Archive for the ‘ Blog ’ Category

Lu en commentaire de la chronique de The Project Hate MCMXCIX – The Cadaverous Retaliation Agenda rédigée par Jäkelunge

perso je boycotte ce groupe, 15 euros pour des mp3, il rêve le gugus !

Je me marre. Franchement, certains devraient entendre les conneries qu’ils écrivent, histoire qu’ils se rendent compte des énormités qu’ils pondent…

listen_to_yourself

Détricotons ensemble cette phrase de notre lecteur qui pense que payer 15 euros pour acheter des MP3 est une honte.

Tout d’abord, le contenu. Pour 15 euros, The Project Hate MCMXCIX ne vous envoie pas uniquement du MP3. Vous recevez non seulement les MP3 (en échantillonnage 320), mais aussi l’album en fichier WAV (sans perte de qualité), l’album en version instrumentale (aussi en MP3 et en WAV), l’artwork complet en haute définition et une « image » qui vous permet de graver directement l’album et d’ainsi obtenir le « produit fini », mais fait maison. Il vous suffit donc de prendre un CD vierge, de le graver, de (faire) imprimer l’artwork sur du papier glacé et vous avez l’album entre vos mains. La seule différence entre cet album fait maison et un album vendu au format physique ? Elle est minime : l’artwork ne sera pas imprimé sur le CD. Pour le reste, aucune différence. AUCUNE, je vous dis. Le son sera pareil. Coût final de l’opération, en comptant large : 18 euros pour un double album. On a déjà vu pire.

Mais ça demande un effort, tu dois faire le pressage toi-même, non mais euh, tu me prends pour quoi, un presseur ?

Ha, le pressage, merci d’aborder ce point. Par curiosité, j’avais étudié la question alors que The Project Hate récoltait encore des fonds pour l’enregistrement. Pour 600 EUR, j’avais trouvé une boîte qui assurait le pressage de l’album en 500 exemplaires, avec boîtier cristal, artwork et livraison de ces 500 albums n’importe où en France. Prix par CD : 1,2 EUR. Par ailleurs (je n’ai pas fait le calcul, mais ce serait intéressant à faire), j’imagine que le prix par unité peut encore diminuer si l’on augmente la quantité d’exemplaires. Donc, lorsque tu paies 15 euros pour une galette chez ton disquaire, rappelle-toi que la part payée pour le support physique est d’environ 10 % (de nouveau, en comptant très large). Les 90 % restants sont, quant à eux, utilisés pour rémunérer les différents intervenants. Dans le cas de The Project Hate, tous les intervenants ont été « supprimés » : pas de label, pas de promo, pas de distributeur, pas de magasin qui se fait une marge sur l’album… Pour une fois, tout l’argent versé revient directement à l’artiste, plutôt que d’engraisser une flopée de personnes qui, au final, n’auraient de toute façon pas contribué un seul instant à la musique que tu écoutes. Honteux ?

Faire payer 15 euros pour un double album, s’il est proposé dans une version dématérialisée d’une qualité telle qu’il est possible d’en créer soi-même une version physique de qualité égale à un produit « industriel », n’est pas exagéré. Faire payer 15 euros le fruit de deux années de travail n’est pas exagéré. Au final, on ne paie pas pour une rondelle en plastique. On paie pour la musique, pour le plaisir qu’elle va nous procurer… Boycotter un groupe pour la seule raison qu’il ne propose qu’une version dématérialisée de ses albums est stupide. Je ne trouve pas d’autre mot. Enfin, si, j’en trouve beaucoup d’autres, mais je ne voudrais pas être injurieux.
 

10 jours après sa mort, Mitch Lucker continue à faire parler de lui, encore et encore. Facebook a beau réduire le nombre de personnes qui voient apparaître les statuts postés par les groupes, il aura fallu que Behemoth et Decapitated s’y mettent aussi sur Facebook, en relayant ces statuts, pour que je découvre les nombreuses initiatives visant à récolter des fonds. Et je ne sais pas quoi penser.

Remettons les choses dans leur contexte : Mitch était un accro de la moto. Pas plus tard que fin août, il s’était fracturé le coude (fracture ouverte, je me souviens encore avoir grincé des dents en voyant la photo) et avait dû encore refaire un passage par la case hosto pour une infection de cette blessure. À peine deux mois après, il prend la route en ayant bu (sa femme l’a déclaré il y a quelques jours) et a fini sa route contre un piquet. Il laisse derrière lui sa femme et une petite fille. Suis-je le seul à me dire « mais putain, pourquoi je devrais plaindre ce con ? ». Je sais, les mots sont durs, mais mes pensées vont maintenant à sa femme et à sa fille, et je n’ai que du mépris pour quelqu’un qui, en ayant une femme et un gosse, prend la route en ayant un verre dans le nez.
 
Par ailleurs, tout ce battage actuel mené par le groupe pour récolter des fonds me donne envie de gerber. Les fans veulent faire un geste pour la famille de Mitch ? Qu’ils versent de l’argent sur un compte créé pour cette occasion, tout simplement ! Au lieu de ça, le groupe propose le t-shirt Mitch, le bracelet Mitch… à quand le casque de moto Mitch ? En partant d’une bonne intention, Suicide Silence utilise l’image de Mitch, et les fans mettent la main au porte-monnaie.
 
Les fans me jugeront certainement sans cœur pour ce que je viens d’écrire, mais si Mitch avait été votre voisin, ou un ami d’un ami, auriez-vous réagi de la même manière ? Je ne pense pas. Vous vous seriez dit « heureusement que ce soiffard n’a blessé ni tué personne d’autre dans son accident »… Non ?
 
 
 
 
 

 

Du journalisme musical et de l'objectivité en particulier
 
"Bon dis nous la vérité, tu l'as viré Mister Patate ?". 
Bordel, cette question m'a fait avaler mon café de travers. Hé bien non je tiens à démentir toute implication, il a claqué la porte tout seul comme une brute. Sans l'approuver je le comprends un poil, cantonné qu'il était dans un rôle de brute un peu gore et francophobe. Et parfois une bonne gueulante est salutaire quand on se retrouve confronté à ces tartes à la crème indigestes sur l'objectivité de nos chroniques.
Mettons fin une fois de plus à une légende urbaine, ça n'existe pas, le principe est simple nous avons un chroniqueur, qui va décrire plus ou moins longuement (tordons le cou au passage une fois encore à une idée reçue, les plus longues ne sont pas forcément les plus alléchantes loin de la, on frôle l'onanisme assez souvent), si l'album qu'il écoute vaut plus que le silence.
Il donne son avis, ni plus ni moins, nous ne sommes pas en train de vous donner la becquée du haut de notre piédestal, misérables lecteurs (et connaissant Patate, ce sont des bons coups de pied au cul qu'il distribuerait sans compter). Et c'est ce qui compte à mes yeux, que le chroniqueur donne son avis franchement, d'ailleurs je tiens à rappeler qu'aucun d'entre eux n'a été censuré, ni éjecté pour ses propos, et je n'ai pas l'intention de changer de fusil d'épaule. 
Au delà de ça, il n'y a pas mort d'homme, quelques égos froissés, qui parfois prennent la peine de répondre à la hauteur de leurs capacités intellectuelles. Rien que pour cela, il faut les en remercier, toute réaction est bonne à prendre, ce sera toujours mieux que l'indifférence. Il va de soi d'ailleurs que le droit de réponse chez nous est de rigueur, même quand il est maladroit.
 
Toutefois épargnez nous les clichés, la "grande famille du metal qui doit se serrer les coudes" (j'aime aussi la variante conspirationniste qui va avec…), en soutenant la scène locale quoi qu'il en coûte, non merci sans façon. Avec ce genre d'argument on peut se retrouver à soutenir des groupes dont le principal talent réside chez leur chargé de promo, mais dont le propos musical laisse de marbre. 
Nous, on tranche dans le vif, que cela plaise ou non, et le chauvinisme n'a pas sa place chez nous, depuis quand la nationalité d'un groupe serait un argument majeur pour juger de la qualité d'une compo ? 
Si on aime on le dit aussi, si cela flatte l'égo d'un artiste, tant mieux pour lui, mais qu'il ne le prenne pas pour un abonnement à vie, on peut changer d'avis si l'album suivant est une bouse tiède. C'est la règle. On se fiche tout autant de savoir si le groupe est poussé par une grosse structure ou par un indépendant. A partir de là, les labels, les groupes qui nous font confiance le font en connaissance de cause pour le meilleur et pour le pire. Et c'est très bien ainsi.