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Accept (+ Hell mais pas vu) au Bataclan à Paris, le 6 avril 2012

-AVERTISSEMENT: COMPTE-RENDU LONG-
(Et à fortes tendances à la digression.)
(Z'êtes prévenus.)

Dès le matin, cette journée a été placée sous le signe du n'importe quoi généralisé: je m'aperçois à la dernière minute que j'arriverai certes à temps pour Accept, mais aucune chance pour que je voie la moindre première partie… ma foi, il faudra donc rapidement se mettre dans le bain! Puis, dans le milieu d'après-midi, le doute m'assaille: c'est dans quelle salle déjà ? J'ai oublié de regarder en partant ce matin, et aucune connexion internet à proximité pour aller vérifier! Parce que je pourrai voir Accept en entier, et sans problème, si je vais directement à la bonne salle… mais si je me trompe, le temps de retraverser Paris… ben ça sera mort, en fait. Je ne vous cache donc pas qu'en arrivant devant la salle, sachant que le Bataclan a la bonne habitude d'inscrire en grosses lettres noires sur sa façade le nom de celui qui joue le soir, mon premier réflexe n'est même pas de traverser la route, mais de scruter « les lettres du soir »… à condition qu'il y en ait tout court, d'ailleurs: il est tout à fait possible que personne n'y joue ce soir! D'où un énorme "ouf" de soulagement en constatant un énorme "ACCEPT" depuis l'autre bout du trottoir: je suis bien au bon endroit, j'ai certes raté toutes les premières parties, mais je suis largement à l'heure pour Accept, ouais!

Premier « Oh, ça faisait longtemps ! » de la soirée devant l'entrée de la salle, en croisant quelqu'un déjà vu à Steel Panther deux semaines avant: fut une époque on pouvait se croiser plusieurs fois par mois, concerts obligent, mais là ça faisait des années qu'on ne s'était plus vus? Et là, deux fois en deux semaines… ça faisait longtemps!

Mais je dois faire vite: il faut récupérer un pass photo, sortir l'appareil, enlever le manteau et tout le bardas, se frayer un chemin vers l'avant alors que la salle est déjà assez pleine (mais pourquoi y a-t-il toujours un embouteillage humain autour du bar, on se le demande!)… or je suis déjà plus qu'en retard! Donc je fonce, qui m'aime (ou pas) me suive (ou pas).

Le temps de préparer l'appareil photo comme il faut, ACCEPT entre en scène:

Nous entrons en rang d'oignons dans "la fosse aux photographes", j'en profite pour réajuster mes lunettes dont les branches sont un peu écartées en ce moment… et là, malheur!, le pont se plie en deux.
[Petit aparté historique]
Episode 1: 2006, Polochon est au Japon pour suivre la première tournée d'un groupe… dans la continuité d'un groupe qu'elle vénère, pour résumer. Sur la dernière date, à Tokyo, pendant une chanson tendance ballade qu'elle aime sans plus, elle attrape ses lunettes pour les nettoyer un peu: Oh ben ça c'est drôle, la branche gauche reste sur son oreille! Elle n'a que la branche droite et la partie avec les verres en mains! Bon, ben nettoyons et remettons tout ça à peu près en place, on fera réparer en France, autant mettre un bout de scotch discret après le concert… [j’ai réussi à faire de sérieux exercices du cou sans faire voler mes lunettes pendant le reste du concert, ne me demandez pas comment…]
Episode 2: 2007, Polochon est au Japon pour autre chose et profite de l'occasion pour aller au "concert de Noël" du même groupe. Pendant une chanson tendance ballade, sans doute la même, elle remonte ses lunettes qui commencent à tomber de son nez. Et… tiens, c'est marrant, on dirait que ça remonte au milieu et à droite, mais pas à gauche? [Attrapant les lunettes par la branche droite, pour les enlever/faire pivoter un peu] Oh, ben ça c’est drôle, la même branche gauche s’est cassée! Apparemment le même truc brisé dans la partie avec une petite vis! Heureusement que Polochon rentrait en France deux jours après!]
[Fin de l’aparté historique]
J'essaie donc de remettre le pont en place, en évitant de le briser, histoire d'éviter un "épisode 3"… j'ai à peu près réussi, à savoir que si vous regardez ces lunettes de haut vous voyez que ça n'est pas tout à fait droit, mais de face on n'y voit que du feu! Il n'empêche que, sur le moment, j'ai vécu un grand moment d'amusement, sur le thème du: « Oh, ça faisait longtemps ! »…

Rien que pendant ces trois chansons passées à photographier, je trouve que leur manière de communiquer ou interagir avec le public sent beaucoup le pre-fabrique. On pourrait me dire que c'est fréquent avec les groupes qui ont de la bouteille, et c'est sans doute vrai… mais si vous prenez un groupe comme Saxon, qui est certes une exception pour beaucoup de choses, ils ont de la bouteille, beaucoup, et pourtant ils sont loin d'avoir une attitude qui sent le pre-fabriqué! Herman Frank, "le guitariste de gauche" est un peu bizarre aussi, limite à bouder même s'il n'a pas forcément l'air de mauvaise humeur… 'zarb. Wolf Hoffmann (« le guitariste de droite ») en fait des tonnes, un peu trop pour que ça paraisse même sincère, mais on va dire qu'il assure le spectacle. Au final seuls Mark Tornillo ("le chanteur") et Peter Baltes (« le bassiste ») ont une attitude à peu près normale etc. Très en voix le dénommé Tornillo d'ailleurs, évidemment Udo peut manquer sur certains titres mais le passé est le passé, et à la rigueur c'est pas plus mal en concert de voir un type qui se bouge sur scène que quelqu'un qui reste planté au milieu du début à la fin.

Le public répond de bon coeur, même si c'est surtout devant que ça bouge vraiment, derrière… ça reste assez calme. Enfin, si vous oubliez les quelques hurluberlus derrière moi: déjà en revenant de mes photos, cherchant un endroit où je pourrais voir correctement et avoir son correct, le type croisé à l'entrée m'attrape par le cou pour me coller une énorme bise: il a de la chance que ma phase "on me touche = je me liquéfie sur place" soit terminée depuis quelques temps! Par contre aucune chance pour que je "saute en choeur" quand ils s'attrapent bras-dessus bras-dessous, c'est gentil d'essayer de m'y inclure… mais là y'a trop de contact si je ne suis pas à 200% dans ce qui est joué je suis encore trop "consciente" pour ne pas paniquer si autant de surface est touchée d'un coup! Bouah, vade retro! Il y a des choses qui ne se perdent pas, eh non eh non… Mais donc: comme ils sont à un endroit où on entend et voit bien, j'en profite pour rester dans le coin au début… même si je trouve qu'on n'entend pas assez la basse? Bon allez, essayons de nous décaller à droite… mouais, le son est certes meilleur, mais la vue très mauvaise: retournons apprécier le spectacle! Je me retrouve un peu devant les hurluberlus décrits au-dessus, qui font tellement les zouaves qu'à un moment je m'aperçois qu'il y a un petit trou derrière moi, de temps en temps je sens des cheveux en furie dans mon dos, enfin on va dire qu'il y avait "un mini-coin très ambiancé" dans le fond quoi! A un moment je vois même un Organisme Génétique s'installer à ma gauche [si si… désolée, j’ai trop vite bifurqué sur “O.G.M.”], des années que je ne l'avais plus vu dans la foule à un concert, une ou deux fois il est parti complètement en cacahuètes tellement il était dans le truc: là aussi de grands "Oh, ça faisait longtemps!" Pendant ce temps des trucs volent régulièrement ici et là dans les premiers rangs, en particulier une écharpe qui a d'abord été tournée au-dessus d'une tête de manière très énergique, avant d'être lancée en l'air dans un mouvement d'une esthétique rare, c'est tout juste si elle n'a pas touché le plafond. Je suis encore toute émue en me remémorant cette performance artistique; la pauvre écharpe a apparemment été perdue, mais son propriétaire peut se réconforter en se disant qu'elle a vécu un dernier instant de bravoure qui marquera les mémoires. Au moins.

Le son est globalement bon… jusqu'à ce qu'une enceinte déclare forfait (je suppose). A savoir que quand ils commencent "No Shelter", on entend un bruit bizarre au niveau des enceintes… et le son devient minable? L'ambiance tombe comme un soufflet dans la salle, attendant de voir comment ça allait tourner, parce que c'est juste impossible d'apprécier un concert avec un son pareil. L'Organisme Génétique se tourne rapidement vers moi (ou l'ingé-son derrière moi, aussi), voir si c'est juste ses oreilles… mais non, tu peux en croire mes sourcils pliés au possible, le son est bel et bien devenu aussi pourri qu'il était bon la minute d'avant! Il part immédiatement vers l'avant, sans doute pour voir d'où vient le problème et comment gérer ça. Le groupe continue de jouer, enchaine sur "Pandemic"… et le public commence à lancer des huées, "LE SON!!!", pendant que dans les gradins certains font des simagrées pour montrer qu'il y a vraiment un énorme problème de son. "The show must go on", nous le savons tous, mais pas forcément dans n'importe quelles conditions! A la fin de cette chanson, le groupe finit par dire quelques mots pour dire qu'ils vont essayer de voir ce qu'ils peuvent faire, on peut aller au merchandising etc. en attendant, et "tuti quanti". Ils mettront 10mn à revenir, mais le son est à nouveau très bon, ils refont "Pandemic" histoire de, et le public est à nouveau remonté comme un ballon, sans doute plus encore qu'avant cette pause forcée!

Globalement, ce concert fut donc bon, voire très bon. Malgré tout… un petit quelque chose indéfinissable fait que je n'arrive jamais à rentrer dedans à 100%, les bons moments s'enchaînent avec les très bons, mais… je m'amuse certes, mais sans jamais décoller. J'attendais certainement plus de ce concert, surtout suite aux commentaires sur leur tournée précédente, d'où une petite déception peut-être? Mais bon, rien n'est jamais parfait en ce bas monde: c'était déjà très bien comme ça.

Set-list d'Accept:
(Intro: Heaven And Hell, de et par Black Sabbath)
Hellfire
Stalingrad
Restless And Wild
Living for Tonite
Breaker
Son Of A Bitch
Bucket Full Of Hate
Monsterman
Shadow Soldiers
– Solo de guitare: Wolf Hoffmann)
Neon Nights
Bulletproof
Losers And Winners
Aiming High
Princess Of The Dawn
Up To The Limit
No Shelter
Pandemic
(Pandemic le retour, avec un bon son)
Fast As A Shark
-Rappels-
Metal Heart
Teutonic Terror
Balls To The Wall

Petite note comique à la fin du concert, pour un dernier "Oh, ça faisait longtemps!": deux types viennent vers moi me demander si je pourrais leur faire passer mes photos, puisque "vu le matériel tu as forcément pris de bons clichés"… euh, ouais, enfin c'est uniquement le troisième concert que je couvre avec, je suis donc loin, trèèèèès loin de le posséder parfaitement! Mais là n'est pas la partie comique: ils en viennent à me demander si je viens à tous les concerts, automatiquement, mettant du temps à comprendre que je suis là par plaisir, non ça n'est pas en tant que pigiste qui n'en a rien à faire mais bien parce que j'aime cette musique, oui quelqu'un avec mon style peut apprécier cette musique, bon ok je vous le répète une deuxième fois, bon ok une troisième, etc. J'ai vraiment dû réfreiner un fou-rire en entendant leur "non parce que, quelqu'un avec ton style, tu n'aimes certainement pas…", ça faisait tellement longtemps, limite ça m'a donné envie de ressortir le kilt avec le pull rose et le hérisson pelucheux si je décide d'aller au Hellfest finalement, histoire que les gens comprennent bien pourquoi ils se font cette remarque en me voyant… Parce qu'ils ont mis du temps à comprendre, les bougres. C'est vrai quoi, il est inscrit dans le marbre que quelqu'un qui apprécie le metal s'habille forcément en noir, si c'est une fille les trucs moulants un peu gothiques sont un passage obligatoire, etc. etc. Bah tiens, et n'oublions pas de toutes passer à la casserolle en coulisses après un concert, surtout si c'est un groupe des années 80!
…Et après les metalleux viennent se plaindre des clichés qui ne leur plaisent pas, non mais j'vous jure…

– Polochon
Photos d'Accept. –

Koritni et French Kiss à Paris (Le Divan Du Monde), le 28 mars 2012

Son: Bon, voire très bon, sauf au début de Koritni.
Lumières: Basiques mais rien d'affreux.
Affluence: Un Divan du Monde correctement rempli mais sans plus… entre 350 et 400?
Ambiance: Enjouée, certes, mais calme…
Moments forts: Finalement c'est bien quand les groupes se ratent, s'ils en profitent pour rajouter un morceau!
 

Peut-être parce que le concert commence assez tard, la salle est déjà correctement remplie quand la première partie du soir entre en scène, à savoir FRENCH KISS.
Ah ça, le sleaze est à la mode. En soit ça ne me dérange pas, par contre ça fait ressortir une mentalité qui me dérange énormément… j'y reviendrai plus tard.
Le groupe est sympathique, mais… mais. Musicalement ça reste limité; vous pourriez me répondre que ce qu'ils jouent est fait pour mettre l'ambiance, pas pour réveiller les neuronnes, et vous aurez sans doute raison. Par contre on ne m'enlèvera pas de l'idée que le problème principal ce soir est la set-list, mal équilibrée: un peu d'agité au début, une longue pause « tranquille », et on enchaîne les titres plus agités à la fin… le passage mollasson était un peu long au final, laissant à l'ennui le temps de venir, ce qui est toujours une mauvaise chose! Avec une set-list un peu mieux équilibrée, je suis sure que leur prestation aurait été plus agréable, alors que là ça a été un peu longuet.

En dehors de ça ils ont leur public, avec des gens qui sont venus spécialement pour les voir. Ces fans sont reconnaissables à quelques signes distinctifs: ils te rentrent dedans comme des gros bourrins pour te passer devant, alors qu'en soit ils avaient tout à fait la place de se faufiler gentiment, et repartent sitôt leur groupe fétiche sorti de scène… avec toujours la même délicatesse. J'aime cette ambiance, j'aime [antiphrase powered]. Mais bon, au moins ils mettent l'ambiance dans leur petit coin, parce qu'il faut bien avouer que le reste de la salle est très calme, avec juste quelques applaudissements entre les chansons. Pourtant le groupe essaie de faire monter l'ambiance, chanteur en tête évidemment, mais rien n'y fait. Remarquons au passage que je me demande au début si ce chanteur n'a pas été recruté plus pour sa capacité à mettre l'ambiance que pour ses cordes vocales, tant il a du mal au début (il change à peine de notes)… mais ça ira mieux avec le temps, il fallait sans doute qu'il s'échauffe ces deux petits muscles dans la gorge. Mais alors pourquoi ne pas l'avoir fait en coulisses? Eh bien, ils étaient sans doute occupés à autre chose les petits: au début je me disais que le bassiste avait l'air ailleurs, peut-être qu'il lui fallait un peu de temps pour rentrer dans le concert (comme pour beaucoup, au fond!) Mais au fil du concert, voyant sa bouche constamment grande ouverte et ses yeux de merlan de plus en plus fris… mais il est complètement stone ce type! Et le chanteur qui alterne entre bière, vodka (puisque je suppose que l'eau de la petite bouteille d'eau a été remplacée par de la vodka) et whisky pur… s'per la mentalité, s'per. Mais bon, il finit le concert avec une voix tout à fait correcte et passe le concert entier à particulièrement bien remplir son rôle de frontman, je suppose que c'est plus important. Enfin vous avez deux guitarites: le premier bicolore et marrant, et le deuxième à la coupe qui ne va pas à un occidental! (pitié, qu'un jour les occidentaux comprennent que les coupes de visualeux ne vont pas aux occidentaux, ou sinon il faut adapter un minimum…) + à la morphologie de crevette qui m'éclate. Là encore pas des musiciens exceptionnels, mais on ne leur demande pas de l'être: ils remplissent très bien leur rôle.
Au final, vous l'aurez compris, un concert peut-être pas « mauvais »… mais définitivement pas transcendant. Avec un bon son tout de même, chose aussi rare qu'appréciable pour une première partie.
 

Petite pause, avec une programmation musicale qui me laisse parfois dubitative, et on enchaîne sur KORITNI.
La dernière fois que je les avais vus en concert remonte à 2006 ou 2007, au Nouveau Casino, je crois que c'était leur première tournée. J'en avais gardé le souvenir d'un « vraiment bon groupe, surtout quand ils font des reprises! » Depuis, ils ont sorti trois albums, d'où une set-list « personnelle » forcément étoffée, et certainement encore plus d'assurance sur scène puisqu'ils ont beaucoup tourné entre-temps, même s'ils étaient déjà très bien à l'époque.
Eh bien je n'ai pas été déçue du voyage! Surtout que les titres du dernier album, très largement représenté ce soir, passent très bien l'épreuve de la scène. Tout juste si les titres précédents ne font pas « mou du genou » à côté. J'ai particulièrement apprécié l'enchaînement « Better Off Dead » et « Stab Me In The Back », puisqu'à la base je rapprochais ces deux chansons, d'où mes questions en interview (…même si j'ai oublié de conclure par un « et est-ce que tu as toujours des réactions aussi extrêmes? »): j'aime avoir les mêmes idées que les musiciens!

Tout égocentrisme mis à part, les choses n'ont pas forcément très bien commencé puisque le son est… très moyen. Plus précisément: le public peut distinguer ce que joue Eddy, mais guère plus. Il manque donc une guitare pour vraiment apprécier, ou même ressentir l'énergie des chanson à leur juste valeur. Mais ça s'améliore après trois ou quatre morceaux, très largement: le son sera finalement très bon. La set-list est cette fois bien équilibrée: on voit à peine le temps passer. Par contre le public est tout mou? Enfin, entre deux chansons ça applaudit énormément, mais pendant les chansons… rien, nada. On pourrait presque se croire en Suisse? Etrange, mais bon, pas chercher, le public parisien a ses humeurs après tout. Le nouveau-venu pour la tournée est bien intégré au groupe tellement bien intégré que si je n'avais pas connu leurs têtes avant de venir au concert j'aurais pensé que c'était « le petit à gauche » qui remplaçait quelqu'un. D'autant plus qu'ils ont tous un look assez « américanisé / côte-ouest », sauf mini-Eddy (j'avais oublié qu'il était si petit, j'ai passé la soirée à le chambrer, je le confesse…) qui fait complètement metalleux/hard-rockeux occidental avec ses cheveux longs à bouclettes et son marcel noir, et qu'il passe beaucoup de temps à s'amuser seul dans son coin, pendant que « le chapeauté » s'en donne à coeur-joie… M'enfin pas chercher, c'est sûr que quand on a un bassiste à côté de soi tout du long ça aide à faire des mimiques régulièrement. Petit moment d'amusement personnel quand ils jouent « Got To Get You Into My Life », reprise des Beatles oblige (et je vénère les Beatles). Moment comique généralisé pour le dernier rappel, qui n'était peut-être pas totalement prévu: ils reviennent jouer « Roll The Dice »… qu'ils ratent, surtout parce que Lex s'est complètement emmêlé les pinceaux avec les paroles. Résultat ils décident d'enchaîner avec « Sweet Home Chicago », ou plutôt Lex le décide, à la surprise apparente de ses collègues: ils l'avaient faite la veille à Lyon, en version acoustique pour une partie du concert que nous n'avons pas eu ce soir. Ca sera donc une version électrique pour Paris, quand Lex finit son speech introductif par « et j'espère qu'on la réussira ce soir » je ne peux pas m'empêcher de murmurer: « mais non voyons, au pire vous enchainerez encore sur une autre chanson! », les deux guitaristes regardent régulièrement dans sa direction pour savoir qui fait le break ou mini-solo maintenant… ça fait un peu improvisation totale, mais justement c'était marrant et ça change de finir un concert dans cette atmosphère de boeuf juste un peu amélioré!

Set-list Koritni:
Down At The Crossroads
Dirty Letter
Game Of Fools
Party's Over
Not Your Man
Better Off Dead
Stab In The Back
Red Light Join
Sometimes
155
Lost For Words
Got To Get You Into My Life (reprise des Beatles)
Emotional Audit
Money Talks, It Says Goodbye
Highway Dream
Keep Me Breathing
Let's Go Crazy
Let It Go
Under The Overpass
– Rappel 1 –
I Wanna Know
Heaven Again
Nobody's Home
– Rappel 2 –
Roll The Dice
Sweet Home Chicago

-Polochon.
Photos de French Kiss – de Koritni.
Chronique de Welcome To The Crossroads (Koritni).
Interview de Lex Koritni (Koritni).-

Steel Panther + Treatment à Paris (Bataclan), le 25 mars 2012

Parfois, quand on chronique pour un webzine metal, il faut vraiment avoir la foi. Et je ne te cache pas que si je me rends au Bataclan ce soir c'est avant tout pour tes beaux yeux, ô lecteur inconnu: vu mon mal de dos qui refuse catégoriquement de passer depuis ce matin, et à cause duquel j'ai passé la journée en mode Mamie Penchée, si ça n'avait tenu qu'à moi j'aurais passé la soirée tranquillement allongée dans un lit! Mais bon… dans la vie 'faut c'qu'y faut, et désolée pour mes voisins de métro qui m'ont vue faire des mouvements du dos et des épaules bien étranges sur le trajet.

Une fois arrivée, persuadée d'être soit en retard soit pile à l'heure, je fonce rapidement à l'intérieur… mais en fait tout roule, j'ai tout mon temps pour sortir l'appareil photo etc. (et m'asseoir un peu par terre, quand même.) Sauf que dans ma précipitation, j'en oublie d'en faire un réglage de base sur mon appareil: je me demanderai toute la soirée pourquoi je n'arrive pas à faire une seule photo vraiment -bien-, jusqu'à un éclair lumineux au milieu du concert de Steel Panther, soit bien trop tard… mes excuses donc pour les photos très moyennes! Mais il faut bien bouletter un peu de temps en temps, la vie est moins drôle sinon.

Une seule et unique première partie ce soir, nous commençons donc avec TREATMENT:
Moui, moui, moui… mais moyen, moyen, moyen. Ils sont bons, ont l'air de croire en ce qu'ils font, reçoivent un bon accueil du public parisien (le chanteur fera lever les bras d'une grande partie de la salle quand il nous demande d'applaudir en rythme à un moment donné… mais au refrain suivant quand il nous demande de sauter il se prend un gros bide! 'Pas pousser non plus!)… mais je n'arrive pas à accrocher. Peut-être parce que je commence à en avoir ras-le-bol de ce « le rock, c'est les années 70, c'est de là que nous venons tous »… euh, comment dire, non? Le rock ça vient des années 50 les petits, je dois même dire que je n'aime pas la grande majorité des groupes des années 70, même parmi les plus adulés, alors que je m'éclate toujours autant sur du bon vieux rockabilly. Ils annoncent la couleur dès leur logo ceci-dit, qui fait très « fin des années 70 / début des années 80 »: ils ne prennent personne en traître. Mais bon, on va dire que je n'étais pas dans la cible visée.

Set-list de Treatment:
Drink, F**k, Fight
Shake The Mountain
The Doctor
I Fear Nothing
Killer
(reprise de Roadstar)
Departed
Nothing To Lose But Our Minds
Way of The World
(reprise de More)
Get Down Get With It (reprise de Slade)

Petite pause comique avec divers hurluberlus ici et là qui se mettent déjà « dans l'ambiance STEEL PANTHER », et on enchaîne avec la tête d'affiche:

Autant être honnête: je ne connais ce groupe que de nom (+ deux ou trois vidéos sur Youtube histoire de s'assurer que c'est bien susceptible de me plaire, et encore pas toutes en entier.) De ce que j'en savais, c'est un groupe à Très Haute Valeur Comique: parfait pour quelqu'un qui a absolument besoin de se détendre… genre moi en ce moment. Leur Très Haute Valeur Comique vient surtout du fait qu'ils se moquent non seulement du metal et des metaleux en abusant des clichés du genre, mais surtout ils le font en pratiquant de la très bonne musique ET en se moquant avant tout d'eux-mêmes! Grâce à ça, des trucs qui me tapperaient allégrement sur les nerfs chez d'autres groupes (la vidéo d'American Woman par Devil's Train, à titre d'exemple récent) passent ici comme une lettre à la Poste, je suis même la première à éclater de rire. De toute manière, comment voulez-vous prendre au sérieux un groupe qui demande qu'on lui envoie sur scène une peluche pour enfant qu'ils ont repéré dans le public, prennent la pose devant les photographes, ou un peu plus tard arrivent à rendre drôle le fait de coucher avec la mère du guitariste, qui a déjà testé la marchandise de toute manière? Impossible, en effet. Musicalement c'est moyennement sérieux aussi, puisqu'ils utilisent beaucoup de « trucs » très classiques dans le heavy, reprises à peine voilées incluses (il faut dire que c'est un ancien groupe de reprises), et « classiques du classique dans le metal » compris. Tout ça dans une très bonne ambiance, pleine d'éclats de rire et de mouvements de la nuque. Il y a juste le bassiste qui avait l'air de bouder un peu de temps en temps, d'un autre côté je pense que ça fait partie de son « personnage de scène », donc… rien que du très normal. Le seul moment qui m'a un peu saoulée est « l'asiatique » qui est montée sur scène pendant « Asian Hooker »: elle finissait par s'imposer, parfois on avait l'impression que les membres du groupe ne savaient pas quoi faire d'elle… elle a dû comprendre que ça suffisait quand, à la fin de la chanson, le chanteur lui demande comment elle s'appelle et lui tend le micro… pour le récupérer immédiatement, en ajoutant: « mais qu'est-ce qu'on en a à faire de son nom de toute manière? » (et continuant sur le thème: « on n'a pas besoin de connaître le nom d'une fille, ça se saurait! ») Par contre quand ils font monter une grosse quinzaine de filles sur scène pour « Party All Day (And Fuck All Night) », qui finissent en soutien-gorge voire seins nus pour certaines, je suis pliée de rire. Parce que c'est dans l'esprit de la chanson, tout ce monde fait les zouaves sur scène, dans la foule c'est tout autant du grand n'importe quoi généralisé… bonne ambiance pour résumer! Et puis ils se répondent à eux-mêmes en enchaînant sur « Turn Out The Light », qui raconte en gros que la fille est un tel laideron que le type lui demande d'éteindre la lumière (et le côté laideron est vraiment très détaillé!), si seulement il n'avait pas perdu ce pari, etc. etc. Au final je ne sais pas si j'achèterai un de leurs albums, peut-être trop « festif histoire de faire du festif (et rien d'autre) » pour moi, mais il est certain que je retournerai les voir en concert, avec grand plaisir même!

Set-list de Steel Panther:
Supersonic Sex Machine
Tomorrow Night
Fat Girl (Thar She Blows)
Asian Hooker
Just Like Tiger Woods
Gold-Digging Whore
Guitar Solo
(ou best of de quelques uns des gimmicks de guitare les plus connus dans le metal!)
It Won't Suck Itself
Community Property
Eyes of a Panther
Weenie Ride
Party All Day (Fuck All Night)
Turn Out the Lights
Death to All but Metal
– Rappel –
Eatin' Ain't Cheatin'
17 Girls In A Row

– Polochon –
Photos en suivant le lien.