 Juin

Troisième journée sur le site du Hellfest. La fatigue commence a se faire sentir. Il faut passer outre car le programme est copieusement chargé.

Valley :

Notre journée commence avec les Texans de Spirit Adrift. Parfait candidat pour jouer sur la Valley, le groupe de Nate Garrett (ex Gatecreeper) délivre un heavy-metal teinté de doom (son genre de prédilection à ses débuts). Ce passionné de metal est épaulé avec brio par le talentueux Tom Draper (connu pour avoir épaulé Carcass et Angel Witch en live) qui solidifie la musique du quatuor à coup de riffs efficaces. Résultat : nous avons hâte de jeter une oreille sur son prochain album, Ghost at the gallows, sorti sur le label Century Media.

King Buffalo nous charme avec son stoner metal joué à la cool. Mais il ne se passe pas grand-chose sur scène. Malgré tout, nous nous laissons emportés par les compos tirées de son excellent dernier album Regenerator. Une respiration avant une suite bien plus couillue.

Pas de surprises avec Crowbar. Le groupe de Kirk Windstein est carré et ne s’arrondira jamais aux entournures. Son sludge 100 % made in Nola est copieux, rustre, bourratif. Les compos sont ultra solides (« Planet collide », « Fixation », « Like broken glass »…), Kirk est ultra charismatique. On en redemande. Crowbar reste une valeur sûre.

Tout comme The Obsessed qui nous délivre un concert de patrons. Scott “Wino” Weinrich est en pleine forme. Cette légende vivante attire tous les regards. Et ses acolytes font honneur à sa musique : ce doom dont il a été un des principaux instigateurs. C’est rond, gras, pesant, toujours énorme. Comme ce concert inespéré que l’on attendait plus. Un moment phare de la journée.

Warzone :

Il y a quelques dizaines d’années Public Enemy chantait « Don’t believe the hype ». Avec Zulu, niveau hype, nous sommes servis. Encensés par Pitchfork ou encore Brooklyn Vegan, il est devenu LE groupe à voir quoiqu’il arrive. Bingo, la Warzone est plutôt bien remplie et une horde de photographes joue des coudes pour immortaliser le phénomène hardcore/punk/blackpowerviolence californien. Le groupe est plutôt en place et les compos s’enchaînent sans temps mort. Anaiah Lei déborde de charisme et hurle comme un damné. Mais, pour on ne sait quelles raisons, le concert se termine après une vingtaine de minutes. Nous ressortons de ce concert partagés : enthousiasmés par l’attitude du quatuor et sa musique fraîche et sauvage, mais très frustrés.

Avec Spiritworld, pas d’arnaque. Le groupe déboule attifé comme des cowboys d’opérette et nous jette au visage un mélange réjouissant de thrash-metal et de hardcore. Le public est chaud comme la braise. Les titres tirés du dernier album Deathwestern passent aisément le cap du live. Encore une réussite.

Pro-Pain est un rocher immuable. A l’image de Gary Meskil qui paraît traverser les années en restant constamment en colère. S’il n’est pas nécessaire de posséder l’intégralité de la discographie de Pro-Pain (au mieux les quatre premiers et le live Road Rage), il est indispensable de les voir en live. La warzone est bondée et en fait baver aux services de sécurité. Elle est très réactive au brûlots de cette légende du hardcore New Yorkais (« Stand tall », « In for the kill », le gigantesque « Make war (not love) »). Grosse baffe !

Temple :

A l’origine, Saor est un one man band ; mais pour se produire sur scène Andy Marshall s’est entouré d’un groupe. Cela lui réussit car les musiciens magnifient son black folk celtique. Guitares, violons, bombarde ont un rendu exceptionnel. C’est quasi magique. La temple est envoûtée, ensorcelée par ce black-metal.

Mainstage 1:

Nous finissons la journée avec le très attendu Iron Maiden. « The future past tour 2023 » annonçait un concert pas comme les autres. C’est le cas. Même si le mélange de titres de Somewhere in times et Senjutsu ne plaît pas à ceux qui attendaient le traditionnel concert Legacy of the beast. Une fois passé le classique « Doctor, doctor » de UFO suivi de l’intro de Vangelis (« Blade Runner theme »), c’est un bonheur de chaque instant. Les très rares « Caught somewhere in time », « Stranger in a strange land » ou encore « Alexander the great » se mêlent aux plus récents « Writing on the wall », « Death of the celts » , « The time machine ». La set list est fluide et aucun temps mort n’est à signaler. L’efficacité du groupe n’est plus à prouver et ce soir, il affiche une forme éclatante. Ces deux heures se finissent avec les incontournables « Fear of the dark » et « Iron Maiden ». Le public est partagé. Il est temps pour nous d’aller récupérer avant d’entamer la dernière journée.

Nico.

Les photos de cette troisième journée se trouvent ici.

Hellfest: https://hellfest.fr/