Oraidersa :
Il est 11h en ce second jour de Summer Breeze lorsque nous pénétrons sur le site du festival, déjà bien rempli en dépit de l'heure matinale. On loupe volontairement le set de Karkadan pour être devant la petite scène afin de soutenir l'unique groupe français de ce festival: Dagoba et c'est avec plaisir que l'on se retrouve à la barrière avec une petite vingtaine de français. Il ne faudra pas longtemps aux marseillais pour qu'il y ait de l'ambiance dans le pit. Visiblement le public apprécie leur musique et le groupe le leur rend bien: ils ont de l'énergie à revendre et proposeront un show très pro (peut-être un peu trop) d'une petite demi heure. Les fans présents se font entendre et n'hésitent pas à apostropher les Dagoba entre chaque titre, ce qui aura pour effet de détendre un peu le groupe qui paraissait assez tendu en début de set.
Changement de style à présent sur la grande scène qui voit débarquer les nombreux membres d'Eluveitie. N'appréciant pas particulièrement sur album, j'espérais que les suisses sauraient me convaincre en live mais ce ne fut pas le cas: bénéficiant d'un son de qualité médiocre, leur metal folklorique n'a pas su me captiver alors que je suis pourtant client de ce style. Je suis néanmoins resté jusqu'au bout histoire de voir si mon avis allait changer mais ce ne fut pas le cas. Peut-être qu'un concert indoor se prêterait mieux à leur musique et saurait me faire changer d'avis qui sait.
Il est maintenant 12h40 et c'est enfin l'heure du black metal avec Koldbrann. Je me suis toujours interrogé sur la présence de groupes de bm à des festivals: cette musique se voulant plutôt intimiste qu'exubérante et qui est jouée devant des milliers de personnes. Non pas que je prône une forme d'élitisme mais je trouve ce style en parfaite inadéquation avec un grand festival metal surtout quand les groupes jouent avec leurs corpsepaints sous un soleil radieux comme c'est le cas aujourd'hui pour Koldbrann. Bref pour en revenir à leur concert à proprement parler, les norvégiens ont su ravir leur auditoire avec leur black assez intéressant bien que peu novateur. Et comme pour Eluveitie, le groupe mériterait d'être plutôt vu en salle pour vraiment profiter de l'ambiance malsaine qu'ils souhaitent communiquer. Je fais ensuite en ce début d'après-midi volontairement l'impasse sur quelques groupes histoire de faire quelques achats, et surtout pour me payer des rangers, les miennes ayant lâchement décidé de rendre l'âme la veille.
Retour aux hostilités si l'on peut parler ainsi avec Sirenia. Amateur du groupe depuis le premier album, j'allais enfin voir les voir sur scène avec leur nouvelle chanteuse (qui a été viré depuis!). Le combo bénéficie d'un accueil chaleureux et enthousiaste mais ne parviendra pas à véritablement capté l'attention du public. La faute probablement à un manque de communication évidente de la part du groupe envers son auditoire. Situation assez étrange car je n'ai pas souvenir de cette attitude la dernière fois que je les ais vus. Malgré tout leur gothic metal mélodique s'est montré plaisant et a pu reposer un temps les oreilles des festivaliers dans cette avalanche de décibels.
L'heure de la pause kebab arrive en même temps que Necrophobic et l'on revient au devant de la grande scène pour voir une énième fois L'âme Immortelle. De prime abord on s'étonne de la participation de ce groupe à un festival metal du fait de leur musique électro-gothique. En fait depuis deux ans l'organisation du festival se veut plus éclectique et invite à se produire des formations d'autres styles histoire de varier les publics et surtout de profiter de la mode des festivals gothique, dont le succès est grandissant chaque année Outre-Rhin. On a ainsi pu voir Lacrimosa et Potentia Amini l'an passé et cette année ce sera L'âme Immortelle mais également Tanzwut. Allemagne oblige le groupe arrive sur scène devant un parterre tout acquis à sa cause ce qui réjouira les 2 chanteurs qui auront le sourire tout au long du set. Set plutôt orienté metal rock que gothique à l'image de leur dernier album. La voix de Sonja tout en sensibilité mêlée à celle hargneuse et parfois plaintive de Thomas captivera le nombreux public présent et ce sera sous de vifs applaudissements qu'ils quitteront la scène non sans remercier longuement leurs fans.
Viens ensuite End Of Green qui remplace au pied levé Crematory. End Of Green c'est un peu la joke annuelle de ce festival. Ils sont là presque chaque année car leur label est partenaire du festival et quand ce n'est pas eux à l'affiche, ce sont leurs compatriotes de Bloodflowerz. Mettre des seconds couteaux aussi haut sur l'affiche est risqué et c'est devant relativement peu de metalheads que les allemands proposeront leur metal plaintif qui ne suscitera guère d'enthousiasme de la part des festivaliers. Festivaliers qui profitent de ce moment de répit pour affluer en nombre pour un autre groupe très familier du Summer Breeze: Finntroll. Chacun des précédents concerts des finlandais ici s'est déroulé comme une immense fête et ils ne dérogeront pas à leurs habitudes en cette fin de journée. Ils dégagent une énergie impressionnante, le public est presque en transe tant la communion est perceptible. Ca slam de partout, tout le monde boit, chante et danse. Difficile de décrire le concert tellement ce fut intense à tous les points de vue: son parfait, groupe très communiquant, set-list qui fait la part belle à tous leurs hits, une putain de baffe en fait pour un groupe joyeux et fédérateur. Plus qu'un groupe, Finntroll est quasiment devenu une religion en Allemagne.
Après cela, difficile de ne pas vouloir se reposer un petit peu pour reprendre quelques forces et pourtant il va falloir faire sans car c'est maintenant à Volbeat de jouer sur la Pain Stage. J'ai volontairement fait l'impasse sur Therion au Wacken Open Air il y a de cela quelques jours pour être placé au premier rang du set des danois et je ne fus pas déçu loin de là. Leur prestation a dépassé toutes mes espérances et j'attendais avec impatience de remettre ça au Summer Breeze. Le phénomène metal de l'année qui cartonne dans son pays (20 semaines consécutives dans le top 5) est prêt à foutre le feu à Dinkelsbühl et il ne va pas falloir longtemps pour voir le public s'exciter comme jamais. Et jamais 45 minutes ne se seront écoulées aussi rapidement. Un enchaînement parfait des compos de leurs deux albums mêlant metal, rockabilly, hommage à Elvis et Johnny Cash servis par un groupe enthousiaste, arborant toujours une banane énorme: bref que du bonheur qui était filmé pour apparaître sur leur premier dvd. Les mecs de la sécu se sont même mis à applaudir le groupe entre chaque titre, preuve en est que le groupe plait à tous et que vous ne pouvez pas passer à côté de la déferlante Volbeat!!!
C'est fatigué et assoiffé que je vais me poser au bar pour assister de loin à la venue de la légende Bolt Thrower sur la Main Stage. Peu adepte de leur death classique, je dois avouer avoir tout de même apprécier le concert alors que je sirotais quelques bières. A noter un light show particulièrement réussit en ce début de soirée. Un concert en 'musique de fond' bien agréable qui m'aura au moins permis de les voir une fois, eux qui se font semble t-il rare en festivals.
Place aux midinettes maintenant avec l'entrée en scène de Poisonblack avec au chant Ville Laihiala de feu Sentenced. Malgré ses faibles tournées, le groupe jouit d'une grande notoriété ici, et est attendu de pied ferme par beaucoup. Les finlandais enchaînent les compos avec fluidité et font la part belle au dernier album avec pas moins de 7 titres joués sur 10 ce jour là dont le superbe "Rush". Un très bon gig au final et un groupe qu'on aimerait revoir au plus vite et surtout plus longtemps.
Voici venir à présent la tête d'affiche de ce vendredi: In Extremo, groupe qui comme Finntroll est un grand habitué du Summer Breeze. In Extremo en Allemagne c'est déjà énorme en soi et qui plus est en headliner d'un festival, ce n'est plus un concert mais une véritable messe populaire. Une fois le grand barnum scénique installé, c'est parti pour 80 minutes de show où les teutons auront parfois du mal à se faire entendre tant le public hurle les paroles. Une ambiance festive, un débordement d'énergie sur scène et dans le public, des tubes repris en choeur par tous, les classiques au rendez-vous (Vollmond, Küss Mich, Erdbeermund, …). Un très sympathique concert en fin de compte dont on ne se lasse toujours pas.
Fin de la journée en compagnie de Dark Funeral pour les festivaliers les plus courageux. Les suédois donneront leur maximum devant un public de plus en plus clairsemé. N'étant pas un grand fan de leur musique, j'ai plus entendu que vu le concert depuis le stand Jack Daniel's et l'alcool faisant petit à petit son effet, je suis retourné au camping en loupant une fois de plus les groupes de la Partytent. J'ose espérer que Black Messiah, Squealer A.D, Absolute et President Evil ne m'en tiendront pas rigueur.
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